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De Axa Assistance à Cover Edge : Mehdi Tazi explique la transformation opérée et l'ambition affichée

H. G. | Le 27/1/2025 à 13:15
INTERVIEW. Après le rachat d’Axa Assistance Maroc en 2022, Mehdi Tazi repositionne la compagnie en une insurtech tournée vers l’Afrique sous la marque Cover Edge. Grâce à une forte dynamique de croissance et à une stratégie axée sur la micro-assurance et l’innovation technologique, l’entrepreneur aspire à faire de Cover Edge un acteur majeur de l’assistance et de la micro-assurance sur le continent.

Sans grand tapage, Axa Assistance Maroc est devenue, en début d’année 2024, Cover Edge. Ce changement de dénomination marque une nouvelle étape dans la transformation de la compagnie depuis son rachat en 2022 par Mehdi Tazi.

À l’époque, le jeune dirigeant confiait à Médias24 qu’il voyait en cette acquisition bien plus qu’un simple opérateur d’assistance traditionnelle (transport sanitaire, évacuation, remorquage auto, etc.). "C’est un outil unique pour promouvoir l’inclusion financière et développer la micro-assurance en Afrique", déclarait-il alors, tout en affichant son ambition d’en faire une insurtech africaine.

Deux ans plus tard, le pari semble réussi. Dans cet entretien exclusif, Mehdi Tazi revient sur le développement impressionnant de la compagnie : les effectifs ont dépassé les 120 collaborateurs et le chiffre d’affaires est passé de 74,9 millions de dirhams en 2022 à plus de 177 millions en 2023, soit une multiplication par 2,3.

En 2024, la croissance se poursuit avec un chiffre d’affaires semestriel de près de 104 millions de dirhams.

Mehdi Tazi veut ancrer encore plus sa compagnie dans sa dimension africaine, d'où le nom de Cover Edge, et a pour ambition de chercher encore plus de croissance, pourquoi pas une croissance externe si l'opportunité se présente.

 

Nous réalisons 40% de notre chiffre d’affaires en réassurance en Afrique, partant de zéro il y a 2 ans.

-Médias24. Vous avez repris AXA Assistance il y a 2 ans, où en êtes-vous aujourd’hui ?

Mehdi Tazi. Depuis le rachat de l’entreprise par ASK Capital il y a 2 ans, l’entreprise a connu une très belle croissance, en doublant de taille en termes de CA et d’effectif pour se positionner comme un acteur majeur de l’assistance au Maroc et plus généralement en Afrique.

Aujourd’hui d’ailleurs, nous réalisons 40% de notre chiffre d’affaires en réassurance en Afrique, partant de zéro il y a 2 ans.

Nous avons également ouvert en 2024 une compagnie de réassurance à l’île Maurice, pour mieux servir les marchés anglophones d’Afrique de l’Est, où nous voyons un potentiel de croissance significatif.

Enfin, sur le plan opérationnel, nous avons investi massivement dans nos outils technologiques. Notre objectif est clair : positionner la compagnie comme une entreprise digitale capable d’offrir à nos assurés une expérience aux standards les plus avancés.

Nous avons choisi une marque à sonorité anglophone qui reflète notre ambition de rayonner sur l’ensemble de l’Afrique – et très probablement au-delà.

- Vous avez attendu deux ans pour opter pour un changement de marque. Cover Edge, pourquoi cette marque à connotation anglo-saxonne ?

- Le lancement de cette nouvelle marque est avant tout une façon d’affirmer notre vision : donner à notre entreprise une identité forte, moderne, tournée vers l’avenir.

C’est aussi pourquoi nous avons choisi une marque à sonorité anglophone, qui reflète notre ambition de rayonner sur l’ensemble de l’Afrique – et très probablement au-delà de l’Afrique dans les années à venir, nous travaillons déjà sur ce sujet.

Le slogan « Smoother, Closer » exprime les fondements de notre stratégie : offrir à nos assurés une expérience la plus fluide possible lorsqu’ils font appel à nous, et le faire avec empathie et proximité.

- Expliquez-nous davantage votre vision stratégique et vos objectifs sur le marché africain ?

- Notre stratégie s’articule autour de deux axes. Le premier, c’est de devenir en deux ans le leader de l’assistance et de l’assurance voyage en Afrique. Nous avons maintenant un positionnement très solide en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale et nous connaissons une croissance rapide en Afrique de l’Est anglophone.

Pour poursuivre notre développement, notre force repose d’abord sur la qualité de nos équipes de développement commercial, réparties sur les principaux marchés et constamment sur le terrain auprès de nos 130 partenaires dans 40 pays.

