Le port de Tanger Med.

MAROC, LA GRANDE TRANSFORMATION SE POURSUIT !

Le Maroc d’aujourd’hui n’est certainement pas celui d’hier. En 25 ans, le Royaume a traversé des étapes cruciales lui permettant d’opérer la transformation structurelle que ce dossier va retracer.

Kenza Khatla et Nawfal Kaiss

Le 29 juillet 2024 à 19h36

De l’Instance équité et réconciliation (IER) à la nouvelle Constitution de 2011, de la réforme de la justice, et celle du code de la famille à la profonde réforme économique et sociale, sans oublier le secteur militaire... Il n’y a pas un domaine où le Maroc n’a pas fait d’avancées remarquables. Et on peut dire sans équivoque, que les chantiers les plus importants ont été engagés sous l’impulsion royale.

En ce 30 juillet 2024, Médias24 fait le point sur ces chantiers qui touchent des secteurs stratégiques et névralgiques: Protection sociale, santé, éducation, eau, énergie et hydrogène vert, investissement, défense…, sans chercher l’exhaustivité, nous retraçons dans cet exercice l’essentiel à retenir.

FAMILLE : Vers un nouveau Code

Protection social

Dans cette réforme demandée par le Souverain et qui est en cours, l’on parle de révolution car on s’attend à une modernisation du code de la famille qui viendra “corriger les dysfonctionnements et les lacunes que l’expérience de sa mise en oeuvre judiciaire a révélés”, comme l’a souligné le Roi Mohammed VI dans la lettre adressée au chef du gouvernement.

Le Souverain y a mis l’accent sur l’objectif de ce projet. Il s’agit de réaliser une “mise à niveau en total accord avec la charia et les spécificités de la société marocaine”, tout en insistant sur une approche marquée du sceau de la “modernisation” et de “l’ijtihad ouvert”.

Un ijtihad que les personnes progressistes s’attendent à voir dans le projet de code de la famille dont “le changement est indéniable”.

La réforme de la Moudawana entame une phase décisive. Le Roi Mohammed VI a transmis ses instructions au Conseil supérieur des Oulémas, appelé à examiner "certaines questions contenues dans les propositions" de l'Instance chargée de la révision de ce texte. En saisissant le Conseil, le Souverain a défini l'approche qui encadrera la future fatwa. Les maîtres mots sont "les desseins tolérants" de l'islam et "les vertus de modération et de l’Ijtihad ouvert et constructif".

LA PROTECTION SOCIAL : Tous couverts !

Protection social

L’amélioration de la protection sociale des Marocains a toujours été un objectif prioritaire, mais la crise de la Covid lui a conféré le caractère d’urgence. Sous l’impulsion royale, le chantier a pris une dimension plus importante, le but étant d’améliorer les conditions de vie des citoyens.

De l’assurance maladie à la retraite, en passant par les allocations familiales ou l’indemnité pour perte d’emploi, la réforme de la protection sociale, qui mobilisera à terme 51 MMDH par an, vise à multiplier les filets sociaux pour préserver la dignité des citoyens et protéger les plus vulnérables.

L'année 2024 a été marquée par la généralisation des allocations familiales et la montée en puissance du régime des aides directes, entamé en 2023. Dans son usage actuel, le terme renvoie aux montants que reçoivent chaque mois les fonctionnaires ou salariés du privé en fonction du nombre d’enfants (300 DH pour les trois premiers enfants).

Mais la généralisation des allocations familiales, selon la définition apportée par la loi-cadre sur la protection sociale, dépasse ce seul usage et évoque deux cas de figure :

- Des allocations versées aux familles ayant des enfants de moins de 21 ans pour la protection des dangers relatifs à l’enfance, notamment la déperdition scolaire. Un mécanisme qui cible 7 millions d’enfants.

- Des allocations forfaitaires versées aux familles n’ayant pas d’enfants ou dont les enfants dépassent l’âge de 21 ans, à condition que ces familles ne bénéficient pas des allocations pour la protection des dangers relatifs à l’enfance.

Cette généralisation se fera progressivement entre 2024 et 2026.

> Généralisation de l’AMO

Les années 2021 et 2022 ont été consacrées à l’inclusion de tous les citoyens dans le système de l’assurance maladie obligatoire. Elle inclut ainsi aujourd’hui toutes les catégories de travailleurs : non salariés, professions libérales, population vulnérable (ex-Ramed), étudiants… 2023 a donc été l’année de la pleine opérationnalisation de cette généralisation.

Aujourd’hui, l’ensemble des textes législatifs et réglementaires régissant l’extension de cette couverture maladie ont été adoptés. Le dispositif n’exclut personne.

