Analyse. Stabilité du budget de la Défense nationale (PLF 2025)
Le projet de loi de finances 2025 prévoit une enveloppe globale de 69,6 milliards de dirhams, destinée à l'Administration de la Défense nationale, comprenant le budget général de 58,8 MMDH et 10,8 MMDH provenant des comptes de dépenses sur dotations. Détails.
Analyse. Stabilité du budget de la Défense nationale (PLF 2025)
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Badr Elhamzaoui
Le 28 octobre 2024 à 16h30
Modifié 28 octobre 2024 à 16h59Le projet de loi de finances 2025 prévoit une enveloppe globale de 69,6 milliards de dirhams, destinée à l'Administration de la Défense nationale, comprenant le budget général de 58,8 MMDH et 10,8 MMDH provenant des comptes de dépenses sur dotations. Détails.
Le budget général alloué à l'Administration de la Défense nationale (ADN) pour l'exercice budgétaire 2025 se répartit de la manière suivante :
*52,9 MMDH sont affectés au budget de fonctionnement ;
*dont 45,3 MMDH dédiés aux charges de personnel ;
*et 7,6 MMDH aux dépenses de matériel et dépenses diverses.
*Par ailleurs, le budget d'investissement s'élève à 5,8 MMDH.
En outre, les 10,8 MMDH provenant des comptes de dépenses sur dotations, alloués à l'ADN, sont spécifiquement destinés, selon la note de présentation du Projet de loi de finances (PLF) 2025, à l'acquisition et réparation des matériels des Forces armées royales et soutien au développement de l’industrie de défense.
Le budget d'exploitation des Services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), relevant de l'ADN, s’élève à 362,5 MDH, tandis que le budget d’investissement associé à ces SEGMA est de 3 MDH.
Dans ce sens, interrogé par Médias24, Abdelhamid Harifi, analyste en questions de défense, commente le budget de l’ADN. Selon lui, il s’agit d’un budget à caractère social. "Le budget de la défense a évolué significativement par rapport à 2024, en particulier sur la partie fonctionnement qui passe de 49 MMDH à presque 53 MMDH. Cela est dû principalement à la hausse des salaires des militaires, validée lors du dernier Conseil des ministres. Le budget d’investissement a connu une légère augmentation, passant de 5,4 à 5,8 MMDH, pour la construction de bases, de dépôts et d'autres infrastructures des FAR. Par ailleurs, le budget dédié aux acquisitions de matériel et au soutien au développement de l’industrie militaire reste inchangé à 10,8 MMDH. C’est donc un budget dans la même logique que le Budget général de l’État, ayant un caractère plutôt social", indique l’expert en défense.
Dans ce même cadre, l'article 39 du PLF 2025 mentionne une enveloppe budgétaire globale de 133,4 MMDH alloués à l'Administration de la Défense nationale. Ce montant inclut, à la fois, le budget pour l’année 2025 ainsi que les crédits qui seront ouverts au titre de l'exercice budgétaire 2026.
Pour Abdelhamid Harifi, ces 133 MMDH mentionnés dans l’article 39 ne constituent pas un budget, mais des autorisations d’achat que l’État accorde à l’ADN, sans toutefois dépasser le budget du compte de dotations, soit 10,8 MMDH.
"Depuis quatre ans, ces autorisations ont dépassé les 100 MMDH, mais sans être totalement consommées, en raison des multiples engagements de l’Administration de la Défense nationale. Par exemple, l'achat des F-16 Block 72, des hélicoptères Apache, la modernisation des F-16, l'achat de munitions tactiques, la construction et l'aménagement de nouvelles bases, etc. Tout cela épuise le budget des dotations. La hausse de ce poste sur le compte 39 du PLF prouve néanmoins l'augmentation des besoins en armement et équipements des FAR pour les différents corps d’armée, notamment pour l'aviation, avec le renouvellement des parcs d’hélicoptères et d’avions de transport, la nécessité de penser au remplacement des chasseurs F-5, ainsi que pour la Marine royale, qui souffre du vieillissement de sa flotte de patrouilleurs et de la fin de vie de l'ensemble de sa flotte logistique dont le dernier navire a été retiré du service il y a plus d’un an. De même, l'armée de terre voit ses besoins opérationnels croître depuis la création de la zone Est et de ses nouvelles unités", précise notre source.
"Il convient de noter que le Maroc n’est pas engagé dans une course à l’armement avec l’Algérie. Toute analyse allant dans ce sens est totalement erronée et infondée. Les besoins et les risques auxquels les deux pays sont confrontés sont totalement différents, et l'étendue géographique de l'Algérie impose un budget plus important que celui du Maroc. En outre, la stabilité du budget d'investissement et d'acquisition d'armement du Maroc démontre clairement que le Royaume n'a jamais eu l'intention de s'engager dans une course à l’armement avec ses voisins. Cependant, la menace représentée par l’Algérie est bien prise en compte, comme en témoigne la stratégie d’achat et le déploiement des unités sur différentes zones, dans une doctrine strictement défensive, sans chercher à exacerber un climat déjà tendu, ce qui ne servirait que les intérêts des ennemis du Royaume", conclut notre interlocuteur.
Il convient également de souligner que l'article 23 du PLF 2025 prévoit l'ouverture de 5.792 postes budgétaires au profit de l'Administration de la Défense nationale pour l'exercice budgétaire 2025. Dans le même sens, l'article 24 introduit également la possibilité de recruter davantage, en fonction du nombre de postes devenus vacants à la suite des départs à la retraite au sein de l'ADN. Ces postes vacants sont maintenus pour une durée maximale de 18 mois à compter de la date de vacance, après quoi ils sont supprimés d'office s’ils ne sont pas pourvus.
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!