Tout savoir sur les conditions de vie des Marocains 

Démographie, espérance de vie, mortalité, mariage, divorce, niveau de scolarité, conditions d’habitat, niveau de vie, santé, accès à la propriété, aux équipements ménagers, à l’eau, à l’électricité… Le HCP vient de publier l’édition 2023 des Indicateurs sociaux du Maroc. Un document qui donne une image quasi exhaustive du profil social des Marocains. Synthèse et Infographie.

(Archives MAP)

Tout savoir sur les conditions de vie des Marocains 

Le 17 mai 2023 à 18h20

Modifié 17 mai 2023 à 18h54

Démographie, espérance de vie, mortalité, mariage, divorce, niveau de scolarité, conditions d’habitat, niveau de vie, santé, accès à la propriété, aux équipements ménagers, à l’eau, à l’électricité… Le HCP vient de publier l’édition 2023 des Indicateurs sociaux du Maroc. Un document qui donne une image quasi exhaustive du profil social des Marocains. Synthèse et Infographie.

Les Indicateurs sociaux du Maroc est un document que publie le HCP de manière régulière pour dresser le profil social des Marocains, dans l’objectif de faciliter la prise de décision et de fournir des éléments aux décideurs et aux chercheurs pour évaluer les politiques publiques.

Le document traite presque tous les aspects de la vie des citoyens : de la naissance à la scolarité en passant par la santé, l’emploi, le mariage, le décès. En fournissant également des indicateurs sur le niveau de vie, leur moral, leur perception de l’avenir…

Il repose sur les enquêtes et recensements réalisés par le HCP, mais aussi sur les indicateurs fournis par l’ensemble des départements ministériels concernés (Justice, Santé, Education, Emploi…)

Voici une lecture thématique de la dernière édition qui vient d'être publiée.

Démographie :  64,3% vivent dans les villes

Au 1er juillet 2022, la population du Royaume s’élève à 36,67 millions d’habitants. Sur cette population, le taux de féminisation est de 50,2%, un peu moins pour les bas âges, mais il augmente progressivement avec l’âge.

On compte également plus de femmes que d’hommes dans les villes, et inversement dans les campagnes. Selon le HCP, l’exode rural et la longévité des femmes en sont les principaux facteurs.

L’exode rural a aussi pour conséquence une plus forte urbanisation du pays. Le taux d’urbanisation ressort ainsi à 64,3%. En plus de l’exode rural, le HCP avance comme explication à ce phénomène l’élargissement des périmètres urbains des villes et le reclassement de certaines localités rurales.

Moins d’enfants et plus d’adultes

En 2022, la tendance de la baisse de la part des enfants dans la société se poursuit. Celle-ci est passée en trois décennies du tiers au quart en raison de la baisse de la fécondité. En revanche, on note un vieillissement plus prononcé dû à l’allongement de l’espérance de vie, avec une longévité plus importante pour les femmes, surtout en milieu urbain.

La structure de la population marocaine est composée de 25,2% d’enfants, 56,6% de jeunes et adultes actifs et 12,2% de seniors.

Les Marocaines se marient plus jeunes

Après une hausse continue depuis des décennies, la part des célibataires a baissé entre les deux derniers recensements. Cette baisse est plus marquée parmi les jeunes, ce qui constitue, selon le HCP, une inflexion de la tendance générale observée durant ces dernières décennies.

L’âge de primo-nuptialité est de 25,5 ans chez les femmes et de 31,9 ans chez les hommes, soit un léger recul de 0,2% et une légère hausse de 0,6%.

Plus de mariages…

Se basant sur les données du ministère de la Justice, le HCP note pour l’année 2021 une reprise des actes de mariages : 270.000 contre 194.000 en 2020. Le chiffre de 2020 a été impacté par la pandémie, mais le nombre des actes reste cependant en deçà du niveau pré-pandémie de 2019 (275.000).

Les divorces poursuivent également leur tendance haussière. En 2021, les autorités ont enregistré 26.900 actes de divorce, après le repli enregistré en 2020 à 20.000 divorces. En 2019, le nombre d’actes de divorce était de 27.100. Le nombre de divorces judiciaires (prononcés donc par la Justice) était de 65.000 en 2021.

