Sept mois après, le bilan de la SRM de Casablanca-Settat inquiète les élus et les citoyens
Entrée en service en octobre 2024, la Société régionale multiservices (SRM) de Casablanca-Settat peine à convaincre. Lors de la session ordinaire du conseil de la ville de Casablanca, tenue le mercredi 7 mai, plusieurs élus ont signalé "une dégradation des services d’éclairage public, d’eau potable et d’assainissement" dans plusieurs zones de la métropole. Cette problématique semble toutefois s’étendre à l’ensemble de la région. Détails.

Sept mois après, le bilan de la SRM de Casablanca-Settat inquiète les élus et les citoyens
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Kenza Khatla
Le 8 mai 2025 à 17h10
Modifié 8 mai 2025 à 18h00Entrée en service en octobre 2024, la Société régionale multiservices (SRM) de Casablanca-Settat peine à convaincre. Lors de la session ordinaire du conseil de la ville de Casablanca, tenue le mercredi 7 mai, plusieurs élus ont signalé "une dégradation des services d’éclairage public, d’eau potable et d’assainissement" dans plusieurs zones de la métropole. Cette problématique semble toutefois s’étendre à l’ensemble de la région. Détails.
Huit mois après son entrée en action, les critiques s'accumulent quant à la qualité des services de la SRM de Casablanca-Settat. Cela concerne notamment l’éclairage public, l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement, trois principales compétences transférées par la Lydec à cette nouvelle entité.
Pour faire le point sur cette situation, une session ordinaire du groupement des collectivités territoriales de Casablanca-Settat pour la distribution était prévue ce jeudi 8 mai. Elle a en fin de compte été reportée par Nabila Rmili, présidente du groupement, pour "absence de quorum".
Cette session devait également connaître la présence de Youssef Tazi, directeur général de la SRM de Casablanca-Settat, afin de lui transmettre les doléances et les souffrances exprimées par les citoyens de plusieurs provinces de la région. Les élus lui reprochent son manque de communication. Ce dernier ne s’est pas présenté, ce qui a, de nouveau, suscité la colère des membres du groupement, et seule Nadia Hilali, responsable du département de contrôle à la SRM, était de la partie.
Cependant, bien que cette session ait été reportée, une discussion non officielle a eu lieu entre les membres présents. Nabila Rmili a également profité de l’occasion pour présenter quelques explications, tout en rassurant sur l’avenir des services de cette société locale.
Des zones sans eau potable pendant une vingtaine de jours
Lors de la session ordinaire du conseil de la ville de Casablanca, tenue ce mercredi 7 mai, plusieurs élus ont pris la parole pour dénoncer la dégradation des services d’électricité, d’assainissement et d’eau potable dans la métropole. Selon eux, cette situation provoque de mauvaises odeurs et de l'insalubrité dans certains quartiers, en particulier les zones précaires.
Un constat confirmé par certains membres du groupement des collectivités territoriales de Casablanca-Settat ce jeudi. Selon certains, des coupures régulières d’électricité sont enregistrées dans certaines provinces de la région, ainsi que des coupures dans l’approvisionnement de l’eau potable, atteignant jusqu’à 20 jours.
Malgré les efforts consentis par ces derniers, les directions provinciales de la SRM, ainsi que son directeur régional restaient injoignables, déplorent-il.
"Les Casablancais regrettent le départ de Lydec"
Interpellé à ce sujet, Ahmed Miftah, membre du groupement, mais également élu de la ville, déplore aussi cette dégradation des services publics et remet en question la capacité opérationnelle de la SRM, se demandant si elle est prête à prendre en main un territoire aussi complexe que celui de la métropole.
"La SRM disposait d’un délai pour assurer une transition entre l’ancien directeur de la Lydec et le directeur actuel de la société dans des conditions optimales. Il n’en est toujours rien, et les plaintes des habitants sont nombreuses", a-t-il souligné.
Il ajoute qu'"en dehors du cadre juridique et des statuts, le seul véritable changement concerne la gestion de la SRM. À Casablanca, l’équipe de Lydec est restée inchangée. Seul un nouveau directeur a été nommé".
"Face à cette situation, nombreux sont les citoyens qui regrettent le départ de la Lydec. On attendait beaucoup de l’arrivée d’une société nationale. Mais malheureusement, sept mois après sa prise de fonction, elle n’est pas à la hauteur des espérances des citoyens".
Le manque de communication, principale problématique de la SRM
La dégradation de ces services publics a également été confirmée par Nabila Rmili et Salaheddine Aboulghali, vice-président du groupement.
"Nous avons reçu plusieurs plaintes portant essentiellement sur le manque de communication de la SRM avec les élus et les membres du groupement", a déclaré Salaheddine Aboulghali.
"Nous avons demandé que le directeur de la SRM soit présent parmi nous ce jeudi [8 mai, ndlr ] pour qu’il réponde à nos questions, mais, malheureusement, il a eu des contraintes. Certes, cette session est reportée, mais la présence du directeur général et de son équipe est obligatoire lors des prochaines réunions, dont les dates seront fixées ultérieurement, afin de trouver les solutions adéquates".
Et de poursuivre : "Plusieurs remarques ont également été soulevées à Casablanca au sujet du rétropédalage concernant certains projets ou décisions, pourtant déjà actés auparavant. Une tendance qui suscite l’incompréhension chez de nombreux élus et engendre ainsi des blocages dans la mise en œuvre de politiques publiques".
Les premières explications de Nabila Rmili
Comme expliqué ci-haut, Nabila Rmili a été contrainte de reporter la session du groupement ce jeudi, en raison de "l'absence de quorum". Elle a toutefois profité de l’occasion pour revenir sur les difficultés rencontrées par la SRM depuis son lancement.
"La SRM a démarré avec un déficit important en ressources humaines", a-t-elle souligné. "À ses débuts, elle a même dû s’appuyer sur le personnel de la métropole pour assurer des prestations dans d'autres zones de la région".
La présidente du groupement a également précisé que les nouvelles recrues de la société manquent d'expérience, ce qui pèse sur l'efficacité des interventions.
Nabila Rmili a aussi pointé un problème de communication interne persistant au sein de la SRM. "Notre principale interlocutrice est Mme Nadia Hilali, du département de contrôle. Mais elle-même fait face à des difficultés de coordination au sein de la structure".
Et d’ajouter : "Lors de son lancement, la SRM devait assurer une gestion à l’échelle régionale. Or, dans certaines provinces, il n’y a pas encore de directeurs provinciaux, ce qui n’est pas prévu dans l’organigramme actuel". Même les directeurs en poste se plaignent de cette situation, puisqu’ils sont contraints de gérer plusieurs directions provinciales à la fois.
"Il est donc impératif que l’organigramme de cette société soit renforcé en ressources humaines. Chaque province devrait disposer d’un directeur dédié, qui connaît les membres de la SRM à l’échelle locale".
Pour conclure, Nabila Rmili s’est montrée rassurante : "On parle d’une société nationale que l’on souhaite encourager. Donnons-lui encore un peu de temps, jusqu’à un an. Il ne faut pas être frustré par la situation. Le Maroc accueillera le Mondial 2030, et plusieurs projets sont prévus dans ce cadre. Les choses vont s’arranger".
La session du groupement a été reportée au mardi 13 mai prochain. Des commissions mixtes avec l’équipe de la SRM, notamment son directeur, devraient par ailleurs se tenir dans les semaines qui viennent.
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