Hausses des prix : les mesures gouvernementales expliquées par Nadia Fettah

Flambée des prix, interventions gouvernementales, approvisionnement durant le Ramadan... Voici les explications de Nadia Fettah Alaoui au Parlement, concernant les mesures gouvernementales mises en place pour faire face à la hausse des prix des produits de consommation et pour protéger le pouvoir d'achat.

Ph. MEDIAS24

Hausses des prix : les mesures gouvernementales expliquées par Nadia Fettah

Le 22 mars 2023 à 19h06

Modifié 22 mars 2023 à 19h42

Flambée des prix, interventions gouvernementales, approvisionnement durant le Ramadan... Voici les explications de Nadia Fettah Alaoui au Parlement, concernant les mesures gouvernementales mises en place pour faire face à la hausse des prix des produits de consommation et pour protéger le pouvoir d'achat.

Le mardi 21 mars, Nadia Fettah Alaoui, ministre des Finances, a présenté, au sein de la commission des finances de la Chambre des représentants, les mesures gouvernementales mises en place pour faire face à la hausse des prix des produits de consommation et pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens.

Elle a aussi détaillé la situation de l’approvisionnement des marchés à l’approche du mois de Ramadan. La ministre a exposé les principaux facteurs ayant impacté la hausse des prix au Maroc, en précisant les niveaux des prix au cours de l’année 2022 et début 2023.

“Les trois dernières années ont connu une succession de crises qui ont directement impacté le développement économique international”. Celui-ci a donc fait l’objet de “transformations importantes, surtout au niveau des chaînes de production mondiales, de la distribution et de la commercialisation de nombreux produits stratégiques tels que les médicaments, les produits énergétiques et alimentaires”.

“Le Maroc a, comme tous les autres pays du monde, souffert de cette transformation des marchés internationaux, impactés par ces crises. Cela dit, grâce aux orientations royales et aux efforts fournis par le gouvernement, le Maroc a réussi à gérer cette situation et limiter les conséquences sur les citoyens (...)”, ajoute-t-elle en soulignant que le contexte international coïncide avec la situation nationale particulière d’une année de sécheresse.

2022 : la flambée des prix à l'international

Malgré ces facteurs, la ministre rappelle que le gouvernement est intervenu en mettant en place des mesures urgentes “depuis le début de cette crise” pour “limiter les effets de l’inflation des importations sur les prix nationaux” et pour “garantir la disponibilité des produits essentiels pour les consommateurs à des prix correspondant à leur pouvoir d’achat”.

Ces mesures n’ont pas empêché la flambée des prix, notamment au cours du premier semestre de 2022 qui a été marqué par “des hausses record”, surtout concernant “les produits importés et leurs dérivés”.

Ainsi, le prix de référence du gasoil et de l’essence a enregistré des niveaux record dépassant les 1.400 dollars/tonne. Sachant que ces prix n’ont commencé à baisser qu’à partir de novembre 2022.

La ministre ajoute également que “le prix du baril de pétrole se négocie actuellement à 72 $, le prix de référence de l’essence à 800 $ la tonne et celui de l’essence à 884 $ la tonne”.

Elle rappelle également que “le taux de change a considérablement augmenté en 2022, passant de 9,29 DH à 10,96 DH. La valeur la plus élevée a été enregistrée en octobre 2022”.

La facture énergétique, quant à elle, a dépassé 153 MMDH en 2022 ; soit une hausse historique de 102,6 % par rapport à 2021. Elle représentait 11,2% du PIB en 2022, contre 5,8% entre 2018 et 2021”, précise-t-elle.

Maroc : une baisse des prix depuis novembre 2022

Au niveau national, Nadia Fettah rappelle les importantes hausses des prix des hydrocarbures entre janvier et juin 2022, atteignant 69% pour le gasoil et 51% pour l’essence.