A février 2024, 25 millions de personnes (assurés principaux et ayants droit) sont inscrits à l’AMO, dont près de 11 millions dans l'AMO Tadamon, 5 millions dans l’AMO TNS et près de 9 millions parmi les travailleurs salariés.

>  RSU-RNP

Le registre national des populations (RNP) et le registre social unifié (RSU) sont en soi une révolution silencieuse que mène le Maroc depuis plusieurs années. Ils représentent la pierre angulaire du dispositif d’identification et de ciblage des bénéficiaires de programme d’appui social. La phase de déploiement et de généralisation de ces deux registres est bouclée.

Au mois de mai 2024, ce dispositif a bénéficié à 3,5 millions de familles, comptant plus de 12 millions de personnes, dont environ 5 millions d’enfants, 1,4 million de familles n’ayant pas d’enfants éligibles à la prime mensuelle forfaitaire, et 1,2 million de bénéficiaires âgés de plus de 60 ans.

>> Lire aussi : Voici les étapes à suivre pour s’inscrire aux RNP et RSU

>  Indemnité pour perte d’emploi et retraite pour 2024-2025

La seconde importante étape du calendrier dressé par la loi-cadre relative à la protection sociale est celle de l’élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite pour inclure 5 millions de personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d’aucune pension à horizon 2025, ainsi que la généralisation de l’indemnité perte d’emploi.

Pour ce qui est de la réforme des retraites, elle passera par l’instauration du système à deux pôles, l’un public et l’autre privé, dont les orientations ont été arrêtées par l’accord du dialogue social du 29 avril 2024. La vision de cette réforme devrait être exposée en septembre 2024 durant le prochain round du dialogue social, pour entamer le circuit législatif d’adoption au Parlement en octobre 2024.

En ce qui concerne la généralisation de l'indemnité pour perte d’emploi, elle concernera toute personne ayant un emploi régulier.

Source : Ministère de la Santé et de la protection sociale

REFONTE DU SYSTEME SANITAIRE: le déploiement en cours

INVESTISSEMENT

Les maux qui fragilisent le système sanitaire national sont nombreux. La réforme de la santé engagée dans le sillage de la généralisation de la protection sociale promet de les résoudre ou du moins les atténuer.

Trois indicateurs témoignent de ces maux : en 2022, le Maroc comptait 28.200 médecins soit 76 médecins pour 100.000 hab.

En termes de spécialités, le pays compte à peine 25 médecins légistes pour 37 millions d’habitants. En ce qui concerne les lits, ce sont 41.000 lits disponibles dont plus de 77% concentrés dans 5 régions sur les 12.

Nombre de médecins par province en 2022 (public vs privé)

Pour faire face à cette situation, le Maroc a engagé une réforme profonde basée sur la loi-cadre 06.22, ayant pour objectif la mise à niveau de l’offre de soins, l’instauration d’une nouvelle gouvernance, la valorisation des ressources humaines et la mise en place d’un système d’information national et intégré.

La mise en œuvre de ce texte nécessite toutefois l’entrée en vigueur des textes d’application des cinq lois structurantes suivantes :

-La loi 07.22 relative à la création de la HAS

Source : Ministère de la Santé et de la protection sociale

-La loi 08.22, relative à la création des groupements sanitaires territoriaux

Source : Ministère de la Santé et de la protection sociale

- La loi 09.22 relative à la fonction sanitaire

Source : Ministère de la Santé et de la protection sociale

-Les lois 10.22 relatives à la création de l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, et 11.22 relative à la création de l’Agence marocaine du sang et de ses dérivés

Source : Ministère de la Santé et de la protection sociale

En plus du travail engagé sur le plan réglementaire, la mise à niveau des établissements de soins de santé primaires et des hôpitaux est l’un des volets essentiels de cette réforme.

De nombreux chantiers de construction de nouveaux CHU sont d’ailleurs en cours, notamment :

MONDIAL 2030 : accélérateur des grands chantiers

INVESTISSEMENT

L’organisation conjointe par le Maroc, l’Espagne et le Portugal de la Coupe du Monde 2030 est un grand événement pour le Royaume, qui l'oblige toutefois à remettre à niveau non seulement ses infrastructures sportives, mais aussi routières, ferroviaires, et aériennes notamment.

>  Infrastructures sportives

Au total, six villes sont susceptibles d’accueillir les matchs des deux grands évènements sportifs que le Maroc va accuellir: la CAN 2025 et le Mondial 2030. Leurs stades doivent absolument respecter les normes exigées par la Confédération africaine de football (CAF) et la Fédération internationale de football (FIFA). Par ailleurs, pour pouvoir accueillir les grands rendez-vous tels que la finale ou les demi-finales d’une Coupe du monde, d’importantes capacités sont exigées.

