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Les annonces de Lekjaâ à la CGEM: fiscalité, cash, santé, informel, budget...

Les annonces et les petites phrases de Fouzi Lekjaâ, ministre en charge du budget et par ailleurs patron du football marocain. Voici un florilège sélectionné par Médias24.

Les annonces de Lekjaâ à la CGEM: fiscalité, cash, santé, informel, budget...

Le 26 janvier 2025 à 15h52

Modifié 30 janvier 2025 à 10h53

Les annonces et les petites phrases de Fouzi Lekjaâ, ministre en charge du budget et par ailleurs patron du football marocain. Voici un florilège sélectionné par Médias24.

Annonces, petites phrases et analyses, sans langue de bois. Fouzi Lekjaa a fait grande impression sur les patrons venus nombreux à cette rencontre organisée le mercredi 22 janvier au siège de la CGEM. L'événement a fait le plein, au point qu'il a fallu ouvrir une deuxième salle mitoyenne, où un écran a retransmis l'événement en live.

Durant près de trois heures, le ministre délégué au Budget, a parlé, expliqué, échangé avec la salle, présenté des chiffres et des lettres, et écouté les patrons. Il était entouré d'une partie de son équipe: TGR, DGI, Douane, Office des changes, Domaines de l'État. Le lendemain, la rencontre était sur toutes les langues, tellement le ministre délégué était apparu à l'aise dans cet exercice, didactique, souvent convaincant.

La surprise, c'est qu'il a présenté un bilan de l'évolution du budget de l'État depuis 2021, de la fiscalité à l'État social. De plus, il semblait connaître tous les secteurs stratégiques ou polémiques, du prix de la viande à la stratégie du médicament.

Il n'est pas concevable d'organiser le Mondial 2030 sans la participation de la CGEM

Coupe du Monde 2030, football mondial

→ "Il n'est pas concevable d'organiser ni de mener les chantiers liés à cet événement sans la participation de la CGEM". Lekjaâ explique que les entreprises marocaines de toutes tailles, y compris les PME, auront l'opportunité de prendre part aux grands chantiers. Il y aura une préférence nationale. Les patrons marocains sont invités, à chaque fois que cela sera possible, à s'adjoindre des compétences africaines, car ce Mondial est [aussi] celui de l'Afrique. Une commission mixte CGEM-ministère du Budget pourra être créée pour coordonner et promouvoir l'apport des entreprises marocaines.

→ Jusqu'en 2031, le Maroc sera la principale plateforme des événements footballistiques internationaux et mondiaux: Can 2025, U17 féminin, Futsal, Coupe du monde des clubs 2029, Mondial 2030, Mondial féminin 2031...

→ "Il fallait attendre l'officialisation de l'attribution du Mondial 2030 au trio Maroc-Espagne-Portugal. Ce fut fait le 11 décembre 2024. Sa Majesté a dans la foulée présidé un conseil des ministres consacré à cet événement". La machine est en marche.

La formation professionnelle nécessite une refonte globale

Formation professionnelle

→ Lekjaâ annonce que le Maroc aura besoin de 40.000 bénévoles pour le Mondial. Ils seront probablement formés à l'UM6P. Il évoque l'importance vitale de la qualité du service dans tous les domaines, et surtout l'accueil et le tourisme. "La formation professionnelle nécessite une refonte globale" (applaudissements, car il s'agit d'une vieille revendication du patronat).

Régime de change

→ "Nous sommes en train de réfléchir à une réforme du régime de change. Les procédures pour les opérateurs économiques seront assouplies. Un opérateur économique qui a son quitus fiscal ne devrait pas avoir de restrictions de droit commun".

→ Pour ce qui concerne les entreprises innovantes (startups), sachant qu'elles sont besoin de rester en contact avec l'étranger et notamment d'effectuer des paiements, il est possible qu'une carte de paiement en devises, avec des montants significatifs, leur soit autorisée.

Informel: On ne peut pas tolérer des entreprises dont l'activité consiste à produire des factures

La lutte contre l'informel

→ La CGEM, la DGI et le ministère doivent travailler sur une feuille de route. Il faut y aller avec détermination, mais pas à pas, c'est une question de société. L'informel dévore tout. Il faut le démanteler et l'intégrer, mais sans aller trop vite. J'ai moi-même refusé un certain nombre de mesures très sévères contre l'informel (il regarde les directeurs généraux qui l'accompagnent), du genre Retenue à la source sur les importations.

