60 millions de consommateurs dénonce l’opacité des tarifs de la SNCF

La revue 60 millions de consommateurs dénonce « l’opacité » et « le grand écart des tarifs » des grandes lignes (TGV et Intercités) de la SNCF dans son numéro de mars paru jeudi, constatant que réserver à l’avance n’est pas toujours payant pour les grands départs.
« Sur les grandes lignes, les tarifs sont toujours considérés comme opaques », a regretté jeudi Florent Pommier, le coauteur de l’étude menée par le magazine.
« Cette opacité est un peu consubstantielle au +yield management+ », le système de gestion des tarifs en fonction de l’offre et la demande adopté depuis longtemps par la SNCF pour les grandes lignes, a-t-il ajouté devant des journalistes.
60 millions de consommateurs, qui dépend de l’Institut national de la consommation, a testé sur 35 trajets en 2e classe entre des grandes villes les tarifs proposés sur le site oui.sncf, dans les deux sens, à dix dates différentes: cinq voyages en semaine et cinq départs en week-end (le vendredi soir, sauf le jeudi 7 mai), entre 15 jours et 4 mois à l’avance. Au total, l’étude, réalisée les 8 et 9 janvier porte sur les prix de 2.859 trains.
Parmi le « yoyo » des prix relevés, les écarts les plus importants concernent un trajet entre Paris et Aix-en-Provence, de 10 euros –pour un Ouigo, au départ de Marne-la-Vallée– à 116 euros, la moyenne étant de 47 euros en semaine et de 81 euros pour un départ en week-end.
Anticiper son achat pour bénéficier des tarifs les plus avantageux « ne suffit pas toujours », selon M. Pommier. Dès l’ouverture de la réservation, quasiment tous les billets étaient ainsi vendus au prix maximum pour un départ le 7 mai au soir, veille de pont du 8 mai.
« On est au prix fort au moment où le voyageur est le plus captif », a-t-il regretté.
En moyenne, les tarifs relevés se situent entre 50 et 55% du prix plafond homologué par l’Etat, la palme allant au trajet Paris-Lyon où les billets atteignaient 74% (avec un prix moyen de 71,32 euros, le maximum étant de 97 euros).
La revue — qui avait décerné en janvier le « cactus d’or » à la SNCF pour ses retards, fermetures de guichets et cartes de moins en moins avantageuses — invite à « bien évaluer les contraintes » de Ouigo, un service moins cher mais beaucoup moins souple.
Elle dénonce aussi le maquis des cartes de réduction, qui ne sont plus acceptées dans tous les trains régionaux.