Des travaux de réaménagement ont ainsi été lancés dans six grands stades : Tanger, Marrakech, Agadir, Fès, Casablanca et Rabat. Montant de l’opération ? 9,5 MMDH, en plus de la construction du Grand stade de Casablanca, situé à Benslimane, pour 5 MMDH.

le stade Ibn Batouta de Tanger et le complexe Prince Moulay Abdellah de Rabat subiront les travaux de réaménagement en une seule étape, pour les préparer directement au Mondial. Autrement dit, les travaux actuels les valideront d’emblée pour le Mondial, et a fortiori pour la CAN.

Les autres stades, situés à Marrakech, Agadir et Fès, seront réaménagés en deux étapes. La première pour répondre aux exigences de la CAF et accueillir ainsi les matchs de la CAN 2025 ; la seconde en préparation au Mondial 2030. Cela signifie qu’après la CAN 2025, ces stades seront à nouveau fermés pour travaux.

  • Le stade de Tanger

Le stade Ibn Batouta de Tanger est situé à l’entrée de la ville, à dix minutes du centre-ville. D’une capacité initiale d’un peu plus de 40.000 places, ce stade a déjà fait l’objet de travaux d’extension en marge de la Coupe du monde des clubs, organisée au Maroc en février 2023, ayant porté sa capacité à plus de 65.000 places.

Les travaux actuels dans ce stade visent à augmenter sa capacité d’accueil pour atteindre au moins 85.000 places.

  • Le stade d’Agadir :

En ce qui concerne le stade d’Agadir, les travaux de la première phase se dérouleront en plusieurs étapes. Le premier lot, dont les travaux ont déjà été entamés, est relatif au réaménagement de l’extérieur du stade. Les équipes chargées des travaux procèderont ainsi à la construction de nouvelles places de parking pour en augmenter la capacité d’accueil. Elles vont également construire le mur du stade et mettre en place des espaces pour le retrait des accréditations, la vente et la récupération des tickets des matchs.

Les travaux de ce premier lot consistent également en la construction d’un nouveau terrain annexe d’entraînement. Ce dernier s’ajoutera aux trois autres terrains annexes déjà existants, pour en avoir au total quatre. Les travaux de la seconde phase démarreront lorsque la CAN 2025 prendra fin.

  • Le stade de Marrakech :

Situé à l’entrée de la ville ocre et à 15 km de l’aéroport international de Marrakech, le Grand stade de Marrakech est déjà équipé d’infrastructures de dernière génération qui répondent aux standards internationaux les plus exigeants.

Cette structure est dotée d’une capacité de 42.000 sièges numérotés. A ce stade, nous ignorons encore si sa capacité sera augmentée. Sa capacité initiale lui permet toutefois d’accueillir les matchs de groupe, de huitièmes de finale, des quarts de finale ainsi que les éliminatoires pour la troisième place de la Coupe du monde.

  • Le stade de Fès :

Le complexe sportif de Fès connaîtra également une rénovation à deux étapes. Les travaux de la première phase sont actuellement en cours. Ils consistent en des aménagements intérieurs et extérieurs. La seconde phase démarrera lorsque prendra fin la CAN 2025.

Doté de la plus petite capacité d’accueil, qui s’élève à un peu plus de 35.000 places assises, avec plus de 20 accès aux gradins, la rénovation du stade de Fès pourrait être accompagnée d’une extension de sa capacité. La capacité des stades est l’un des critères majeurs du cahier des charges de la FIFA. Les stades sélectionnés pour accueillir les matchs du Mondial notamment doivent disposer d’au moins 40.000 places. Une capacité qui leur permettra d’accueillir les matchs de groupe, les matchs des huitièmes de finale, les matchs des quarts de finale et les éliminatoires pour la troisième place.

Si cette extension se confirme, elle implique ainsi la suppression de la piste d’athlétisme pour y construire de nouvelles tribunes. Selon des médias locaux, une capacité de 10.000 places supplémentaires pourrait s’ajouter à la capacité initiale de ce stade, laquelle pourrait ainsi être portée à environ 46.000 places. Pour l’instant, aucune communication officielle n’a été faite dans ce sens.

  • Le stade de Rabat :

Selon nos informations, le stade Rabat a été complètement démoli pour être reconstruit. La piste d’athlétisme a été supprimée pour pouvoir augmenter sa capacité d’accueil.