Choisissez vos fournisseurs, il est préférable de travailler avec un prestataire qui est en règle avec le fisc. "On ne peut pas tolérer des entreprises dont l'activité consiste à produire des factures".

3 piliers de la réforme de la santé: le médicament, l'acte médical et la durée des hospitalisations

Santé et médicament

→ L'effort se poursuivra. Côté infrastructure, démarrage cette année des chantiers de construction des CHU de Guelmim, Errachidia et Beni Mellal.

→ [Interpellé sur le médicament]: La santé et le médicament pèsent lourd dans la couverture sociale.

Concernant le médicament, toute politique doit avoir un objectif clair:

  1. Clarifier les activités. La production nationale doit véritablement être une production et ne pas se transformer en importation de quelques produits lorsqu'une opportunité se présente. J'en connais le détail.
  2.  L'importateur doit se comporter comme un opérateur qui fait du négoce. Après déduction de tous ses frais, il va gagner ses 10% et dans ce cas, aucun problème. Mais lorsque la différence entre le prix déclaré en douane et le prix affiché à l'officine est de 300%, c'est inadmissible.
  3. La protection de la production locale est la priorité des priorités. Nous ne cherchons pas de produit fiscal sur le médicament. Si alléger la fiscalité est nécessaire, il faudra alléger la fiscalité. Le business du médicament doit se développer. Mais il y a de l'ordre à mettre dans le secteur. Le médicament ne peut pas être une niche pour des marges de 30 ou 40%. Aujourd’hui, les administrations communiquent entre elles, et connaissent donc le prix déclaré à la douane, le prix de l'AMM et les marges des déclarations fiscales.

Plus largement, Lekjaâ évoque les prestations de santé publique, le circuit patient numérisé qui n'est pas encore opérationnel et la nécessité d'alléger le séjour hospitalier. Il cite la durée moyenne du séjour hospitalier après accouchement qui est de 36 heures en France et peut atteindre une semaine ou dix jours au CHU Avicennes à Rabat.

→Les trois éléments de la réforme sont donc le médicament, l'acte médical et le délai du séjour.

La TVA

→ L'année 205 doit être une année d'évaluation sereine après les récents réaménagements. Au bout de cette évaluation, s'il y a lieu et si vous avez des propositions, on peut compléter le puzzle en 2026".

La fiscalité locale

→ "Un projet de réforme est sur la table. Il s'agit d'uniformiser, changer l'assiette, changer les taux".

Recouvrement: l'ATD restera

L'ATD: avis à tiers détenteur.

→Le contribuable réagit en moins de 24 heures lorsqu'il ne perçoit pas son dû. L'État doit également percevoir son dû. Les ATD ne sont jamais envoyés avant 5 ou 6 sommations. Mais l'ATD restera. Il ne sera pas supprimé tant qu'il y a des gens qui ne paient pas ce u'ils doivent payer.

Loi sur l'expropriation

→ Elle doit être révisée dans le sens de l'assouplissement.

Aides sociales directes

→ [Interpellé sur le fait que pour garder l'aide sociale, des ouvriers agricoles par exemple refusent de donner leur CIN et d'être déclarés à la CNSS].  L'État décaisse plus de 2 milliards de DH par mois en aide sociale directe. En 2025, il décaissera 27 milliards. Au démarrage, il y a eu un traitement en vrac, nous nous dirigeons maintenant vers un suivi personnalisé. Il y aura des corrections. Il va sans dire que si un bénéficiaire des aides s'avère avoir un revenu caché, on en tiendra compte.

Prix de la viande: toutes les mesures resteront transitoires tant que le cheptel n'est pas reconstituéLe prix de la viande

→ Il faut reconnaître que pour certaines raisons, dont la sécheresse, le cheptel s'est dégradé. Donc, à demande constante, les prix ont flambé. L'objectif premier est de reconstituer le cheptel, sinon toutes les mesures resteront transitoires.

