Oléiculture : une faible récolte en vue, le prix de l'huile d'olive pourrait frôler les 150 DH/l selon les coopératives
La production nationale d'olives pour la campagne 2023-2024 s'annonce encore plus faible que les saisons précédentes. Sondées par Médias24, des coopératives oléicoles tablent sur une faible récolte qui se traduira par une hausse inévitable du prix de l'huile d'olive, qui pourrait ainsi atteindre 150 DH/l.
Oléiculture : une faible récolte en vue, le prix de l'huile d'olive pourrait frôler les 150 DH/l selon les coopératives
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Basma Khirchi
Le 9 septembre 2024 à 16h57
Modifié 10 septembre 2024 à 8h24La production nationale d'olives pour la campagne 2023-2024 s'annonce encore plus faible que les saisons précédentes. Sondées par Médias24, des coopératives oléicoles tablent sur une faible récolte qui se traduira par une hausse inévitable du prix de l'huile d'olive, qui pourrait ainsi atteindre 150 DH/l.
Toutes les coopératives oléicoles interrogées par Médias24 sont unanimes pour dire que la récolte des olives s'annonce extrêmement problématique. Si elle n’a toujours pas démarré, les producteurs tablent déjà sur une faible campagne, à l’instar des années passées. Sinon pire.
Une faible récolte en vue
"Même s'il est tôt pour se faire une idée définitive sur la cueillette des olives qui ne démarrera qu'à partir du mois d'octobre, la situation laisse prévoir une faible production. Les prévisions tablent sur un recul de 50% par rapport à l'année dernière. Il faudra attendre la fin de la campagne pour voir les parts qui seront consacrées à la trituration et celles qui iront à la conserverie", affirme la coopérative Taynat, basée dans la région de Béni Mellal.
Cette dernière de préciser : "La baisse affectera principalement les régions de Béni Mellal, Marrakech-Safi et Chaouia-Ouardigha. La production sera moins impactée dans le Nord, où des précipitations importantes ont été enregistrées".
Même constat dans les oliveraies de Fès-Meknès, autre principale région de production d'olives au Maroc. "La récole n'ayant toujours pas démarré, il est difficile d'avoir une estimation exacte de la production. Mais globalement, la campagne sera plus faible, de l'ordre de -20% à -30%, que la campagne précédente. Ouezzane et Fès seront affectées par cette baisse", nous explique la coopérative de production d'huile d'olive Douiet qui est installée dans la région, entre Fès et Meknès.
L'huilerie Al Masmoudia à Kénitra renchérit : "Les olives commencent à changer de couleur. La récolte devrait débuter, de ce fait, le mois d'octobre prochain. Nous nous attendons à une faible production cette année à l'instar des dernières années. Nous n'avons pas connu en effet une bonne campagne depuis 2019".
Les prix de l'huile de l'olive vont (encore) augmenter
Une faible récolte qui se traduira, inévitablement, par une hausse des prix de l'huile d'olive. Une retombée que nous confirment les trois coopératives oléicoles jointes par nos soins.
"Si aujourd'hui l'huile d'olive se vend déjà à 100 DH/l, ses prix connaîtront une nouvelle augmentation. Ils pourraient atteindre 130 à 150 DH/l si l'huile est de bonne qualité", estime la coopérative Taynat.
"Le kilo d'olives risque d'outrepasser les 15 DH. L'augmentation des prix de l'olive induira inévitablement une augmentation des prix de l'huile d'olive qui pourraient dépasser les 100 DH/l", prévoit de son côté l'huilerie Douiet.
"Les prix de l'huile d'olive dépendront de la disponibilité des olives, et si le Maroc va en importer en cas de pénurie. Les prix commenceront dès lors à partir de 90 DH/l", souligne l'huilerie Al Masmoudia.
L'augmentation des prix est inévitable selon Rachid Benali
Pour Rachid Benali, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine de l'olive (Interprolive), également président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (COMADER), l'augmentation des prix est inévitable au vu de la récole qui s'annonce maigre. Il estime néanmoins qu'il est encore tôt pour donner des estimations chiffrées, en l'absence du démarrage effectif de la récolte.
"La campagne s'annonce malheureusement mauvaise avec ces années de sécheresse. On comptait sur le retour des précipitations pour essayer de sauver au moins ce qui pouvait encore l'être, sauf qu'à l'heure qu'il est, il n'y a toujours pas de pluie", affirme Rachid Benali.
"C'est encore tôt pour fournir des estimations chiffrées, que ce soit sur la prochaine récolte ou encore sur les prix. Certes, une augmentation des prix est inévitable puisque la récole s'annonce faible. Nous ne pourrons néanmoins avancer des chiffres exacts que lorsque la récolte prendra fin", nuance-t-il.
Au vu de la sécheresse persistante et de la faiblesse de la production, le Maroc va-t-il intensifier son recours à l'import ? "Importer n'est pas une nouvelle décision. L'importation est une pratique courante à laquelle nous recourons chaque année en fonction de la quantité produite localement et des prix aussi. Idem pour l'export. Nous importons principalement de l'huile d'olive, très rarement des olives", nous répond Rachid Benali.
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