Un stade d’athlétisme d’une capacité de 20.000 places sera construit aux alentours du complexe. Ce projet a été adjugé à la SGTM mi-février dernier pour 554,6 MDH. Il sera toutefois construit avec une configuration permettant également d’organiser des matchs de football, et pourrait donc accueillir les évènements parallèles au Mondial et à la CAN ou servir de stade d’entraînement lors de ces deux évènements. Nous visiterons ultérieurement ce chantier de Rabat auquel le Royaume accorde une importance particulière.

  • Le stade de Casablanca :

Ce stade sera le plus grand d’Afrique, et le deuxième plus grand au Monde. Déployé sur une superficie de 100 ha, il aura une capacité brute de 115.000 places.

Conçu par le groupement Tarik Oualalou, Populous Limited, M-E Engineers, Maffeis Engineering et Rider Levett Bucknall UK pour un budget global de 4,75 MMDH, ce projet s'inspire du rassemblement social traditionnel du Maroc, connu sous le nom de Moussem, avec le stade situé sous un grand toit de tentes "qui émerge comme une intervention dramatique dans le paysage forestier".

Ci-dessous à quoi ressemblera cette structure :

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Grand Stade de Casablanca : nouvelles informations sur la situation du projet et sa composition

  • Sites d'entraînement

Durant le Mondial 2030, de nombreux sites d'entraînement seront dédiés aux équipes participantes dans les différentes villes hôtes.

A Casablanca, par exemple, 11 sites de proximité ont été identifiés, et sont situés à moins de 20 minutes des hôtels de transfert. La majorité de ces terrains sont en cours de réaménagement ou de rénovation, en préparation à cet évènement planétaire, notamment le Complexe sportif Mohammed V de Casablanca.

LA MOBILITE : des projets et des investissements importants

INVESTISSEMENT

> Infrastructures ferroviaires

Outre les infrastructures sportives, le Maroc, via l'Office national des chemins de fer (ONCF) s’est également engagé dans des projets ferroviaires, qui seront finalisés avant le Mondial 2030, pour faciliter les déplacements entre les différentes villes et stades.

Il s’agit en premier lieu de la Ligne à grande vitesse (LGV), dont les travaux ont été accélérés après l’annonce de l’organisation conjointe de cet évènement planétaire. Ce projet est composé de deux axes, le premier reliant Kénitra à Marrakech et le second reliant Marrakech à Agadir.

Le premier axe, qui s'étend sur 450 km, nécessitera un budget total de 53 MMDH. Il devra être prêt avant le mondial 2030, selon le calendrier ci-dessous. Le second axe, qui s'étend sur 240 km, nécessitera un investissement de 50 MMDH.

En ce qui concerne le tracé, la ligne en violet (ci-dessous) représente celle de la ligne LGV en site propre, sur laquelle il y a des interconnexions à plusieurs niveaux.

Celle-ci démarre depuis Sidi Ichou, pour passer par la gare de Rabat-Agdal, conçue pour accueillir la ligne à grande vitesse. Le nord de Casablanca sera par la suite raccordé à la ligne de Fès. Même si Fès n’a pas encore effectivement de ligne à grande vitesse en site propre, elle bénéficiera d’une réduction de la durée du parcours. Elle sera ainsi raccordée à Casablanca en une heure.

Au niveau du nouveau stade de Casablanca à Benslimane, deux possibilités se présentent : la LGV peut passer à l’intérieur de Casablanca, par Casa Voyageurs, ou la contourner, et c’est cette ligne de contournement qui va faire l’axe entre l’aéroport de Casablanca et Rabat en 35 minutes, et celui entre l’aéroport de Casablanca et le nouveau stade de Benslimane en 20 minutes.

L’ONCF a également lancé en parallèle un projet de RER, avec deux lignes, une pour la région de Casablanca-Settat et l’autre pour la région de Rabat-Salé-Kénitra.

>> Lire aussi : Premiers détails sur l’ambitieux projet de RER autour de Casablanca et Rabat

Il s'agit, dans le détail, de trois lignes au niveau de la région de Casablanca-Settat : une qui reliera Benslimane à l’aéroport de Casablanca, une seconde qui ira de Mohammedia jusqu’à Casa-Port en passant par Zenata, Aïn Sebaâ et Bernoussi, et une troisième depuis Casa-Port, et d'une ligne dans la région de Rabat-Salé-Kénitra.

