Risma tirera profit de la poursuite du redressement touristique du pays
En 2022, Risma a profité d’un rebond de son activité après deux années de crise. En 2020 et 2021, le groupe avait connu, du fait de la pandémie et de la fermeture des frontières, un écroulement de ses revenus, ses marges, son taux de fréquentation et son RNPG. Il avait accusé des pertes respectives de 303 MDH et 172 MDH durant ces deux années marquées par la crise sanitaire.
En bourse également, une chute avait été observée lors du déclenchement de la pandémie puis du confinement. Depuis, le groupe a affiché une bonne progression sans toutefois retrouver ses niveaux d'avant-Covid.
Source : medias24.com
Des revenus qui doublent et une profitabilité qui explose en 2022
Mais en 2022, un rebond spectaculaire de l'activité a été observé. Risma a affiché, par rapport à 2021, une amélioration de 97% de son chiffre d’affaires à plus de 1 MMDH. Une évolution en lien avec la forte reprise du tourisme sur la période.
Le Maroc a en effet enregistré une progression de 166% de ses recettes touristiques par rapport à 2021 à 91,3 MMDH, notamment avec la réouverture des frontières en février 2022. Une donne qui a fait naturellement bondir les chiffres des arrivées touristiques à 10,9 millions l’an dernier, soit 84% du niveau prépandémique.
Risma a d’ailleurs fortement amélioré son taux d’occupation consolidé sur la période, passant de 34% en 2021 à 51% en 2022. Le groupe a affiché une très forte croissance de son excédent brut d’exploitation, passant de 58 MDH à 352 MDH, ainsi que de son RNPG qui est repassé dans le vert à 152 MDH, après avoir accusé des pertes de 172 MDH une année plus tôt.
Une source du marché nous explique que les performances du groupe découlent du redressement de l’activité touristique en général, mais aussi "de différents éléments exceptionnels, comme le moratoire sur les intérêts financiers qui sont pris en charge par l’État".
Dans une récente note de Valoris Securities sur l’effet de marge qu’a connue la cote casablancaise l’an dernier, Risma est l’entreprise qui a vu sa marge nette afficher la plus forte amélioration. Elle est passé de -32,8% en 2021 à 14,7% en 2022, soit une progression de 47 points.
Un effet de base positif et une bonne dynamique touristique sont attendus cette année
En 2022, les frontières du Royaume n'avaient rouvert que le 7 février. Le groupe devrait donc en toute logique connaître un léger effet de base positif en 2023, avec l'activité enregistrée durant les cinq premières semaines de l’année.
Pour notre source du marché, "le groupe devrait améliorer ses performances cette année, et notamment revenir progressivement à des taux d’occupation normatifs. Il faut préciser qu’avant la crise sanitaire, le groupe affichait en moyenne un taux d’occupation entre 65% et 68%. Il y a donc une marge de progression cette année".
La qualité de la saison touristique déterminera si ce retour à un niveau normatif se fera dès cette année ou bien l’an prochain. "Cette dernière pourrait être impactée par la conjoncture économique mondiale qui n’est pas au beau fixe. Il y a toujours des pressions inflationnistes et des craintes globales de récession, donc il faut prendre cela en compte", souligne notre interlocuteur, tout en ajoutant que des signes positifs sont cependant perceptibles.
En effet, l’optimisme est de mise cette année. La ministre du tourisme, Fatim-Zahra Ammor, avait annoncé en décembre dernier que les recettes touristiques devraient franchir le cap des 100 MMDH en 2023 et dépasser les niveaux des arrivés enregistrées en 2019, soit plus de 13 millions de visiteurs.
D’après les derniers chiffres disponibles à la fin du premier trimestre 2023, le nombre d’arrivées touristiques affiche une hausse de 17% par rapport à la même période en 2022, avec 2,9 millions de touristes. De plus, "de nouvelles ouvertures de marché sont en train de se réaliser, notamment en Asie avec la Chine, dont les voyageurs peuvent désormais entrer sur le territoire marocain depuis le 5 avril", précise notre interlocuteur.
Risma devrait fortement profiter de cette amélioration des conditions touristiques à moyen terme, sachant "que l’opérateur a généralement tendance à surperformer le secteur. Cela vient du fait qu’il dispose d’une bonne image et est associé à des marques internationales comme Sofitel, ainsi que des hôtels de renom. Cela lui permet d’avoir des performances supérieures à la moyenne du secteur", conclut notre source.
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