Épargne Enfant. Ce qu’il faut savoir avant de choisir un placement (1)

Il y a un moment que tous les parents redoutent un peu. Ce jour où leur enfant leur dira : "Je pars étudier ailleurs", "J’ai trouvé un logement", ou tout simplement "J’ai besoin d’un coup de main". Ce moment-là arrive plus vite qu’on ne le pense. Et lorsqu’il se présente, une question revient : qu'avons-nous prévu pour l’aider à démarrer ?
Au Maroc, l’épargne pour les enfants existe, mais reste souvent informelle. Billets offerts à l'occasion de l’Aïd, économies "au cas où"… Des gestes généreux, mais dispersés. Et face à l’inflation, ces montants perdent vite de leur valeur. Ce qui pourrait financer une année d’université aujourd’hui ne suffira peut-être pas demain.
Alors épargner pour son enfant, ce n’est pas seulement mettre de l'argent de côté. C’est mettre en place une stratégie claire, réfléchie, adaptée à ses besoins et à son avenir.
C’est dans cet esprit que Le Boursier de Médias24 vous propose, à partir de ce jeudi 24 avril 2025, et dans les semaines à venir, une série d’articles pour explorer les solutions d’épargne dédiées aux enfants. À travers des décryptages d’offres bancaires et d’assurances, cette série vous donnera toutes les clés pour comparer, comprendre et faire les bons choix, selon votre budget, vos objectifs et l’âge de votre enfant.
Les options disponibles au Maroc
Les banques et les compagnies d’assurance proposent des solutions différentes, chacune avec sa propre logique.
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Ce que proposent les banques
Les banques mettent en avant des produits simples, accessibles et faciles à comprendre. Le plus connu reste le compte sur carnet.
C’est un compte d’épargne rémunéré, dont le taux est fixé deux fois par an par Bank Al-Maghrib. Les parents peuvent y déposer de l’argent à leur rythme. Les fonds restent disponibles à tout moment, sans pénalité en cas de retrait. Ce type de compte convient à ceux qui souhaitent garder leur épargne à portée de main, tout en générant un revenu modeste.
Certaines familles préfèrent immobiliser l’épargne pendant une période définie. Elles peuvent alors se tourner vers un compte à terme.
Ce produit permet de bloquer une somme pour une durée précise, généralement entre six mois et trois ans. En échange, l’établissement propose un taux d’intérêt souvent un peu plus élevé. En revanche, l’argent n’est pas accessible librement, et un retrait anticipé peut réduire le rendement obtenu.
Il existe également des plans d’épargne jeunesse proposés par certaines banques. Ces formules permettent de verser des montants réguliers en vue de constituer un capital à moyen ou long terme.
En plus de ces produits standards, certaines banques proposent des formules spécifiques dénommées épargne éducation. Ce type de solution permet aux parents d’épargner de manière programmée dans le but de constituer un capital destiné à couvrir, le moment venu, des dépenses importantes liées aux études ou à l’entrée dans la vie active. Il peut s’agir des frais de scolarité, d’un logement étudiant, de matériel informatique ou encore d’un besoin de mobilité.
Le fonctionnement est généralement souple. Les parents choisissent le rythme des versements en fonction de leurs capacités financières. Le montant versé n’a pas besoin d’être élevé dès le départ. Ce qui compte, c’est la régularité et la durée. L’épargne se construit progressivement, dans un cadre qui encourage la discipline tout en restant adaptable. Les conditions de sortie, les bonus éventuels ou les taux bonifiés varient d’une banque à l’autre.
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Ce que proposent les assurances
Les compagnies d’assurance proposent des solutions d’épargne à caractère éducatif, principalement à travers des contrats dits plans d’épargne éducation. Il s’agit de contrats d’assurance-vie orientés vers la constitution progressive d’un capital, avec une échéance définie à l’avance, généralement calée sur les besoins futurs de l’enfant (entrée dans le supérieur, départ à l’étranger, projet personnel ou professionnel).