Et pour accompagner le déploiement de cette nouvelle ligne, une quarantaine de nouvelles gares seront construites. Celles identifiées dans la région Casablanca-Settat se présentent comme suit :

>  Les infrastructures routières

Sur le volet routier, le ministère de l’Equipement a lancé plusieurs chantiers de dédoublement et de triplement des voies, à l’instar du triplement de l’autoroute Casablanca-Berrechid et l’autoroute de contournement de Casablanca, l’ouverture d’une nouvelle voie reliant le sud de Casablanca directement à l’aéroport international Mohammed V pour désengorger l’entrée sud de la capital, ainsi que le projet d’aménagement de la route Dar Bouazza-Casablanca, qui est à 35% d’avancement.

Nous pouvons également citer le projet de réhabilitation et de dédoublement de la route côtière reliant Bouznika à Mohammadia, au niveau de la province de Mansouria relevant de Benslima, qui sera largement empruntée lors du Mondial 2030.

Le conseil régional de Casablanca a également adopté récemment une convention relative au développement d’axes routiers pour relier le futur Grand stade de Casablanca à Benslimane et Mohammedia, pour une enveloppe budgétaire de 5,1 MMDH.

> Les infrastructures aériennes

Enfin, sur le volet aérien, l’Office nationale des aéroports a lancé un projet de réaménagement des aéroports du pays, qui concerne notamment l’aéroport de Casablanca.

Le projet phare dans ce secteur est celui relatif à l’extension de l’aéroport Agadir Al Massira. Ce dernier sera inspiré des reliefs et de la topographie de la ville d’Agadir, ainsi que de la fibule emblématique de la région

Un budget de 800 MDH sera alloué à ce projet qui doit être opérationnel pour le Mondial 2030, et dont les études architecturales ont été réalisées par le cabinet ALA Concept qui a remporté le concours.

INVESTISSEMENT : le temps de la moisson !

Le quartier Casablanca Finance City (CFC), le

Il s’agit de l’un des sujets phare de ces deux dernières années. Le gouvernement l’a érigé en priorité depuis que les des instructions royales ont fixé un objectif précis et inédit : 550 MMDH d’investissement privé et 500.000 emplois à l’horizon 2026. Pour ce faire, plusieurs réformes sont menées ou en cours, afin de permettre à l’investissement privé de représenter les deux tiers de l’investissement global.

>  Charte de l’investissement

C’est l’une des plus importantes réformes. Elle vise à harmoniser les dispositifs de soutien à l’investissement et à les rendre plus objectifs, simples, transparents et lisibles. Elle représente actuellement un cadre unique, compétitif et transparent pour les investisseurs permettant de soutenir les projets les plus créateurs de valeur ajoutée et d’emplois.

La charte de l’investissement propose les quatre dispositifs de soutien à l’investissement suivants :

La commission nationale des investissements instituée par cette nouvelle charte a tenue le 4 juin dernier sa cinquième réunion, approuvant ainsi 27 projets dans le cadre du dispositif principal, pour près de 7,7 MMDH dans 19 provinces et préfectures se trouvant dans 7 régions, permettant la création de près de 7.000 emplois directs et indirects, ainsi qu’un projet à caractère stratégique dans le secteur de mobilité électrique pour 12,8 MMDH, permettant la création de 17.600 emplois directs et indirects. Il s’agit de la gigafactory Gotion Hight-Tech, avec un investissement global de 65 MMDH.

La Commission nationale des investissements a approuvé, au cours de ses 5 réunions, des projets d'une valeur de 173 MMDH, qui créeront environ 100.000 emplois.

Selon le ministère en charge de l'investissement, 82% de ces projets ont démarré les travaux de construction.

>> Lire aussi : Charte de l’investissement : les détails des arrêtés

> Fonds Mohammed VI pour l'investissement :

L'initiative de créer le Fonds Mohammed VI (FM6I) a été annoncée par le Roi dans le discours du Trône de 2020. Il a été doté d'emblée de 15 MMDH, entièrement libérés et logés à la TGR (Trésorerie générale du Royaume). Dirigé par Mohamed Benchaâboun, le Fonds est assis sur 4 piliers.

Le produit CapAccess connaît un démarrage prometteur. Il a été conçu pour combler l’insuffisance de fonds propres et ouvrir la voie au financement de projets d’investissement et contribuer à accélérer la croissance économique et la création d’emplois. Ce produit est totalement opérationnel et disponible auprès des banques signataires de la convention de coopération, qui le proposent aux entreprises porteuses de projets d’investissement dès que le besoin est identifié.

Vingt jours seulement après son lancement, le fonds CapAccess a été sollicité pour la mise en place de dettes subordonnées correspondant à un montant global de 185 millions de DH pour participer au financement d’un montant total de projets d’investissement de 1,05 MMDH, soit un effet multiplicateur de 5,7.