Les Marocains font de plus en plus d’enfants

C’est une donnée extrêmement importante qui conditionne plusieurs aspects de la vie sociale et économique dans un pays. Après un repli remarqué sur plusieurs années, le taux de fécondité casse le trend et s’inscrit en (légère) hausse en 2018. A cette date, il a atteint 2,4 enfants par femme, ce qui est supérieur au seuil de remplacement, comme le note le HCP (seuil qui est à 2,1). Cet indice est légèrement plus élevé en milieu rural (+0,7 point) qu’en milieu urbain.

Seule ombre au tableau : le taux encore élevé des mères-adolescentes (15 à 19 ans). En 2018, ce taux se situe à 19,4%. Il a certes baissé par rapport au passé (3 points en milieu rural et 2 points en milieu urbain par rapport à 2011), mais reste encore élevé, fait remarquer le HCP. Pire, ce taux se situe encore à 22,5% en milieu rural, soit le double du taux affiché en milieu urbain (11,5%).

Études : les filles plus nombreuses que les garçons après le baccalauréat

L’effectif des scolarisés pour l’année 2021-2022 a atteint les 10,24 millions, tous cycles confondus, contre 9,7 millions une année auparavant. 48,7% de cet effectif sont des filles, ce qui fait tendre le Maroc vers une parité quasi parfaite dans la scolarité.

Mais ce taux de féminisation représente une moyenne globale qui cache des données intéressantes : il est de 48% dans le primaire, mais de 51,6% au post-bac et de 52,7% au cycle supérieur.

L’école publique domine

Par cycle scolaire, le Maroc compte 8,9% d’enfants en préscolaire, 45,6% au primaire, 19,4% au secondaire collégial, 11,3% au secondaire qualifiant, 11,4% au supérieur et 3,3% en formation professionnelle.

Selon les données du HCP, la majorité fréquentent les écoles du secteur public, à raison de 83,8%. La part du secteur privé, quoiqu’en progression, reste limitée à 17,2% dans le primaire, 10% au collège et 5,1% au supérieur. Pour les cycles qualifiants, le privé est quasi absent avec un taux de 0,7%.

72% des enfants âgés de 4 à 5 ans inscrits en préscolaire en 2022

C’est une nette amélioration qu'observe le HCP dans le cycle préscolaire. Parmi les enfants âgés de 4 à 5 ans, 72% sont inscrits dans le cycle préscolaire contre à peine 50,2% en 2015. Pour les enfants âgés de 6 à 11 ans, l’accès est généralisé contre 93,6% en 2015. Entre 12 et 14 ans, le taux a connu un gain de 13,8 points, entre 2015 et 2022, passant de 85,3% à 99,1%. Enfin, pour les adolescents âgés entre 15 et 17 ans, le taux de scolarité est passé de 68,7% à 75,7%entre 2015 et 2022.

Alphabétisation : 94,7% des jeunes savent lire et écrire

L’analphabétisme est un phénomène en voie de disparition. C’est ce qui ressort des chiffres du HCP. Chez les jeunes, le taux d’alphabétisation est de 94,7%. Loin du taux des adultes qui a certes augmenté, mais reste à un niveau assez bas (65,8%).

Les efforts en matière de scolarisation se reflètent davantage sur les taux d’alphabétisation des jeunes, note le HCP. Un peu plus pour celui des jeunes hommes (96,6%) que pour celui des jeunes femmes (92,8%). Le taux d’alphabétisation des femmes adultes (56,1%) et des ruraux (49,8%) accusant un retard à rattraper.

1,54 million de chômeurs pour une population active de 11,96 millions de personnes

Le document du HCP arrête les chiffres du chômage à fin 2021, où celui-ci a connu une baisse après le rebond économique post-Covid. Mais le HCP vient de publier les chiffres du chômage pour le premier trimestre 2023, qui montrent la tendance la plus récente.

Ainsi, à fin mars 2023, le taux de chômage au Maroc a atteint 12,9%, un record. La population active au Maroc est de 11,96 millions de personnes. Sur ce nombre, seules 10,41 millions de personnes sont déclarées "actifs occupés". Près de la moitié de ces personnes travaillent dans les services. L’agriculture et pêche est le deuxième secteur qui emploie les Marocains, avec un taux de 28,1%. Il est suivi de l’industrie et l’artisanat (12%,3%) et du BTP (12%).

