Covid-19 : le PIB du Maroc pourrait baisse de 6,5% en 2020 (CFG)
Dans une note d’analyse de l’impact de la crise du Covid-19 sur l’économie marocaine, CFG prévoit une baisse du PIB entre 3% et 6,5% en 2020 et un doublement du déficit budgétaire à 7,5% du PIB.
Le choc du Covid-19 entraînera ''la plus forte contraction du PIB en 25 ans'', d’après une note d’analyse de CFG analysant l'impact de la pandémie sur les déficits jumeaux (déficit budgétaire et déficit courant de la balance des paiements) du Maroc.
L’équipe CFG estime que la contraction du PIB devrait osciller entre -3% et -6,5% en 2020.
Au-delà de l'impact du Covid-19 sur l'économie, CFG rappelle que le PIB souffrira également de la sécheresse et que la valeur ajoutée agricole, qui représente environ 12% du PIB, devrait reculer de 2,7% en 2020.
Les recettes ordinaires de l'Etat devraient baisser de 22% en 2020
Sur la base des hypothèses de CFG, les recettes ordinaires devraient baisser de 22% par rapport aux prévisions de la loi de finances 2020.
« Les recettes ordinaires souffriront d'une baisse des revenus fiscaux. En effet, l’impôt sur le revenu diminuera en 2020 en raison de la hausse du chômage déclenchée par le ralentissement économique », peut-on lire sur la note.
CFG suppose que le gouvernement va poursuivre son programme de privatisation comme annoncé au niveau de la loi de finance 2020 (3 milliards de dirhams), et qu'il optera également pour les «nouveaux mécanismes de financement» pour financer des projets d'investissement (12 milliards de DH), à travers des partenariats public-privé (PPP).
>>> Lire aussi : En 2020, nouvelles privatisations et financements innovants pour l'Etat
Le déficit budgétaire devrait s’aggraver de 38,5 milliards de DH
Selon les prévisions de CFG, le déficit budgétaire doublerait en 2020 par rapport à 2019 pour s'établir à 7,5% du PIB.
Le déficit budgétaire devrait se situer à 80,6 milliards de DH en 2020 (en hausse de 38,5 milliards de DH) contre 42 milliards de DH prévus par la loi de finance 2020, d’après les prévisions de CFG basées sur l’hypothèse que les dépenses d’investissement du gouvernement seront maintenues au même niveau que celui annoncé dans la loi de finance.
A rappeler que le déficit budgétaire s’est stabilisé à 41 milliards de DH en 2019 grâce à la cession de 8% du capital de Maroc Telecom et des mécanismes de financement innovants.
L’équipe CFG souligne que « si le gouvernement n’achève pas le programme de privatisation et ne parvient pas à lever des fonds grâce aux nouveaux mécanismes de financement, qu'il décide de poursuivre son programme d’investissement comme prévu pour soutenir la croissance économiqueque, et que les fonds collectés pour faire face à la crise du Covid-19 s’avèrent insuffisant ; le déficit pourrait s'aggraver davantage et s'établir à des niveaux beaucoup plus élevés ».
Elle rappelle que « la croissance du PIB au Maroc est principalement tirée par la consommation des ménages et les dépenses d'investissement du gouvernement, les deux étant intimement interdépendants ».
Et d’ajouter : « Par conséquent, pour assurer la croissance économique future, il est fort probable que le gouvernement ne va pas réduire les dépenses d'investissement en 2020 ».
L’Etat pourrait éviter une hausse des taux d'intérêt
« Si le gouvernement parvient à lever seulement 11 milliards de DH à l'international (sur les 31 milliards de DH prévus par la loi de finance Loi), le niveau des émissions de dette souveraine intérieure devra augmenter sensiblement pour combler le déficit. Si cela se matérialise, il peut conduire à une augmentation des rendements obligataires à court terme », anticipe CFG.
Face à cette situation, et pour réussir à lever des dettes supplémentaires sur le marché intérieur tout en évitant une éventuelle augmentation des rendements à court terme, « la Banque centrale pourrait recourir à des mesures monétaires «non conventionnelles» tels que l'assouplissement quantitatif et des opérations d’open market. Elle pourra également acheter des obligations souveraines et des titres adossés à des créances hypothécaires sur le marché secondaire auprès des institutionnels (banques commerciales, fonds de retraite, compagnies d'assurance…), pour soutenir la capacité de ces investisseurs à acheter des obligations souveraines nouvellement émises sur le marché primaire ».
« L'assouplissement quantitatif est utilisé pour injecter de l'argent dans le système afin de développer l'activité économique. Quand la Banque centrale s'engage à effectuer des achats massifs d'actifs financiers auprès d'institutions financières du secondaire marché, elle stimule la demande de ces actifs, augmentant ainsi les prix et les rendements car ils sont négativement corrélés », explique-t-on sur la note.
Par conséquent, « sous cette configuration, les taux d'intérêt resteront stables », estime CFG.
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