Emma Walmsley, patronne de GSK, face aux investisseurs hostiles et au Covid

(AFP)

Le 28 juillet 2021

Retard à produire un vaccin, accusations de gestion inefficace et contre-performance de l'action: la patronne du géant pharmaceutique GSK Emma Walmsley sous pression a présenté mercredi des résultats mitigés, entre baisse du résultat et redressement des ventes.

Celle qui compte parmi les très rares femmes à diriger un grand groupe au Royaume-Uni a transformé en profondeur le laboratoire, au point d'être devenue incontournable au sein du gotha mondial des affaires.

La Britannique de 52 ans tient depuis 2017 et en pleine tempête sanitaire la barre d'un poids lourd du secteur qui a pris du retard dans la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19.

GSK (GlaxoSmithKline) espère lancer son sérum, développé par le français Sanofi, fin 2021, bien après son grand concurrent britannique, AstraZeneca, qui a été l'un des premiers sur le marché alors qu'il était jusqu'à présent peu actif dans la vaccination.

Mais le grand projet d'Emma Walmsley consiste à remodeler son groupe, avec la création d'un "nouveau GSK", séparé de son activité de médicaments sans ordonnance et de parapharmacie.

Le laboratoire se recentre sur les maladies infectieuses, l'oncologie ou encore les maladies respiratoires, en promettant à ses actionnaires une hausse des résultats.

La crise sanitaire a paradoxalement plombé ses performances financières. Le virus a éclipsé d'autres maladies, ce qui a conduit à une baisse des ventes de traitements, comme les antibiotiques et des vaccins, notamment le Shingrix contre le zona.

GSK a toutefois indiqué mercredi entrevoir un retour à la normale des systèmes de santé grâce aux campagnes de vaccination.

Son activité a commencé à se redresser au deuxième trimestre, profitant en outre des ventes d'adjuvants pour des vaccins en développement contre le Covid-19.

Déjà aux prises avec la pandémie et cette transformation, la dirigeante a senti récemment le vent du boulet avec l'entrée au capital du fonds activiste américain Elliott.

Ce dernier entend profiter du mécontentement d'actionnaires devant les performances boursières en demi-teinte du groupe et a même suggéré de réfléchir à un remplaçant pour Mme Walmsley.

Mais le conseil d'administration s'est rangé derrière la dirigeante ainsi que certains gros actionnaires, éteignant au moins provisoirement l'incendie.

"J'ai génétiquement la chance d'avoir de l'endurance et de bénéficier de résilience", confiait fin juin au Sunday Times celle dont le père était un haut responsable de la Royal Navy.

Selon le journal, la dirigeante, adepte du yoga, est connue pour sa discipline. Ses rendez-vous sont minutés et elle ne quitte jamais les dîners d'affaires après 21h.

- Nouveau regard -

L'ancienne responsable du géant français des cosmétiques L'Oréal, où elle a passé 17 ans, a l'habitude d'être sous le feu des critiques, en particulier pour son manque d'expérience dans la pharmacie.

"Je pense qu'avoir un nouveau regard est en fait quelque chose qui aide énormément", se défendait-elle dans un entretien au Financial Times en 2017.

Cette originaire du Lancashire (nord-ouest de l'Angleterre), diplômée de l'université d'Oxford et anoblie en 2020 par la reine Elizabeth II, est entrée chez GSK en 2010 et, avant d'en prendre la tête, dirigeait ses activités de produits de santé grand public.

Sous sa gouverne, GSK a tenté de se relancer, en faisant le ménage dans les médicaments en développement, après des années de contre-performance et de concurrence accrue des génériques.

Le groupe compte 94.000 salariés dans le monde, pour un chiffre d'affaires de 34 milliards de livres. Avec une valorisation de 70 milliards de livres, il s'agit d'un des plus grands laboratoires au monde.

Mariée et mère de quatre enfants, Mme Walmsley fait partie de la poignée de femmes qui dirigent un groupe de l'indice phare de la Bourse de Londres, le FTSE-100, aux côtés notamment d'Alison Rose à la tête de la banque NatWest ou Carolyn McCall, patronne du groupe audiovisuel ITV.

Le magazine américain Fortune l'a placée pour 2020 à la première place de son classement des femmes d'affaires les plus puissantes du monde.

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Le 28 juillet 2021

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