Le Maroc compte ainsi, à fin mars 2023, plus de 1,54 million de chômeurs. Les jeunes sont les plus touchés par ce phénomène, avec un taux de 35,3% chez les 15-24 ans, et un taux de 20,9% chez les 25-34 ans. Les chiffres les plus récents du chômage concernent le 1er trimestre 2023 et sont consultables ici.

On vit plus longtemps au Maroc

L’espérance de vie à la naissance est estimée en 2022 à 76,8 ans. Comme partout ailleurs dans le monde, les femmes vivent plus longtemps que les hommes : 78,6 ans pour les femmes contre 75,2 ans pour les hommes, soit un écart de 3,4 ans.

C’est une nette amélioration par rapport au passé. En 2004, le Marocain espérait à sa naissance vivre cinq années de moins en moyenne qu’en 2022. (-8,6 ans en urbain et -11,4 ans en milieu rural respectivement). Ce gain est une résultante de la baisse de la mortalité aux différents âges, et de l’amélioration des conditions de vie et de santé.

70% de la population dispose d’une couverture maladie (2021)

En 2021, le taux de couverture médicale s’élève à 70% de la population : 11,6 millions bénéficiant de l’assurance maladie obligatoire, additionnés aux effectifs des bénéficiaires du Ramed. Au total, 22 millions ont une assurance fondamentale contre la maladie. Le coût global de la généralisation de la protection sociale s’élève à environ 51 milliards de dirhams annuellement, dont 14 milliards alloués à la généralisation de l’assurance maladie obligatoire.

20% des adultes sont obèses, contre 10% en 2001 !

L’obésité devient un phénomène inquiétant au Maroc. La part des obèses parmi les adultes est de 20% en 2018, contre 10% en 2001. Ce taux est plus élevé que la moyenne chez les femmes et les citadins : 29% pour les femmes et 22,8% pour les citadins.

11,3% des adultes sont fumeurs…

La proportion des fumeurs, réguliers ou occasionnels, est de 11,3% en 2018. Cette proportion est plus élevée parmi les citadins (11,6%) que parmi les ruraux (10,8%). Elle est plus élevée parmi les hommes (21,9%) que chez les femmes (1%). Par région, la part des fumeurs atteint son pic dans les régions Dakhla-Oued Eddahab (16,4%), Rabat-Salé -Kénitra (13,6%) et Laâyoune-Sakia El Hamra (13,1%).

Maladies cardio-vasculaires et tumeurs, les deux premières causes de décès

Selon les dernières données de 2016 sur la structure des décès par cause, les maladies cardio-vasculaires sont la principale cause de décès, à raison de 26,7% au niveau national. Cette proportion est plus importante chez les femmes (19,9%) que chez les hommes (15,8%). Les décès liés aux tumeurs sont également en hausse. Les tumeurs sont la deuxième cause de décès au Maroc, avec une proportion de 17,6%, soit la principale cause de décès pour les femmes en âge fécond (15-49 ans), avec une part de 23,5% (du sein 5,2% et de l’utérus 2,3%).

1.101 suicides enregistrés entre 2016 et 2020

Le taux de mortalité par suicide, pour 100.000 habitants, est de 7,2 en 2020. Il est de 4,7 pour les femmes et de 9,7 pour les hommes (estimation de l’OMS). En nombre, le Maroc a enregistré, entre 2016 et 2020, un total de 1.104 décès liés aux suicides. En 2020, les autorités sont intervenues pour 1.719 tentatives de suicide.

Logement : 74,8% des ménages sont propriétaires

C’est un chiffre assez surprenant : 74,8% des ménages marocains occupent leur propre logement. Ce taux est très élevé en milieu rural : 92,2% contre 67,4% en milieu urbain, où la location est de plus en plus présente. Le taux de location est à 15,7% au niveau national, et prévaut davantage en milieu urbain (22%).

Côté densité, deux tiers des ménages vivent dans des logements de 2 à 3 pièces (près de trois quarts dans les villes), avec un taux moyen d’occupation de 1,4 personne par pièce au niveau national (1,6 en milieu rural et 1,4 dans les villes).

Eau et électricité : un accès presque généralisé

Pour l’électricité, l’accès en 2021 est quasi généralisé avec un taux de 99%. Le déficit du milieu rural a été rattrapé, atteignant désormais 96,7%, avec un gain de 40 points par comparaison au taux de 2005. Pour ce qui est du taux d’accès des ménages à une source améliorée d’eau potable, il est de 92,7% en 2021 (79,4% en milieu rural, avec un gain de 10 points par rapport à 2005). Selon les données de l’ONEE, l’accès à l’eau potable en milieu rural est de 97,8% en 2020.