Le souscripteur, qui est souvent un parent ou un proche, effectue des versements périodiques, le plus souvent à fréquence mensuelle ou trimestrielle. Ces versements peuvent être fixes ou modulables selon les capacités du foyer. Les sommes versées sont ensuite investies par l’assureur sur des supports financiers définis par le contrat, allant du fonds en dirhams à capital garanti à des supports en unités de compte pour un rendement potentiellement plus élevé, mais exposé à plus de volatilité.
Le rendement servi dépend de la nature du support choisi, de l’horizon d’investissement et de la stratégie retenue. Certains contrats permettent d’opter pour une gestion dite profilée (prudente, équilibrée, dynamique), tandis que d’autres laissent une marge de décision plus large au souscripteur.
À l’échéance, le capital peut être perçu en une seule fois, sous forme de versement unique, ou bien converti en rente périodique, permettant par exemple de couvrir plusieurs années de frais de scolarité. Certains contrats intègrent également des options de transfert partiel avant terme ou de modulation des versements en cours de vie du contrat.
Choisir le bon placement : quels critères prendre en compte ?
Le choix d’un produit d’épargne dépend avant tout de la situation de la famille et de ce qu’elle souhaite construire pour l’enfant. Il n’y a pas de solution universelle, mais plusieurs critères doivent être pris en compte pour faire un choix cohérent et adapté.
Le premier critère est l’horizon de placement. Plus l’enfant est jeune, plus la durée d’épargne est longue. Cela permet d’envisager des produits programmés sur dix ou quinze ans, avec un effort régulier qui bénéficie pleinement des effets de la capitalisation. À l’inverse, lorsque l’enfant approche de l’adolescence, le besoin se rapproche, et l’épargne doit devenir plus disponible, plus prudente. La durée restante influe directement sur le type de produit à privilégier.
Le deuxième critère est l’objectif poursuivi. Financer des études supérieures, un logement, un séjour à l’étranger ou un projet entrepreneurial ne requiert pas les mêmes ressources. Une dépense ponctuelle pourra être couverte par un capital débloqué en une fois, alors qu’un soutien régulier (logement étudiant, frais mensuels) pourra être mieux servi par une sortie en rente. Définir clairement ce à quoi l’épargne est destinée permet d’orienter le choix vers un produit structuré en conséquence.
Le troisième critère concerne le niveau de rendement attendu. Certains produits, notamment en assurance, offrent des options d’investissement plus dynamiques, avec un potentiel de performance plus élevé sur le long terme. D’autres, comme les comptes sur carnet, privilégient la sécurité et la liquidité.
La régularité de l’effort constitue un autre élément clé. Épargner de manière mensuelle ou trimestrielle, même avec des montants modestes, permet de construire un capital solide dans le temps. La constance pèse souvent davantage que le montant initial. Cette logique est au cœur de la plupart des plans d’épargne programmés, qu’ils soient bancaires ou assurantiels.
Il ne faut pas non plus négliger certains aspects pratiques qui peuvent influencer le choix du produit. La fiscalité applicable, par exemple, varie selon le type de placement. Les intérêts des comptes sur carnet sont soumis à une retenue à la source, tandis que les contrats d’assurance peuvent bénéficier d’une fiscalité différée, voire allégée après une certaine durée de détention. Il est important de se renseigner sur le traitement fiscal applicable au souscripteur et à l’enfant au moment du retrait.
Enfin, la question des frais ne doit jamais être négligée. Certains produits comportent des frais d’entrée, de gestion ou de sortie, qui peuvent réduire sensiblement le rendement net perçu. Le bon produit est donc celui qui correspond le mieux à l’âge de l’enfant, au projet visé, au niveau d’implication souhaité par les parents et à la capacité à maintenir l’effort d’épargne dans la durée.
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