>  Réforme des CRI

Le gouvernement a également lancé la réforme des CRI, dont la loi a été récemment adopté par la Chambre des représentants.

La loi 22.24, modifiant et complétant le loi 47.18, porte réforme de ces centres, mais aussi création de commissions régionales d’investissement. Ce texte vise à améliorer la dynamise de l’investissement et l’accompagnement du décollage économique dans le Royaume, mais aussi à renforcer le rôle central des CRI et à étendre leurs prérogatives.

Parmi les nouveautés de ce texte, figure la réduction du délai de traitement des dossiers d’investissement à 30 jours, comme suit :


EAU : Le grand défi

Eau

Le Maroc est dans une situation de rareté de l’eau, sous la pression démographique, mais également la baisse des apports naturels en eau. Le Maroc reçoit actuellement 5 milliards de m3 d’eau par an, pour des besoins estimés à 16 MMm3.

Parmi les solutions mises en place pour dépasser cette crise, de nombreux projets de construction de stations de dessalement d’eau sont en cours, notamment la grande station de dessalement de Casablanca, dont les travaux de construction ont été récemment lancés par le Prince Moulay El Hassan.

>> Lire aussi : EXCLUSIF. Détails inédits sur la station de dessalement de Casablanca

A l’horizon 2030, la capacité de production de l’eau dessalée sera de 1.424,5 millions de m3, répartie entre les usages comme suit : 747 Mm3 pour l’eau potable, 490 Mm3 pou l’irrigation et 187 Mm3 pour l’industrie.

Ces stations rejoindront celles déjà en service :

Outre le dessalement d’eau, le Maroc a également lancé des projets de raccordement entre les grands barrages, à l’instar du projet de raccordement entre le barrage Oued El Makhazine et Dar Khroufa.

De nombreux projets de barrages sont également en cours. Selon les données arrêtées à mai 2023, 18 grands barrages sont en cours de réalisation, avec une capacité de plus de 6 milliards de mètres cubes ainsi que 129 petits barrages pour accompagner le développement local et approvisionner les nappes et protéger des inondations.

ENSEIGNEMENT : Le système "pionnier" élargi au collège

Enseignement

La réforme de l'enseignement se fonde sur une feuille de route allant de 2022 à 2026 ciblant trois axes principaux : l'enseignant, l'élève et les établissements. En novembre 2022, le ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa en a exposé les grandes lignes avec 12 engagements visant à instaurer un nouveau modèle de réforme de l'école, basé sur l'impact sur l'élève et des solutions et mesures concrètes pour améliorer la qualité de l'école.

Elle trace 3 objectifs stratégiques à l'horizon 2026 :

- renforcer les acquis et l'apprentissage des connaissances fondamentales, en doublant le taux d'élèves bénéficiant des apprentissages fondamentaux au primaire ;

- renforcer l'épanouissement et ancrer les valeurs de civisme en doublant le taux des élèves bénéficiant d'activités parascolaires ;

- réduire de 30% la déperdition scolaire pour impulser l'enseignement obligatoire.

La mise en œuvre de cette réforme est un élément majeur et une innovation en soi car le ministère est doté d’outils pour suivre et mesurer l’efficacité des actions entreprises.

Le ministère de l’Education nationale a ainsi introduit à la rentrée scolaire 2023-2024 la méthode TaRL au niveau de 626 écoles primaires, touchant 300.000 élèves.

Dans une première évaluation réalisée en novembre 2023, les résultats obtenus sont satisfaisants. Ils démontrent un redressement important et rapide du niveau des élèves primaires, et un impact important sur leurs savoirs fondamentaux.

Cette méthode sera généralisée lors de la prochaine rentrée scolaire sur plus de 2.000 établissements primaires, pour toucher environ un million d’élèves. Le ministère lancera également cette année les collèges pionniers, dont le principal objectif est de lutter contre l’abandon scolaire. 230 collèges participeront à cette expérimentation pilote, représentant environ 200.000 élèves.

> Enseignement supérieur

Afin de mener à bien la nouvelle vision pour la réforme du secteur, quatre plans directeurs ont été définis à l'horizon 2030 (enseignement supérieur, recherche scientifique, innovation et transition numérique).

L'amélioration du système LMD (Licence, master, doctorat) est au cœur du nouveau modèle pédagogique universitaire souhaité par le gouvernement Akhannouch, qui se fixe de nombreux objectifs ; dont le renforcement des filières d'apprentissages des soft skills, l'intégration de diplômes en compétences linguistiques et digitales, ou encore l'amélioration de l'enseignement par alternance entre l'université et son environnement socioéconomique.