Concernant les prix intérieurs à la production, notamment les prix de l’huile de table, la ministre rappelle les hausses successives la concernant depuis fin 2021. Des hausses ayant dépassé les 70% avant de se stabiliser, au second semestre de 2022, après une légère baisse des prix.

Les prix du lait ont également connu des hausses importantes “liées à des pénuries de cheptel et à plusieurs facteurs”. Cela dit, ces prix sont devenus “relativement stables après l’intervention du gouvernement”.

Quant aux prix de certains produits agricoles, la ministre rappelle, dans le cadre de sa présentation, que ces produits sont soumis à “la logique de l’offre, de la demande et de la production saisonnière”. Ils sont également “affectés par les niveaux de récolte et les conditions climatiques”. Elle souligne que “des augmentations significatives ont été enregistrées au début de cette année (2023, ndlr)” :

  • l’augmentation des frais de production ;
  • le manque de ressources en eau durant l’année précédente ;
  • la vague de froid en début d’année.

Les prix de la viande rouge ont été marqués par des hausses significatives au début de cette année, puis ont progressivement baissé après l’intervention du gouvernement. Selon la ministre, les raisons de cette augmentation sont dues à plusieurs facteurs, dont les plus importants sont :

  • l’augmentation du prix des aliments composés ;
  • la non-vaccination du bétail durant la période Covid, ce qui a contribué à réduire le nombre de bovins ;
  • la sécheresse qui a conduit les agriculteurs à l’abattage des bovins.

Nadia Fettah s’est également arrêtée sur les principaux facteurs ayant impacté les prix intérieurs et cite :

- la forte demande de matières premières après la fin de la crise sanitaire ;

- les déséquilibres dans les chaînes de distribution, avec plusieurs intermédiaires qui ont créé une sorte de spéculation sur les prix ;

- la vague de froid qui a balayé un large éventail de régions au début de l’année ;

- la pénurie de têtes de bovins en raison de la sécheresse et du défaut de vaccination des troupeaux pendant la crise sanitaire ;

- des coûts de production élevés, compte tenu de la hausse d’énergie et de nombreux produits (semences, engrais, etc.) ;

- l’importante pénurie de précipitations en 2022 et le déclin de la récolte nationale de nombreux produits ;

- le déséquilibre des réseaux de distribution mondiaux et la hausse des coûts de transport au niveau international.

Une offre suffisante pour Ramadan

En évoquant la situation d’approvisionnement des marchés à l’approche du mois de Ramadan, la ministre se montre rassurante et précise que “les marchés nationaux sont approvisionnés en quantités abondantes de tous les produits les plus consommés”.

Ainsi, l’offre en matière de produits agricoles de fruits et légumes est “suffisante” et “répond aux besoins nationaux”. Les réserves de blé varient quant à elles de deux à trois mois, tandis que les stocks de sucre dépassent quatre mois, et que les stocks d’huile et de beurre dépassent deux mois.

“L’offre des produits les plus consommés au cours de ce mois - en particulier les dattes et le lait - est disponible et en quantités supérieures à la demande”, affirme-t-elle. “Les besoins nationaux en légumineuses sont également suffisants, et une partie importante a été importée au cours des premiers mois de cette année”.

Quant au stock de carburant disponible, la ministre précise qu’il “couvre les besoins nationaux pendant 53 jours”, “le gasoil couvre 29 jours, tandis que le stock de gaz butane couvre 26 jours”.

En ce qui concerne les viandes, surtout les rouges, la ministre précise que l’offre est “suffisante” et “couvre les besoins nationaux”. Elle précise qu’entre le 20 octobre 2022 et le 14 mars 2023, 16.624 bovins ont été importés, dont plus de 7.000 ont été fournis à partir du 3 février 2023.

Enfin, “pour le poisson dont la consommation augmente durant ce mois sacré, la production nationale durant le mois de février 2023 a connu une hausse significative, qui permettra de répondre aux besoins des citoyens”, indique la ministre.

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