Le président de gauche Pedro Castillo prend ses fonctions à la tête du Pérou

(AFP)

Le 28 juillet 2021

L'ancien instituteur Pedro Castillo devient officiellement mercredi le président du Pérou où il va devoir gérer la pandémie de coronavirus, relancer l'économie et tenter de mettre fin aux incessantes crises institutionnelles qui secouent le pays.

La prestation de serment du nouveau président de gauche a lieu le jour où le pays andin de 33 millions d'habitants célèbre le bicentenaire de son indépendance. Des festivités sont programmées jusqu'à vendredi.

Le roi Felipe VI d'Espagne est arrivé mardi à Lima pour assister à la cérémonie d'investiture. Six présidents de la région, le secrétaire d'Etat américain à l'Education, Miguel Cardona, et l'ex-dirigeant bolivien Evo Morales seront également présents.

"Le défi le plus grand de Pedro Castillo va être de ne pas décevoir les gens qui ont besoin de réponses rapides car ils n'ont plus d'emploi, ont faim ou risquent leur vie en raison du Covid-19", a souligné auprès de l'AFP l'analyste Hugo Otero.

Le Pérou a été dramatiquement touché par l'épidémie de coronavirus, avec 195.000 morts, soit le plus haut taux de mortalité au monde, avec 594 décès pour 100.000 habitants, selon un décompte de l'AFP.

De longs mois de confinement en 2020 ont causé la perte de deux millions d'emplois et une chute du Produit intérieur brut (PIB) en 2020 de 11,12%.

L'ancien syndicaliste de 51 ans, qui a fait toute sa carrière dans une école rurale du nord du pays, n'a été proclamé officiellement vainqueur du deuxième tour de la présidentielle du 6 juin qu'il y a dix jours.

La multiplication des recours par son adversaire, la candidate de la droite populiste, Keiko Fujimori, dans ce scrutin particulièrement serré, avait retardé de plusieurs semaines la proclamation des résultats.

- Appel de Blinken -

Lundi, Pedro Castillo a reçu un appel du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui lui a adressé ses félicitations et lui a dit attendre de lui "un rôle constructif" concernant les relations avec le Venezuela, Cuba et le Nicaragua.

Pour calmer les craintes des milieux d'affaires concernant un éventuel virage radical à gauche, son équipe a assuré que son programme n'avait "rien à voir avec la proposition vénézuélienne".

Pedro Castillo lui-même a exclu vendredi toute velléité de copier des "modèles" étrangers, insistant sur le fait qu'il n'était ni "chaviste", ni "communiste", en référence aux pouvoirs en place à Caracas et à La Havane.

La marge de manoeuvre du futur président est un autre défi, après une campagne polarisée entre deux extrêmes et un quinquennat marqué par une forte instabilité institutionnelle qui a vu trois présidents se succéder en une semaine fin 2020.

"Castillo doit se positionner rapidement comme le président de tous les Péruviens et non comme celui de la moitié de la population", estime auprès de l'AFP la politologue Jessica Smith, qui estime que le nouveau président devra le montrer "par des actes et des gestes concrets".

Il y a une semaine, ce novice en politique, qui devrait annoncer rapidement les noms des membres de son gouvernement, avait lancé un appel à toutes les bonnes volontés.

"Nous lançons un appel à tous les spécialistes, les personnes les plus qualifiées et les plus engagées pour le pays" à rejoindre l'équipe du nouveau gouvernement, avait-il déclaré.

Le nouveau président va devoir travailler avec un Parlement fragmenté, où pas moins de dix partis sont représentés. Son parti Péru Libre détient le plus de sièges (37), mais sans la majorité absolue, et celui de son adversaire, Fuerza Popular, 24.

Jeudi, Pedro Castillo se rendra dans la ville andine de Ayacucho (sud) pour une prestation de serment symbolique sur les lieux de la bataille du même nom qui avait scellé le 9 décembre 1824 l'indépendance du Pérou. Vendredi, il assistera à une parade militaire à Lima.

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Le 28 juillet 2021

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