OPCI: AjarInvest dévoile ses ambitions
La nouvelle société de gestion d'OPCI cible pour le moment les actifs immobiliers professionnels et industriels. Les actifs résidentiels sont exclus, eu égard à leur rendement faible et à leur risque élevé.
C'est AjarInvest, filiale commune de la CDG et de CIH Bank, qui a ouvert le 23 juillet dernier le bal de l'activité des sociétés de gestion d’OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier) au Maroc, en obtenant l’agrément y afférent de la part de l’AMMC.
C’est l’aboutissement de tout un processus législatif et réglementaire pour les OPCI mais aussi pour Ajar Invest qui, depuis sa création en 2016, avait comme unique raison de devenir une société de gestion d’OPCI agréée par l'Autorité des marchés: " Depuis 2016, nous avons travaillé dans cette perspective là ", nous confie Noreddine Tahiri, son Directeur Général.
Il explique : "Nous avons accompagné le législateur et le régulateur au même titre que d’autres entités qui opèrent dans cette même industrie. Moi-même j’ai été désigné par le ministre de l’Economie et des Finances en tant qu’expert pour l’élaboration du plan comptable des OPCI ". Notre interlocuteur met par ailleurs l’accent sur l’effort qui a été fourni par la Direction du Trésor et l’AMMC dans ce sens.
Et alors que l’arsenal juridique de cette nouvelle industrie prenait forme, Ajar Invest en a profité pour identifier les différents types d’actifs qui pourraient être éligibles à faire partie de ses OPCI : "En fonction de l’état d’avancement de la réglementation et des textes législatifs, nous avons réfléchi à des montages qui répondraient aux besoins des investisseurs institutionnels ou autres", indique notre interlocuteur.
"Nous avons mis en place depuis plusieurs modes d’intervention dans les OPCI pour répondre à différents besoins", ajoute-il.
Rappelons que les OPCI sont des véhicules d’investissements réglementés dont l’objet, défini par la loi, est la construction ou l’acquisition d’immeubles (détenus directement ou indirectement), en vue de leur location uniquement.
Au moins 60% de l’actif d’un OPCI doit être constitué de biens immeubles, droits réels (ces deux catégories d'actifs devant faire l’objet d’une évaluation au moins une fois par semestre contradictoirement par deux évaluateurs indépendants), titres de capital de société à prépondérance immobilière ou titres d’autres OPCI.
Dans ce sens, le patron d’Ajar Invest nous indique que les contacts se sont multipliés avec divers investisseurs intéressés par les OPCI. Il en ressort des actifs cibles pour la filiale de CDG et de CIH Bank : "Notre cible aujourd’hui, ce sont essentiellement des actifs locatifs professionnels, de type bureaux ou commerces, ou des actifs industriels", précise Noreddine Tahiri.
Et bien qu’un OPCI puisse également abriter des actifs résidentiels, ceux-ci sont pour l’instant sont exclus des actifs prisés par Ajar Invest.
"Cette décision a été prise pour deux raisons", nous explique M. Tahiri. "Premièrement, le rendement des actifs immobiliers locatifs résidentiels n’est pas à la hauteur des attentes des investisseurs ; et deuxièmement, le risque lié à ces actifs est assez élevé. C’est l’inverse de ce qu’attendent les investisseurs en misant sur un véhicule particulier".
En dépit des avancées d’Ajar Invest, la constitution du premier OPCI devra encore attendre la sortie d’une circulaire qui régit l’agrément de ces véhicules d’investissement : "Ce n’est qu’après que nous pourrions constituer un OPCI sur la base d’actifs déjà identifiés", avance notre interlocuteur.
A noter que le stock d’actifs immobiliers potentiels sur le marché des OPCI est de 200 MMDH. L’objectif affiché par les professionnels est un ratio de transformation cible de 15% de l’assiette immobilière du Maroc en actifs immobiliers.
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