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Le CESE appelle à une coordination renforcée du Nexus eau-énergie-alimentation-écosystèmes

En marge de la seconde édition du Forum Nexus WEFE, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a présenté les résultats de son étude sur le Nexus, appelant toutes les parties prenantes à s'approprier cette démarche en vue d’instaurer un nouveau mode de synergie positive, efficiente et résiliente entre les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture.

Le CESE appelle à une coordination renforcée du Nexus eau-énergie-alimentation-écosystèmes

Le 6 février 2025 à 10h33

Modifié 8 février 2025 à 18h03

En marge de la seconde édition du Forum Nexus WEFE, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a présenté les résultats de son étude sur le Nexus, appelant toutes les parties prenantes à s'approprier cette démarche en vue d’instaurer un nouveau mode de synergie positive, efficiente et résiliente entre les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture.

La seconde édition du Forum Nexus WEFE, organisée à Tanger du 5 au 6 février 2025, a connu la participation de plusieurs intervenants. Parmi eux, le CESE, qui dispose déjà d’une étude concrète sur le sujet, analysant la situation actuelle, son importance et la bonne voie pour sa mise en œuvre.

Rappelons que, dans ses deux derniers rapports, la Cour des comptes a souligné l'importance de l'approche Nexus, constatant que la synergie entre les secteurs de l'eau, de l'énergie et de l'agriculture demeure insuffisante au niveau national.

De son côté, le CESE a conclu qu’une gestion efficace des ressources naturelles dans notre pays nécessite de renforcer la synergie entre les secteurs en adoptant l’approche Nexus, qui intègre l’eau, l’énergie, l’alimentation et les écosystèmes.

« Le plus grand défi que nous devons relever aujourd’hui est de généraliser ce type de solutions intégrées et d’étendre leur application à différentes régions et projets à travers le Maroc. Malgré certaines initiatives isolées et les efforts effectués pour renforcer la gouvernance des secteurs de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation et des écosystèmes, l’intégration effective entre ces secteurs n’a pas encore atteint l’objectif souhaité. Les décisions prises restent souvent sectorielles, négligeant les interconnexions entre ces domaines, ce qui entrave une exploitation optimale des ressources, affaiblit la résilience des territoires et limite l’efficacité des politiques publiques », a souligné Younes Benaki, secrétaire général du CESE.

Au cours de ses études, le CESE a auditionné plusieurs régions du Maroc. Selon Moncef Ziani, président et rapporteur de l’étude, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, est la plus avancée dans ce domaine, tant au niveau de la réflexion sur le Nexus qu’au niveau de l’application pratique.

Les difficultés du Nexus au Maroc

Pour Moncef Ziani, le Maroc, dans ses stratégies, a adopté de manière intuitive et non systématique l’approche nexus, sans en avoir une pleine conscience. Selon une étude du CESE, dans le contexte actuel, l’absence d’une mise en œuvre concrète et coordonnée de cette approche expose le Maroc à des menaces sérieuses pour la durabilité et la résilience de ses systèmes de gestion des ressources naturelles. Les répercussions d’une telle lacune dépassent largement les frontières sectorielles et risquent d’amplifier les défis existants tout en créant de nouveaux risques, mettant ainsi en péril les efforts nationaux en faveur du développement durable.

Au Maroc, l’intégration du Nexus se heurte à plusieurs obstacles majeurs, tels qu’ils ont été identifiés par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) :
> > Travail en silos : Certains secteurs persistent à fonctionner de manière isolée, entravant la collaboration intersectorielle nécessaire à une approche Nexus efficace.
> > Limites de l'approche sectorielle : Une approche focalisée sur des secteurs individuels ne permet pas d'appréhender les risques et les opportunités liés aux interactions entre les différents domaines du Nexus.
> > Intégration insuffisante dans les processus décisionnels : L'approche Nexus n'est pas suffisamment intégrée dans les prises de décision, ce qui limite son impact sur les politiques publiques.
> > Initiatives publiques Nexus restreintes : Les initiatives gouvernementales en faveur du Nexus sont encore trop peu nombreuses et d'une ampleur limitée, ce qui freine sa généralisation.
> > Résultats mitigé : Malgré les efforts et les investissements consentis, les résultats obtenus en matière d'intégration du Nexus restent en-deçà des enjeux et des ambitions affichées.
> > Dispositifs juridiques et institutionnels inadaptés au nexus: Les cadres juridiques et institutionnels existants ne sont pas toujours adaptés pour soutenir et promouvoir efficacement l'approche Nexus.
> > Manque d'informations intersectorielles: L'insuffisance d'informations transversales entre les secteurs constitue un frein majeur à la compréhension des enjeux liés au Nexus et à la mise en place de solutions intégrées.

Feuille de route du CESE pour le Nexus

Au terme de son étude, le CESE a élaboré une feuille de route pour instaurer un mécanisme capable d’intégrer systématiquement le Nexus à toutes les étapes de la prise de décision, tant au niveau central que territorial, afin d’assurer une gestion coordonnée et durable des ressources naturelles de notre pays. Il a défini cinq principaux axes d'action prioritaires pour favoriser une transition progressive et efficace vers une gestion intégrée des ressources, selon le modèle Nexus :

(1) Renforcer le volet institutionnel : l'étude du CESE recommande la création d'une institution publique, placée sous l'autorité du chef du gouvernement, qui serait chargée de piloter cette feuille de route et de veiller à l'application de ses recommandations.

(2) Créer un mécanisme de coordination intersectorielle : l'étude appelle à un changement dans la planification et l’élaboration des politiques publiques. Plutôt que chaque secteur élabore sa propre politique et son propre programme, il est nécessaire d’instaurer, dès le départ, une concertation entre les différents secteurs (l'eau, l'énergie, l'alimentation et les écosystèmes), afin que chacun travaille ensuite de manière coordonnée vers un objectif commun.

(3) Faire valoir un financement Nexus : cet axe propose d'intégrer l'approche Nexus dans les critères d'éligibilité au financement de projets afin de stimuler une gestion durable des ressources.

(4) Renforcer le cadre législatif : cet axe préconise une révision des lois sectorielles pour y introduire une dimension Nexus, afin de favoriser une gestion plus cohérente et intégrée des ressources en eau, en énergie et en alimentation.

(5) Renforcer les capacités des acteurs et des parties prenantes : cela porte sur la vulgarisation, la formation et la sensibilisation, notamment auprès des universités, en intégrant l'approche Nexus dans les cursus universitaires pour former les futurs décideurs dès le début à une gestion intégrée des ressources.

Pour rappel, le projet Nexus de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima a été salué par l’Open Government Partnership (OGP) International comme une initiative innovante et transformative. Au terme de ce projet, dont l'horizon est fixé à 2026, il est prévu de déployer des systèmes d'irrigation intelligents et économes en eau, adaptés aux besoins spécifiques des cultures agricoles locales. Ces systèmes seront alimentés par des sources d'énergie renouvelables, telles que l'énergie solaire. Par ailleurs, des infrastructures dédiées à la collecte des eaux pluviales et au recyclage des eaux usées seront mises en œuvre, contribuant ainsi à une gestion optimale des ressources en eau.

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