Les résultats de la cinquième édition de l’étude internationale sur le progrès en littératie (PIRLS 2021), à laquelle a participé un échantillon d’établissements scolaires marocains en septembre 2021, ont été dévoilés, rappelle le ministère de l’Education nationale dans un communiqué publié ce mercredi 17 mai.

Cette étude internationale est conduite par l’International Association for the Evaluation of Educational Achievement (IEA) tous les cinq ans. Le Maroc y participe régulièrement depuis sa première édition en 2001.

Elle vise à évaluer les performances des systèmes éducatifs au niveau international dans le domaine de la maîtrise des compétences en lecture des élèves dans la langue enseignée au primaire (l’arabe en ce qui concerne les élèves marocains), rappelle le ministère.

L’étude cherche également à scruter les intersections de la performance des pays participants avec un certain nombre de variables explicatives, permettant de trouver les bases nécessaires pour l’élaboration des politiques dédiées aux développement desdites compétences, précise-t-on de même source.

59% des élèves marocains se situent en-dessous du niveau minimum de maîtrise de la lecture

Le Maroc a participé à cette session avec des échantillons représentatifs de toutes les régions du Royaume, comprenant un total de 7.017 élèves du quatrième niveau de l’enseignement primaire, 7.017 parents et tuteurs et 266 professeurs d’arabe représentant 266 écoles primaires.

Le score moyen des élèves marocains est de 372 points, avec un écart de 128 points par rapport à la moyenne internationale fixée à 500 points. Le Maroc se classe ainsi 56e sur les 57 pays participant au PIRLS 2021.

"Même si une légère amélioration a été constatée lors de la session 2021, avec une différence positive de 15 points et 47 points par rapport aux sessions précédentes de 2016 et 2011, respectivement, la performance globale des élèves marocains reste bien en deçà des performances souhaitées. Les résultats montrent que 59% de nos élèves se situent en-dessous du niveau minimum de maîtrise de la lecture", observe le ministère de l’Education nationale.

Feuille de route 2022-2026 : la démarche salvatrice ?

Les résultats du PIRLS 2021 renforcent les différents diagnostics nationaux et internationaux qui ont révélé la crise des apprentissages que traverse le système éducatif marocain, souligne le communiqué. Ils appuient également la nécessité de la démarche de transparence et de responsabilité adoptée par le ministère de l’Education nationale dans le cadre de la feuille de route 2022-2026.

La politique menée par le ministère dans la cadre de cette feuille de route vise en effet une amélioration importante pour l’édition PIRLS 2026, note la même source.

Afin d’adopter une logique de transparence dans le suivi de tous les élèves, chaque élève aura un livret de compétences qui indiquera les savoirs acquis, non acquis et en cours d’acquisition. Ce livret sera partagé avec les parents et les acteurs de l’équipe pédagogique, souligne le ministère de l’Education nationale.

Dans le but d’assurer des compétences fondamentales en lecture pour tous les élèves, une opération massive de remédiation est en cours pour mettre à niveau les élèves sur les fondamentaux et repartir sur de bonnes bases, à travers le programme TaRL (Teaching at the Right Level) qui a fait ses preuves dans le monde. A la rentrée prochaine près de 400.000 élèves vont en bénéficier, relève le ministère.

En 2026, toutes les classes des écoles primaires auront accès à une bibliothèque de classe et des livres de qualité, avec une pratique régulière de la lecture. Cette année, au primaire, plus de 30.000 salles de classe seront équipées de bibliothèques, avec plus d’un million d’élèves bénéficiaires, précise le ministère de l’Education nationale.

"En plus de la révision de la programmation détaillée de l’enseignement pour alléger et rendre plus progressif l’apprentissage selon le rythme de l’élève, de nouvelles méthodes d’enseignement à l’efficacité démontrée par la recherche (enseignement explicite) ont été introduites. Ces nouvelles méthodes exigent qu’un enseignant ne passe à la leçon suivante qu’après s’être assuré que les élèves ont bien compris. Un dispositif didactique complet est donné à l’enseignant pour lui faciliter la mise en œuvre de ces méthodes efficaces", conclut-on.