INITIATIVE ATLANTIQUE : un projet en faveur de l’intégration régionale

INITIATIVE ATLANTIQUE

Lancée par le Roi, l’Initiative Atlantique a pour objectif de favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’océan Atlantique. Elle vise entre autres à donner un accès maritime aux pays enclavés du Sahel, un accès déjà sous la responsabilité de la Marine royale, avec ou sans flux venant du Sahel.

Les discussions se poursuivent quant à sa mise en œuvre concrète, notamment sur la question de la protection des intérêts marocains et ceux de ses partenaires. Celle-ci implique par ailleurs une adaptation de la stratégie nationale militaire et sécuritaire, pour englober la dimension Atlantique et Sahel, et par ricochet, une réévaluation des politiques de défense et de sécurité du pays pour intégrer les réalités nouvelles et complexes de la région du Sahel et de l’Atlantique.

Cette Initiative se veut ainsi un projet "transformateur" qui favorisera l’intégration économique des pays de la région, qui partagent plusieurs défis communs, notamment ceux liés aux infrastructures et à la mobilité.

Parmi les projets dédiés à relever ces défis, figure celui du nouveau port Dakhla Atlantique, inscrit dans le cadre de la convention de développement des provinces du Sud. Ce chantier, dont les travaux vont bon train, mobilisera dans sa première phase près de 12,65 MMDH d’investissements.

Le Maroc : une puissance diplomatique doublée d'une dissuasion militaire

Le Maroc : Une puissance diplomatique doublée d'une dissuasion militaire

"L’aspect sécuritaire et militaire a une place primordiale dans la vision du Maroc futur de SM le Roi", souligne Abdelhamid Harifi. En effet, selon lui, "une puissance économique et diplomatique, si elle n'est pas conjuguée à des moyens de dissuasion militaire, ne peut être prise au sérieux".

L'expert militaire rappelle que, bien que Sa Majesté ait toujours privilégié les voies diplomatiques pour régler les conflits, "son règne est aussi marqué par la fermeté quand ces voies atteignent leur limite". Un exemple frappant est l'intervention des Forces Armées Royales (FAR) à Guerguerat en novembre 2020. "Après plusieurs semaines d’attente, cette intervention n’a pas été pour rien saluée par les grandes chancelleries des puissances mondiales", souligne-t-il.

Le début du règne du Roi Mohammed VI a été marqué par la prolifération du terrorisme islamiste radical, exacerbée par les attentats du 11 septembre 2001. Le Maroc n’a pas été épargné et a été victime de cette vague en mai 2003. Cette tragédie a poussé le Roi à mener une vaste opération de réorganisation des appareils sécuritaires.

Abdelhamid Harifi explique que cette réorganisation s’est accompagnée d’une campagne de modernisation des équipements et des formations, ainsi que de la création de nouveaux organes, tels que le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), pour contrer la menace terroriste. "Cette expérience a mis le Maroc aujourd’hui comme partenaire de choix dans la lutte contre ce fléau", déclare-t-il.

Grâce à la vision royale, le Maroc a su développer une efficacité remarquable de ses appareils sécuritaires, aussi bien au niveau national qu’international. Les réformes et les efforts déployés ont renforcé la position du Maroc en tant que leader régional dans la lutte contre le terrorisme, gagnant la reconnaissance et la coopération des principales puissances mondiales.

Les Forces Armées Royales (FAR) ont également participé à la métamorphose qui marque le règne de Mohammed VI, à travers trois grandes phases. La première phase, qualifiée de "phase du renouvellement de l’arsenal", a été particulièrement marquée par l'achat de matériel pour moderniser l'arsenal existant et combler les lacunes dans la sécurité des frontières terrestres et maritimes.

Au début du règne de Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’Etat-major général des FAR, plusieurs initiatives ont été entreprises pour renforcer la défense nationale. "Cette phase a été marquée par l’introduction des chars T72, achetés à la fin du règne de son défunt père, pour renforcer le front Est," explique M. Harifi. De plus, l'introduction en service des frégates Floreal a permis de renforcer la surveillance des côtes marocaines et l’action de l’État en mer, ainsi que la création de l’aéronavale.

"Cette phase a été aussi marquée par un grand travail de réorganisation des systèmes et écoles de formation pour accompagner la modernisation de l'arsenal," ajoute M. Harifi. Celle-ci a concerné notamment les avions de combat tels que les Mirages F1 et les Northrop F5 Tiger 3. Cependant, le Maroc n'était pas, durant cette première phase, encore économiquement capable de réaliser des achats plus conséquents, malgré les besoins évidents en matière de défense.