97,3% des ménages ont une télé, et 99,91% ont la 4G !

Cette quasi-généralisation de l’accès des ménages à l’électricité a permis aux ménages, notamment ruraux, de rattraper le retard en matière d’équipement en biens durables, surtout électroménagers. Par exemple, le taux d’équipement des ménages en machines à laver a marqué un gain de 59,1 points de base entre 2005 et 2021. Le taux des ménages équipés en machines à laver est passé de 15,8% en 2005 à 74,9% actuellement.

97,3% des Marocains ont une télé contre 82,9% en 2005. Même taux pratiquement pour les réfrigérateurs : 95,5% contre 55,5% en 2005. La progression la plus rapide est celle des récepteurs : 96,1% contre 38,7% en 2005, soit un gain de 57,4 points.

De plus, le taux d’équipement en voiture progresse également, mais reste toutefois assez bas : 17% contre 10,4% en 2005.

Côté télécoms, les chiffres du HCP, tirés de l’ANRT, montrent le grand saut numérique réalisé par le Maroc. Pas moins de 99,91% des Marocains ont ainsi un mobile, quand le fixe n’enregistre qu’un petit taux de 21,2%. Et 98,8% des gens sont équipés de la 4G.

Détérioration du niveau de vie depuis 2020

Sous l’effet de l’inflation enregistrée en 2022, le niveau de vie des ménages aurait baissé en termes réels entre 2021 et 2022 de 5,5% au niveau national : 5,2% en milieu urbain et 6,2% en milieu rural. Toutes les catégories de la population sont touchées par cette baisse, qui est de 6,2% pour les ménages les moins aisés, de 5,6% pour les ménages intermédiaires et de 5,2% pour les plus aisés.

Le taux de pauvreté absolue serait ainsi passé de 3% à 4,9% au niveau national, avec une exacerbation en milieu rural : de 6,8 à 10,7% contre une progression de 1 à 1,7% en milieu urbain. Le taux de vulnérabilité monétaire serait passé de 10% à 12,7% au niveau national : de 5,9 à 7,9% en milieu urbain et de 17,4 à 21,4% en milieu rural.

Des indicateurs qui montrent un creusement des inégalités sociales mesurées par l’indice de Gini, qui auraient augmenté de 40,3% à 40,5%.

Selon le HCP, sous l’effet combiné de la pandémie et de l’inflation, 3,2 millions de personnes supplémentaires auraient basculé dans la pauvreté ou dans la vulnérabilité.

Une population qui n’a pas le moral

Sans surprise, le moral des ménages poursuit sa tendance baissière pour atteindre son niveau le plus bas depuis le lancement de l’enquête sur le moral des ménages en 2008. L’indice de confiance des ménages (ICM) s’établit, au 4e trimestre 2022, à 46,6 points contre 61,2 points le même trimestre de l’année précédente.

Plus de 8 ménages sur 10 déclarent une dégradation du niveau de vie au cours des 12 derniers mois. Et plus de la moitié s’attend à une dégradation du niveau de vie au cours des 12 prochains mois.

S’exprimant sur leur situation financière, plus de la moitié des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, mais 45% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne. Les projections sont pires : 83,5% des ménages ne prévoient pas une amélioration de leur situation financière. Et 88,9% des ménages ne s’attendent pas à épargner au cours des douze prochains mois.

Ce que pensent les Marocains des prestations du service public

Entre 2021 et 2022, la perception sur la qualité des prestations administratives est plus positive. Plus de la moitié des ménages ont perçu une amélioration de la qualité de ces services en 2022, contre 18,6% ayant plutôt constaté une dégradation. Mais ce taux moyen cache des opinions plus défavorables sur certaines prestations comme l’enseignement ou la santé.

Ainsi, la perception négative atteint 43,7% pour les services liés à l’enseignement, et 30,7% des ménages ont ressenti une dégradation de la qualité de ces services. Le solde a perdu presque 13 points, selon le HCP. Idem pour les services de santé où le HCP note la persistance d’une situation dégradée : près de deux tiers des ménages ont perçu une dégradation de la qualité des services de santé, contre à peine 12,6% qui perçoivent son amélioration.

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