Fiscalité, transition énergétique: le Medef présente ses propositions pour la présidentielle

(AFP)

Le 24 janvier 2022

Baisse de 35 milliards d'euros des impôts de production, visibilité sur la transition énergétique, taxonomie de la dépense publique: le Medef a présenté lundi une multitude de propositions en vue de l'élection présidentielle d'avril.

"La France a besoin d’une croissance forte, mais responsable" pour réussir à relever un triple défi: "soutenir le pouvoir d’achat, rendre possible la transition écologique et financer notre modèle social", a affirmé le président Geoffroy Roux de Bézieux lors d'une conférence de presse au siège parisien de l'organisation patronale.

Satisfait de la baisse du taux de l'impôt sur les sociétés à 25% (contre 33,3% au début du mandat d'Emmanuel Macron), le patron des patrons a invité les candidats à la présidentielle à un "effort" sur les impôts de production, "ceux qui pèsent sur le chiffre d’affaires, la masse salariale".

Pour le Medef, "il faut poursuivre la baisse des impôts de production pour les ramener à la moyenne de l’Union européenne, soit une baisse globale de 35 milliards d’euros en 5 ans".

"Tous les impôts de production devront être concernés par cette baisse (...): taxe foncière, CVAE, taxe sur les salaires, versement mobilité, CFE, C3S, TE, IFER, Tascom, taxes sur les bureaux en Île-de-France…", est-il détaillé dans le catalogue de propositions publié lundi sur le site de l'organisation.

Durant le quinquennat écoulé, les impôts de production ont déjà été baissés de 10 milliards d'euros par an depuis 2020.

- Planification -

Toujours dans le champ de la fiscalité, l'organisation patronale a affiché son soutien à la taxe carbone ainsi qu'à l'accord sur un impôt minimal de 15% sur les multinationales trouvé dans le cadre de l'OCDE.

Le Medef défend "une fiscalité juste des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft)" ainsi qu'une extension du pacte Dutreil, qui facilite la transmission d'entreprises dans un cadre familial, a déclaré M. Roux de Bézieux.

"La fiscalité sur la transmission du patrimoine professionnel doit être améliorée. On a vu des tas d’entreprises être vendues au moment de la transmission", a-t-il déploré.

En matière de transition énergétique, le président du Medef a surtout demandé de la visibilité au futur président.

"On a besoin de savoir à l’avance quel sera le prix du carbone", a-t-il déclaré. En tout état de cause, "il faut que les calendriers de planification écologique soient compatibles avec l’état de la technologie."

"Les chefs d’entreprise français sont très massivement en train de passer à cette transition. Le problème, c'est qu'il nous faut une vision, une planification de long terme", a-t-il développé.

- orienter la formation -

Concernant le pouvoir d'achat, une question brûlante alors qu'il anticipe une inflation soutenue en 2022, Geoffroy Roux de Bézieux a plaidé pour la pérennisation de la "prime Macron" dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ce dispositif permet aux entreprises de verser à leurs salariés une prime exonérée d'impôts et de cotisations sociales pouvant aller jusqu'à 2.000 euros.

En contrepartie de l'allègement de la pression fiscale sur les entreprises - une baisse de recettes pour les pouvoirs publics -, le patronat compte sur l’État pour rationaliser ses dépenses.

Il propose de créer une "taxonomie" distinguant la dépense publique "utile de celle qui ne le serait pas", ainsi qu'un comité de pilotage, notamment composé de chefs d'entreprise, qui aurait pour mission de "proposer et évaluer les réformes".

Le président du Medef a par ailleurs lourdement insisté sur l'importance de la formation. Il vise deux millions d'alternants d'ici la fin du prochain quinquennat en 2027 et veut instaurer un mécanisme de "codécision" sur le Compte personnel de formation (CPF) entre l'employeur et le salarié.

L'objectif: "orienter l'utilisation du CPF vers les formations répondant aux besoins des entreprises".

Enfin, en matière de retraites, le patronat espère la suppression des nombreux régimes spéciaux au profit d'un système à trois régimes (respectivement pour les salariés, les fonctionnaires et les indépendants). Il propose également de relever progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans, contre 62 ans à l'heure actuelle.

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Le 24 janvier 2022

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