Le président ukrainien vient chercher le soutien ferme de Biden face à Moscou

(AFP)

Le 1 septembre 2021

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky vient demander mercredi à Joe Biden son ferme soutien face à la Russie, au moment où le retrait désordonné d’Afghanistan a suscité une onde de choc parmi tous les pays qui, comme le sien, ont tout misé sur le soutien militaire américain.

Cette visite prévue de longue date, était initialement programmée lundi, avant d'être repoussée à mardi, puis mercredi.

Les dossiers délicats ne manquent pas, qu'il s'agisse de la gestion par Joe Biden du brûlant dossier du gazoduc Nord Stream 2, et du soutien militaire concret des Américains face aux séparatistes de Crimée, soutenus par Moscou.

Le chef d'Etat ukrainien repartira au minimum avec la promesse de 60 millions de dollars d'aide militaire supplémentaire, sous la forme en particulier de dispositifs de missiles anti-char Javelin, selon le Pentagone et la Maison Blanche.

Les deux chefs d'Etat se retrouvent à 18H00 GMT à la Maison Blanche, où M. Zelensky est seulement le second leader européen à être reçu par Joe Biden, après la chancelière allemande Angela Merkel.

Au-delà de cette marque de faveur, le chef d'Etat ukrainien et son pays "ont reçu autant d'attention de cette administration, et peut-être même plus d'attention, que tout autre pays européen", a fait valoir un haut responsable de la Maison Blanche, interrogé sur les inquiétudes ukrainiennes.

- Amertume -

Il a souligné que depuis 2014, les Etats-Unis avaient alloué 2,5 milliards de dollars d'aide aux forces armées ukrainiennes, dont plus de 400 millions rien qu'en 2021.

En suspendant la plupart des sanctions liées au gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne en contournant l'Ukraine, Joe Biden a déçu les Ukrainiens, qui lui reprochent d'avoir privilégié l'allié allemand.

Et M. Zelensky n'a pas caché son amertume de voir Joe Biden rencontrer Vladimir Poutine avant lui.

Sa visite à Washington, au lendemain de la fin de l'intervention militaire en Afghanistan, prend une tout autre dimension.

Les Russes ont vu dans la débâcle américaine un bon moyen de mettre en garde les pays, comme l'Ukraine, ayant tout parié sur le soutien de la première puissance militaire mondiale.

Le président ukrainien, qui compte sur les Etats-Unis dans sa guerre contre les séparatistes liés à Moscou, s'est d'ailleurs rendu mardi au Pentagone.

Le ministre de la Défense Lloyd Austin lui a réitéré les engagements américains: demander à la Russie d'"arrêter de perpétuer le conflit" dans l'est de l'Ukraine et de quitter la Crimée, la péninsule annexée par Moscou en 2014.

"Nous allons continuer d'être à vos côtés face à cette agression russe", a dit M. Austin.

- Flotte moderne -

"L'Ukraine a besoin d'une flotte moderne et pour cela, nous avons besoin de partenaires. Je voudrais aborder ce sujet avec le président Biden", a déclaré mardi soir le président Zelensky.

Quitte à laisser de côté des sujets moins concrets et de plus long terme, par exemple la potentielle adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.

"Nous n'avons pas le temps de réfléchir aux questions stratégiques. Nous devons mettre en place autant de protections que nous pouvons pour empêcher concrètement un renforcement" militaire russe, a-t-il ajouté.

Selon certaines estimations, la Russie a massé en début d'année quelque 100.000 militaires à la frontière ukrainienne et en Crimée, avant de se replier en partie au printemps, ce qui n'a pas rassuré Kiev.

Autre dossier épineux au programme: les efforts déployés par M. Zelensky pour lutter contre la corruption, une demande répétée de Joe Biden.

Après le retrait d'Afghanistan, il y a fort à parier que les Etats-Unis vont se montrer encore plus sourcilleux sur la probité des administrations qu'ils soutiennent, et sur la destination des fonds et équipements qu'ils donnent.

L'administration Biden est en effet bombardée de questions depuis plusieurs semaines sur les milliards de dollars dépensés pour l'armée et le gouvernement afghans qui ont cédé le pays aux talibans sans combattre, ou à peine.

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Le 1 septembre 2021

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