Crise des migrants avec le Bélarus: angoisse dans une ville frontalière polonaise

(AFP)

Le 11 novembre 2021

Dans une petite ville plongée dans la crise migratoire à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, les habitants s'inquiètent des tensions croissantes, mais déclarent leur soutien à la position ferme adoptée par le gouvernement polonais.

Depuis lundi, quand des centaines de migrants ont fait une marche vers la frontière polonaise depuis le Bélarus, des colonnes de véhicules de police et militaires sillonnent cette ville de Sokolka d'environ 19.000 habitants, habituellement très calme.

"J'ai peur que les migrants passent, et des conséquences que cela pourrait avoir", déclare à l'AFP Henryk Lenkiewicz, un retraité de 67 ans qui se promène dans le centre-ville.

Mais Regina, 79 ans, dit qu'elle s'inquiète davantage de la tension avec le Bélarus que des migrants.

"Nous avons peur de la situation avec le Bélarus. Il y a des dizaines de voitures de police qui font des allers-retours dans la ville", dit-elle en attendant un bus.

Le gouvernement a accusé le Bélarus de "terrorisme d'État", affirmant que le régime de Minsk acheminait des migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, à la frontière de l'UE et les poussait à la traverser.

La Pologne a déployé 15.000 soldats dans la zone pour aider la police et les gardes-frontières à empêcher les migrants de passer.

"Les résidents ici sont soumis à un stress constant", souligne le maire adjoint, Piotr Romanowicz.

Izabela Korecki, une femme au foyer de 38 ans, en promenade avec ses deux filles, partage son observation: "Nous entendons les sirènes et les hélicoptères tout le temps".

- "Prêts à aider" -

Comme le reste de la Pologne, la ville est pavoisée de couleurs polonais rouge et blanc à l'occasion de la fête nationale de l'Indépendance, jeudi.

Ici et là, on remarque des affiches de soutien aux forces polonaises, dont une demandant aux habitants d'offrir collations et gâteaux aux soldats.

Le sort des migrants, qui campent dans des conditions désastreuses au-delà d'une clôture en barbelés érigée par la Pologne à seulement 16 kilomètres, ne sont pas la première préoccupation des habitants.

"Ceux qui veulent les aider devraient en accueillir chacun une famille pendant cinq ans et payer eux-mêmes", déclare Aniela, 57 ans, dont la voiture a été arrêtée par les gardes-frontières à l'un des nombreux points de contrôle de la région, et fouillée à la recherche de migrants.

Mais, selon M. Romanowicz, la ville est prête à aider les migrants, car "certains d'entre eux se sont retrouvés dans cette situation sans que ce soit de leur faute".

Une organisation non gouvernementale, la Fondation Ocalenie (Salut), aide ceux qui ont réussi à passer.

"Nous sommes ici depuis le mois d'août et nous voyons de plus en plus de gens qui tentent de traverser cette frontière de manière irrégulière", indique la militante Anna Chmielewska, tout en faisant le tri des piles d'aliments et de vêtements amassés dans un garage dans la rue principale de la ville.

"Ils sont de plus en plus fatigués et ont de moins en moins d'espoir de réussir", déplore-t-elle.

Comme d'autres organisations caritatives, sa fondation n'est pas autorisée à opérer dans la zone frontalière immédiate qui a été placée sous état d'urgence.

"Je n'arrive pas à croire que nous vivons à une époque comme celle-ci. Nous sommes là, prêts à aider mais nous ne pouvons pas le faire".

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Le 11 novembre 2021

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