D’autre part, nous investissons significativement sur la technologie. L’objectif est d’offrir à nos partenaires et à nos assurés une expérience fluide et intuitive, avec des outils modernes pour la gestion des contrats, des sinistres et des services d’assistance.

Le second axe consiste à devenir un acteur de référence de l’assurance affinitaire et de la micro-assurance en Afrique. Nous partons du constat que le taux de pénétration des produits d’assurance reste faible sur le continent africain, souvent inférieur à 2 % du PIB, contre une moyenne d’environ 10 % dans les pays développés. Ce déficit est particulièrement marqué pour les particuliers.

- C'est donc un important marché. Comment saisir ces opportunités ?

- Pour répondre à ce défi, nous considérons que deux leviers sont nécessaires. D’abord, la création de produits adaptés : nous avons développé des solutions de micro-assurance avec des primes faibles, accessibles aux populations à revenus modestes.

Par ailleurs, la digitalisation des canaux de distribution et de remboursement : grâce à des mécanismes digitaux simples et efficaces, nous pouvons élargir la distribution des produits d’assurance et accélérer le traitement des sinistres.

Cette approche s’inscrit dans une dynamique plus large de développement des fintechs en Afrique, déjà avancée dans certains pays comme le Nigéria ou le Kenya. Par exemple, au Maroc, les récentes initiatives de Bank Al-Maghrib, comme la création de l’association Morocco Fintech Center, illustrent bien cette volonté d’accélérer l’intégration des technologies dans l’écosystème financier et l’assurance en particulier.

D’ici février, nous allons enrichir ce canal WhatsApp avec un portail en ligne et un formulaire intégré, permettant à nos assurés d’interagir avec nous de manière indifférenciée via tous les canaux

- Vous parlez d’innovations technologiques, pouvez-vous donner des exemples ?

- Bien sûr. Prenons l’exemple de la gestion des sinistres, que ce soit en assurance ou en assistance. Nous avons récemment mis en place un canal WhatsApp permettant à nos assurés de déclarer leurs sinistres et de dialoguer en temps réel avec l’un de nos collaborateurs, 24 h/24 et 7 j/7.

Cela peut sembler simple en apparence, mais en réalité, sa mise en œuvre est très complexe. Les échanges doivent être instantanément accessibles et traités à tout moment par n’importe lequel de nos collaborateurs, avec une fluidité totale.

D’ici février, nous allons enrichir ce canal WhatsApp avec un portail en ligne et un formulaire intégré, permettant à nos assurés d’interagir avec nous de manière indifférenciée via WhatsApp, téléphone, portail en ligne ou email.

En complément, nous améliorons également l’expérience utilisateur grâce à une couche d’intelligence artificielle (IA). Aujourd’hui, dans le secteur de l’assurance, l’IA est de plus en plus utilisée pour automatiser l’analyse des contrats, identifier rapidement les garanties en fonction du sinistre, assister les gestionnaires dans leurs réponses, voire traiter automatiquement certaines demandes des clients. Cette tendance améliore à la fois l’expérience client et l’efficacité opérationnelle. Notre stratégie s’inscrit pleinement dans cette dynamique : intégrer l’IA pour offrir des services plus rapides, personnalisés et en phase avec les attentes de nos assurés.

Un autre exemple d’innovation est notre capacité à régler aujourd’hui quasiment partout en Afrique un sinistre par divers moyens : virement bancaire, virement sur un compte mobile money ou prise en charge directe du sinistre.

- Le Maroc accueille dans quelques semaines la FANAF, un évènement majeur du secteur de l'assurance. On imagine que vous y participez. Qu’attendez-vous de cet événement ?

- En effet, la FANAF est l’événement majeur du secteur de l’assurance en Afrique, qui peut accueillir jusqu’à 2000 délégués. Pour notre entreprise, c’est une opportunité unique de renforcer nos partenariats existants, d’en créer de nouveaux et de mettre en avant nos innovations et projets à venir.

Plus globalement, la quasi-totalité du marché africain sera représentée : assureurs, courtiers, réassureurs…, mais aussi d’autres marchés, notamment européens et moyen-orientaux, qui viennent rencontrer leurs partenaires africains. Cet événement est donc l’occasion de consolider la place du Maroc comme un hub continental majeur du secteur de la finance et, plus spécifiquement, dans celui de l’assurance. Cet événement confirme le rôle central du Maroc dans l’écosystème économique et financier africain.

Enfin, cet événement offre une plateforme unique pour débattre des défis et opportunités du secteur. Ce sera un moment privilégié pour échanger sur des sujets clés tels que l’innovation, l’intégration régionale et la résilience face aux risques climatiques, par exemple, qui représentent des enjeux de plus en plus pressants pour notre continent.

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