Tourisme : une très forte croissance attendue à Marrakech en avril

Selon plusieurs observateurs avisés, la très haute saison qui vient de démarrer dans la ville ocre promet de surpasser les chiffres de 2019, et même d’être historique. Certains opérateurs n’hésitent pas à parler de "l’an 1" du tourisme, qui devrait générer une très forte croissance d'avril à octobre, après deux années de crise qui avaient littéralement sinistré le secteur.

Tourisme : une très forte croissance attendue à Marrakech en avril

Le 4 avril 2023 à 18h00

Modifié 5 avril 2023 à 12h21

Selon plusieurs observateurs avisés, la très haute saison qui vient de démarrer dans la ville ocre promet de surpasser les chiffres de 2019, et même d’être historique. Certains opérateurs n’hésitent pas à parler de "l’an 1" du tourisme, qui devrait générer une très forte croissance d'avril à octobre, après deux années de crise qui avaient littéralement sinistré le secteur.

"Le mois qui démarre risque d’être exceptionnel en termes de remplissage hôtelier, car il va y avoir une conjonction inédite des vacances scolaires des trois grandes religions du Livre, à savoir la Pâques chrétienne, la Pessah juive et le Ramadan", se félicite Abdellatif Abouricha porte-parole du CRT de Marrakech, pour qui le niveau de réservations devrait rester élevé du 2 avril au 5 mai prochain.

De nombreux hôtels privatisés par la communauté israélite

En effet, de nombreux hôtels ont d’ores et déjà été privatisés par des juifs d’origine marocaine qui, tout comme d'autres membres de la communauté israélite dans le monde, viennent célébrer à Marrakech les fêtes de Pessah qui se déroulent du 5 au 13 avril.

Fin observateur, le natif de la ville ocre souligne que c’est la première fois qu’il croise dans les rues autant de juifs américains, canadiens, européens… qui ont réservé un séjour d’au moins dix jours dans les grands hôtels classés ou les palaces de la ville.

Il ajoute qu’une telle affluence n'avait pas été visible depuis au moins avril 2019 dans les souks ou les monuments pris d’assaut par des visiteurs étrangers, toutes nationalités confondues, mais également autour de la place Jamaâ El Fna où les boutiques des artisans restent ouvertes jusqu’à minuit.

“Un taux de remplissage qui oscille entre 70% et 100%” 

 "D’après mes propres constatations, les demandes d’hébergement sont très nombreuses, et il est déjà compliqué dans certains établissements de trouver une chambre ou juste un lit", affirme Abouricha qui table sur un taux d’occupation hôtelier compris entre 70% et 100%.

Ainsi, selon notre interlocuteur, plus on monte en gamme et plus les chances de trouver une chambre sont limitées avec, par exemple, les 13 palaces de la ville ocre (Mamounia, Royal Mansour, Selman, Palace Es Saadi, Fairmont, Barrière Le Naoura…) qui affichent déjà tous complet ou presque.

En dehors des Allemands toujours aussi peu nombreux, le marché européen est fortement présent. Les Français sont venus en nombre malgré la période de crise et les grèves à répétition que connaît l’Hexagone. Un rush qui s’explique aussi par un climat quasi estival et une stabilité unique.

“Une tendance haussière qui devrait se poursuivre jusqu’à fin 2023” 

Interrogé sur ses prévisions de bilan pour la haute saison qui démarre, le porte-parole du CRT se dit persuadé que les résultats seront exceptionnels, notamment grâce au "formidable travail de promotion initié par l’ONMT et par les hôteliers qui ont joué le jeu en termes de prix".

Une fréquentation qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, avec près de trente-cinq grands événements internationaux qui seront abrités par Marrakech, dont l’organisation en octobre des assemblées générales de la Banque Mondiale et du FMI. Elles draineront pas moins de 14.000 participants de 189 pays et lui donneront une visibilité aussi importante que la COP 22 de novembre 2016.

