Les femmes afghanes qui continuent à travailler sous les talibans

(AFP)

Le 9 août 2022

Ecartées de la vie publique par des restrictions étouffantes concernant leurs lieux de travail, leurs déplacements et les vêtements qu'elles peuvent porter, les femmes afghanes sont celles qui ont le plus souffert depuis la prise du pouvoir par les talibans, il y a un an.

Rares sont les femmes dans le pays à n'avoir perdu aucun parent de sexe masculin dans les guerres successives.

Et nombre de maris, pères, fils et frères ont perdu leur emploi ou vu leurs revenus s'effondrer en raison d'une crise économique de plus en plus profonde.

L'AFP a réalisé dans les grandes villes afghanes - Kaboul, Herat et Kandahar - une série de portraits de femmes qui tentent par tous les moyens de maintenir leurs ménages à flot en travaillant.

"En ces temps difficiles, c'est mon travail qui m'a rendu heureuse", explique à l'AFP Shafari Shapari, 40 ans, boulangère. "Mon mari est sans emploi et reste à la maison. Je suis capable de nourrir mes enfants", dit-elle.

Les femmes ont été exclues de la plupart des emplois publics. Ou bien elles ont vu leur salaire amputé et ont été sommées de rester à la maison.

Elles sont aussi souvent les premières à être licenciées des entreprises privées en difficulté, en particulier celles qui ne sont pas en mesure d'assurer la ségrégation sur le lieu de travail comme l'exigent les talibans.

Mais certains emplois leurs restent ouverts.

Rozina Sherzad, 19 ans, est l'une des rares femmes journalistes à pouvoir continuer à travailler, malgré les restrictions croissantes imposées aux femmes dans la profession.

"Mais ma famille est avec moi. Si ma famille était contre mon travail, je ne pense pas que la vie continuerait à avoir le moindre sens en Afghanistan", dit-elle.

Une femme photographiée par l'AFP s'est lancée dans l'apiculture après que son mari a perdu son emploi.

Même avant la prise de pouvoir par les talibans, l'Afghanistan était un pays profondément conservateur et patriarcal.

Les progrès en matière de droits des femmes au cours des deux dernières décennies se sont limités essentiellement aux villes.

Les femmes se couvrent généralement les cheveux avec des foulards.

La burqa - obligatoire sous le premier régime des talibans, de 1996 à 2001 - continuait d'être largement portée, notamment en dehors de la capitale, Kaboul.

Au début de l'année, cependant, la police religieuse a ordonné aux femmes de se couvrir complètement en public, y compris le visage.

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Le 9 août 2022

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