La deuxième phase de la métamorphose des Forces Armées Royales (FAR) est caractérisée par le renforcement de l’arsenal militaire national. Commencée à la fin de la première décennie du règne de Mohammed VI, cette phase a mis l’accent sur le développement des infrastructures militaires et le relogement des installations militaires en périphérie urbaine, avec la création de nouvelles casernes et bases comme celle de Ksar Sghir, qui a donné une nouvelle dimension à l’action de la Marine Royale au nord du Royaume.

Cette période a surtout été marquée par des achats stratégiques qui ont transformé l’image des FAR et confirmé leur rôle de bouclier de la Nation. Parmi ces acquisitions, on note l’achat des avions de chasse F16 équipés de systèmes d’armes intelligents, des frégates multi-missions, et de nouveaux chars de combat. "Ces achats ont considérablement renforcé les unités opérationnelles et ont permis l’implantation d’une nouvelle architecture opérationnelle," explique M. Harifi, "donnant plus d’élan à l’action défensive et militaire des FAR."

Un autre aspect crucial de cette phase a été la métamorphose de la doctrine anti-aérienne des FAR. L’achat des systèmes de défense aérienne SKY DRAGON a significativement amélioré les capacités de défense du Royaume. En outre, l’implantation de l’aspect dissuasif dans les projets de développement de l’arsenal militaire national a renforcé la posture stratégique du Maroc.

La troisième phase de la transformation des Forces Armées Royales (FAR) est définie par la dissuasion et la souveraineté industrielle. Durant cette phase, la vision royale s’est élevée à un autre niveau avec l’établissement des bases d’une industrie militaire nationale. Cet effort vise à accroître la souveraineté industrielle du Maroc et à renforcer la capacité de dissuasion de sa doctrine militaire.

L'accent a été mis sur l'achat de systèmes d'artillerie et de missiles longue portée, tant Sol-Air que Sol-Sol. Ces acquisitions stratégiques ont permis d’équilibrer les forces dans la région, changeant les dynamiques de puissance. "Le renforcement des systèmes d’armes de l’aviation, avec des missiles et des bombes sophistiqués, a considérablement bouleversé l’équilibre des forces," souligne M. Harifi.

Les FAR au service de l'humanitaire

Les FAR au service de l'humanitaire

L’armée, dans la vision royale, s’inscrit dans la continuité de l’héritage laissé par feu Hassan II. Elle ne se limite pas à la défense du territoire. "L’armée est une institution qui agit durant la période de paix pour aider les populations sinistrées ou des zones éloignées, mais aussi pour faire face aux différents fléaux environnementaux," fait observer M. Harifi.

Un exemple de cette implication est la santé militaire, qui assure le service de santé dans les dispensaires de l’Est du Royaume et déploie des hôpitaux de campagne dans les zones touchées par des vagues de froid. Les unités militaires ont également été déployées pour aider les populations victimes de séismes et d’inondations, comme à Al Hoceima, El Gharb, et récemment dans le Haouz. De plus, la flotte aérienne de lutte contre les feux de forêt, composée de huit Canadairs, joue un rôle crucial dans la prévention des pertes humaines et des richesses forestières.

Depuis la catastrophe d'Al Hoceima en 2004, le Roi Mohammed VI a veillé à renforcer les capacités des FAR pour répondre rapidement et efficacement aux différents scénarios de crise. La création de l’Unité de Secours et Sauvetage (USS) en est un exemple, parmi d’autres actions entreprises pour améliorer la réactivité des forces armées.

"Le résultat est source de fierté," affirme l'expert militaire, en évoquant la capacité des FAR à faire face à la crise Covid-19 et à gérer le séisme d’Al Haouz avec des moyens exclusivement nationaux. En cette saison de feux de forêt, la possession d’un outil unique dans la région, qui a épargné au Maroc des pertes énormes en vies humaines et en richesses forestières, est particulièrement notable.

Cette expertise est également exportée, avec la participation des Canadairs marocains à des missions à l’étranger, témoignant de la reconnaissance internationale des capacités opérationnelles des FAR. "Nous sommes devenus exportateurs de cette expertise," souligne Harifi, illustrant ainsi le rôle exemplaire et polyvalent de l’armée marocaine.

En conclusion, le règne de Mohammed VI est marqué par une transformation totale et exemplaire du Royaume, intégrant modernisation économique, renforcement de la sécurité, respect des droits de l’Homme, et une réponse proactive aux défis environnementaux et humanitaires. La vision royale, éclairée et audacieuse, continue de guider le Maroc vers un avenir prometteur et stable, consolidant sa position comme un modèle régional de développement et de résilience.

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