Après deux hautes saisons (2020 et 2021) gâchées par les fermetures à répétition des frontières ou des restrictions comme l’obligation de produire un pass sanitaire, suivies d'une période laborieuse et progressive de récupération en 2022, Abouricha conclut en affirmant que le mois d’avril en cours signera le véritable redémarrage du secteur jusqu’à la fin de l’année.

“La crise en France n’a pas impacté négativement le 1er marché émetteur du Maroc”

Le propriétaire du Sirayane Boutique Hôtel & Spa (5 étoiles), Mehdi Bennani Smires, nous révèle que la situation de crise dans l'Hexagone, qui constitue le 1er marché émetteur du Maroc, n’a pas eu d'impact réel sur le nombre d’arrivées de touristes français, qui restent nombreux dans son établissement.

"Si nous avons eu quelques rares annulations à cause des grèves dans les aéroports français, surtout parisiens, certains visiteurs en ont profité pour prolonger leur séjour chez nous", se réjouit l’hôtelier en ajoutant que son établissement a un taux plancher de réservations de 70%, identique à celui de la même période de 2019. Un taux susceptible d'évoluer à la hausse d'ici la fin du mois.

“Une forte fréquentation étrangère appelée à se renforcer”

Tout en louant le "travail de promotion effectué par l’ONMT sur les marchés étrangers", notre interlocuteur tient à rappeler également "la formidable visibilité globale offerte au Maroc par les Lions de l’Atlas au dernier Mondial". D'après lui, le secteur touristique ne fait en réalité que commencer à récolter "les fruits d’un enchaînement de facteurs positifs bien gérés".

Ainsi, selon Mehdi Bennani Smires, la période du Ramadan n’a pas du tout rebuté les visiteurs étrangers, et certains commencent même à prendre goût au calme et à la circulation beaucoup plus fluide.

Cette forte fréquentation ne devrait pas se démentir à la fin des vacances de Pâques, grâce à de nombreux 'ponts' en France comme ceux du 1er et du 8 mai ; autant d’occasions de profiter de la chaleur de la ville ocre, qui devient en parallèle une destination city break.

“Croissance des recettes d’au-moins 15% par rapport à la même période de 2019”

Sollicité à son tour pour analyser le début de la haute saison dans la locomotive nationale du tourisme, Othman Cherif Alami, président du groupe Atlas Voyages, se veut particulièrement optimiste et évoque même la probabilité d’un "carton historique" entre avril et mai.

En effet, il tient à préciser que l’ensemble des grands hôtels du quartier de l’hivernage et des clubs de vacances en version All Inclusive affichent un taux d’occupation minimal de 70%, qui devrait se poursuivre a minima jusqu’au mois de mai avant le rush prévu en été.

"Entre la forte fréquentation générée par les vacances de la Pâques chrétienne et de la Pessah juive, les chiffres de la même période de 2019 seront largement dépassés en termes de valeur, avec un gain minimal de 15%", estime le président. Il précise que les destinations voisines de Marrakech et Agadir, qui marchent très fort, contribueront à dépasser les 10 MMDH de recettes pour le mois d’avril.

“L’an 1 de la croissance touristique après trois hautes saisons passées par pertes et profits”

Egalement à la tête du CRT de Casablanca-Settat, Othman Cherif Alami tient à ajouter que la capitale économique, qui a toujours été une destination d’affaires, reçoit de plus en plus d’événements internationaux, sans compter les nombreux congrès organisés par les entreprises et administrations marocaines.

Partant de cette dynamique positive de fréquentation étrangère, qui s’étendrait progressivement à toutes les destinations nationales, notre interlocuteur n’hésite pas à évoquer "l’an 1" du tourisme, après trois saisons printanières plombées par la crise et par ses conséquences qu'il a fallu gérer.

Pour le mot de la fin, si la ministre du Tourisme n’a pas souhaité s’avancer en communiquant ses prévisions d’arrivées et de recettes pour cette période cruciale de l’année, Fatim-Zahra Ammor a cependant consenti à déclarer que "les recettes de février, qui ont dépassé toutes nos attentes avec 16 MMDH, soit 51% de hausse par rapport à la même période de 2019, laissent présager une excellente saison".

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