Le conflit ukrainien a eu des conséquences géopolitiques sur les prix de l'énergie et des produits alimentaires. Les restrictions sur les produits alimentaires vont certainement s'aggraver, des pays ont même décrété l'interdiction de l'export.

La seule possibilité de reconstituer le cheptel, c'est d'arrêter la consommation, donc de réduire ou d'arrêter l'abattage. Surtout pour les brebis reproductrices. Tant que le cheptel n'est pas reconstitué, il y aura des mesures transitoires telles que l'importation pour augmenter l'offre consommable.

NDLR: ces propos vont relancer les réfexions, voire les spéculations autour de l'éventualité d'un Aïd Al Adha sans abattage. Une décision, si elle était prise, qui serait très lourde pour le monde rural déjà éprouvé par les sécheresses. 

L'IR

→  "L'idéal est de dissocier les tableaux (du barème?) et de consacrer l'un aux activités salariales et l'autre aux activités économiques entrepreneuriales. A ce moment-là, il y aurait possibilité de créer des segments fiscaux pour les TPME".

L'amnistie et régularisation des dépôts et du cash

→ "L'engouement des derniers jours de décembre nous apprend qu'il y a encore des dépôts et du cash à régulariser. Le flux était trèsfort. Nous sommes en train de réfléchir avec Bank Al Maghrib à trouver une solution structurelle au  cash d'une manière globale. Nous ne sommes pas dans la sanction. Nous voulons ouvrir des parenthèses de légalisation. Aucune personne ayant régularisée en 2024 ne sera contrôle en 2025. Que les choses soient claires et nettes".

Budget, Etat social

→ Le bilan sur le budget depuis 2021, l'Etat social et la hausse des recettes fiscales ets très intéressant.

→ L'AMO Tadamon (11,4 millions de personnes incapables de payer des cotisations): 10 milliards de DH de coût pour l'Etat.

→ Les aides sociales directes (4 millions de familles) coûtent 25 milliards de DH par an (27 MMDH prévus en 2025).

→ Ces deux rubriques seules coûtent donc 35 milliards de DH au budget.

→  Le dialogue social a coûté environ 45 milliards de DH.

→ Si l'on ajoute les mesures en faveur du pouvoir d'achat telles que la réforme du barème de l'IR, les mesures de lutte contre l'inflation (subvention des transports, aides à la production de produits alimentaires), on dépasse 100 milliards de DH. Et encore, ce chiffre ne tient pas compte des dépenses liées à la réforme de la Santé ou à celle de l'éducation.

→ Ces 100 milliards de DH ont été couverts par une hausse équivalente des recettes fiscales dans toutes leurs sous-rubriques.

→  Ajoutons à cela la baisse du déficit budgétaire de près de 4 points entre 2021 et 2024, soit 50 milliards de DH d'économies budgétaires.

→  Au total, et selon Lekjaâ, le gouvernement a élargi fortement la marge d'action budgétaire grâce à sa gestion.

→ "Nous devons travailler sur le secteur du médicament. A lui seul, il représente le tiers de la charge de couverture sociale.

→ Lekjaâ évoque la caisse de compensation: farine nationale, sucre, gaz butane. "Il est temps de réouvrir ce dossier. On sait ue le ciblage n'a jamai été précis ni efficace. Il faut aboutir à une feuille de route ui donnera notamment de la visibilité aux ibvestisseurs".

→ Endettement: "notre objectif est de la ramener de 72% du PIB en 2022 à moins de 67% en 2026".

→ Recettes fiscales: les organismes internationaux évoquaient un potentiel de 140 milliards de DH de recettes fiscales suppélmentaires; Nous en avons mobilisé 100 MMDH de plus entre 2021 et 2024. Il reste 40 milliards que nous espérons réaliser dès 2025.

Charte de l'investissement: décret pour les PME

Charte de l'investissement 

→ Le décret concernant les TPME est sur la table. Lekjaâ invite les CGEM à participer à la réflexion autour de ce texte.

→ 197 projets ont été validés en commission nationale des investissements, pour plus de 233 milliards de DH d'investissements projetés. Il rappelle que seule la croissance économique peut apporter de l'emploi partout.

Ci-dessous la vidéo intégrale :

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