CIH Bank : La priorité en 2021 est la résilience plutôt que la profitabilité

B.B | Le 25/2/2021 à 14:05

Le groupe a organisé ce jeudi 25 février une webconférence pour présenter ses résultats financiers de 2020. Le PDG du groupe, Lotfi Sekkat, s’est montré optimiste pour 2021 mais n’écarte pas la prudence. Pour lui, la résilience face aux éventualités de cette année primera sur la profitabilité.

Lotfi Sekkat s’est prêté à l'exercice des questions/réponses suite à la publication des résultats annuels de CIH Bank pour l'année 2020. Il a affiché un optimisme quant à la reprise d'une activité normale au seconde semestre 2021. Malgré des signes encourageant en début d’année, le dirigeant a précisé que la stratégie sera également basée sur la prudence.

Des espoirs de reprise en 2021

CIH a été affecté par la crise en 2020, à l’instar de tout le secteur bancaire. Principalement par l’explosion de près de 300% du coût du risque sur la période, frôlant le milliard de dirhams. Ce dernier a en effet largement rogné sur le résultat net qui a affiché une lourde chute de 81,1% par rapport à l’exercice 2019.

Lors de la webconférence, Lotfi Sekkat a annoncé cependant porter beaucoup d’espoir sur 2021.  « C’est une année charnière pour le Maroc, comme pour toutes les économies du monde. Tout le monde espère qu’elle sera une année de reprise et nous nous situons dans cette perspective » explique-t-il. Un espoir qui est notamment porté par l’avancement  rapide de la campagne de vaccination. « La campagne avance très bien. D’après plusieurs responsables gouvernementaux, elle devrait prendre fin d’ici la fin du premier semestre. Nous sommes très optimistes et espérons une reprise des activités à la normale à cette période » poursuit le PDG de CIH Bank.

Cette année, le groupe compte poursuivre la dynamique amorcée en 2019. « Notre stratégie visera à poursuivre ce que nous avons fait jusqu’à présent. A savoir la forte conquête de la clientèle particulière, notamment les jeunes. Nous poursuivrons la digitalisation de nos process qui permettent à nos clients de faire la quasi-totalité de leurs opérations à distance » détaille le PDG.

Il a également évoqué l’espoir et la confiance portés en 2021 dans l’évolution des crédits immobiliers. En 2020, ils représentaient près de la moitié de l’encours crédit du groupe. Pour Lotfi Sekkat, le secteur immobilier est à regarder avec optimisme. « Il n’y a pas de raisons pour ne pas l’être. Globalement, nous restons un pays où les moins de 40 ans représentent plus de 50% de la population. Les besoins en logements sont évidents. Nous attendons cependant avec impatience la nouvelle loi sur le logement social. Pour ma part, je reste optimiste sur la dynamique immobilière » explique le PDG.

Mais derrière ces espoirs et cet optimisme se cache une vision qui demeure prudente. Si cette année pourrait être une année de reprise, le dirigeant a rappelé que la stabilité primait sur les performances en 2021.

La priorité est la résilience

Après les fortes perturbations connues en 2020 et les incertitudes qui planent encore cette année, le PDG de CIH Bank n’a pas caché que la prudence allait être de mise pour le groupe. Au sujet de la baisse de 43% des dividendes par action au titre de l’exercice 2020 (DPA de 8 dirhams, ndlr), le PDG a expliqué que : « Cette proposition de dividende respecte les ratios que nous devons observer et s’inscrit dans une démarche de prudence. Je rappelle toutefois que ce qui n’a pas été distribué à cause du provisionnement permettra à la banque de faire face aux risques qui pourraient se matérialiser à l’avenir. J’espère que ce ne sera pas le cas, mais il faut savoir que la banque garde en sa possession une réserve importante qui lui permettra de faire face ».

Lors de la présentation des résultats semestriels de CIH en septembre dernier, le PDG avançait alors « il me semble que l’année la plus difficile que nous aurons à vivre sera plutôt l’année 2021 ». Car si certaines entreprises ont pu bénéficier des mécanismes de financement garantis par l'Etat "Relance" et "Oxygène", tout le challenge du redressement reste à prouver en 2021.

Si le PDG du groupe témoigne d’un frémissement des investissements des entreprises début 2021, il recadre les priorités. « Au-delà de penser à la poursuite ou non de l’impact de la crise sur le secteur bancaire, notre rôle est de nous préparer à toutes les éventualités. Notre préoccupation, c’est de savoir si nous avons bien préparé la banque à faire face à tous les risques en 2021, et la réponse est ‘oui’ » explique-t-il.

CIH reste néanmoins conscient de la complexité de cette année, entre volonté de reprise et risque latent. « Le challenge auquel nous devons répondre en 2021 c’est que l’on doit générer du PNB et en même temps augmenter la résilience de la banque. Le système bancaire est très important dans le développement de notre économie. Aujourd’hui c’est moins la rentabilité que nous devons voir et plus la résilience de la banque à faire face et accompagner la reprise du pays » conclut Lotfi Sekkat.

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