Sonasid : une bonne résilience en 2022 grâce à l’efficacité opérationnelle et à la fibre d’acier

| Le 21/3/2023 à 12:54
En 2022, le groupe a bien résisté malgré une baisse notable de la demande à partir du S2, notamment dans le logement social. Le lancement et les premières ventes de la nouvelle fibre d’acier, couplés à l’excellence opérationnelle du groupe, lui ont permis de conserver un EBITDA solide.

Le groupe a organisé, le 20 mars, une conférence de presse à Casablanca pour présenter ses résultats 2022.

Une année qui a été jalonnée de challenges pour le sidérurgiste, qui a dû faire face à une forte contraction sur le marché de la construction, notamment le logement social qui consomme 15.000 tonnes de rond à béton par mois, du fait de l’inflation persistante.

Le groupe affiche en 2022 un chiffre d’affaires en croissance de 10% à 4 851 MDH, parvenant à maintenir son EBITDA à 303 MDH en 2022, en progression de 1% par rapport à l’année précédente, ce qui représente 6% du chiffre d’affaires annuel. Un résultat obtenu grâce notamment à la bonne exécution du programme stratégique, axé sur le renforcement de la compétitivité, l’optimisation des coûts fixes et le développement de nouveaux relais de croissance, qui a permis de maîtriser l’impact de la contraction du marché de la construction.

Le RNPG est ressorti en baisse de 20% à 86 MDH, en raison de la baisse des volumes et d’un impact non récurrent lié à la réévaluation de l’ensemble des actifs et passifs d’impôts différés (selon la norme IAS12), dans le cadre de la hausse de l’impôt sur les sociétés prévue par la loi de finances 2023. Dans la même lignée, le dividende recule de 21% à 30 dirhams par action au titre de l’année 2022.

Un retrait de la demande amorti par de bonnes performances opérationnelles et un bon dynamisme de la fibre d’acier

Malgré un bon effet prix, durant l’année 2022, le groupe a subi une forte contraction de la demande durant le second semestre. "Dans ce contexte, Sonasid a connu une année 2022 compliquée, notamment avec l’arrêt de la construction des logements sociaux qui consomment 15.000 tonnes par mois de rond à béton. Cela s’est vu sur la baisse dans la consommation de ciment l’an dernier. Grâce à notre stratégie de performance opérationnelle, nous avons pu amortir ce choc et maintenir notre EBITDA à niveau. C’est aussi le fruit de nos nouveaux projets comme la fibre d’acier", souligne le directeur général du groupe, Ismaïl Akalay. Le directeur financier, Youssef Hbabi, a précisé que la contraction du marché avait compté pour 60 MDH et l’effet de change négatif avait pesé pour 31 MDH en 2022.

Le groupe a en effet lancé son projet de fibre d’acier, dont la production et les premières ventes ont été réalisées en décembre 2022 dans son usine de Nador. "Il était prévu que cette production démarre au 4e trimestre, mais il y a eu des retards causés par l’équipementier qui devait nous livrer les équipements", explique le DG. Une partie de cette fibre, dont la majorité est destinée à l’export, a été vendue, notamment à la France, dans le cadre de la réalisation du métro parisien. "Nous participons à la construction de ce métro avec la fibre d’acier. Nous avons également exporté en Afrique du Sud et alimenté le marché local avec des industriels qui construisent des usines", précise Ismaïl Akalay.

La directrice marketing et commerciale du groupe, Assia Baraka, a d’ailleurs confirmé cette bonne dynamique export, avec une ambition de réaliser d’ici 3 ans 15% du chiffre d’affaires total du groupe à l’export, dont 5% représentés par la fibre d’acier. Cette année, la fibre jouera son rôle de relai de croissance grâce à un effet d’année pleine avec une capacité de production de 20.000 tonnes par an.

Le groupe entend aussi développer de nouveaux projets de développement d’acier à forte valeur ajoutée pour doubler son EBITDA d’ici 2025. "Nous avons commencé avec la fibre et avons d’autres projets que nous lancerons cette année. Nous avons l’ambition de nous appuyer sur notre centre de recherche et sur la transformation des nuisances de la sidérurgie en valeur ajoutée, comme la poussière d’acier. Tout cela permettra l’amélioration opérationnelle de nos usines", explique Ismaïl Akalay. Le groupe compte également appuyer cela à travers des investissements importants de l’ordre de 140 MDH à 150 MDH cette année.

La dynamique en 2023 pourrait être boostée par l’annonce des aides aux logements

Le directeur général confiait que l’année 2023 avait commencé comme s’est terminée l’année 2022. Une demande assez faible est perceptible, notamment du fait de l’arrêt du logement social. "Le logement social est quasiment à l’arrêt du fait de la hausse des matériaux de construction. Nous sommes tous dans l’attente de l’annonce de l’aide aux primo-acquéreurs des logements sociaux. Si cela est annoncé, je pense que ce sera une très bonne nouvelle", note le DG du groupe.

Parallèlement, des annonces d’investissements ont été faites sur l’infrastructure. "Le ministre a annoncé que 45 MMDH seront dépensés cette année ; nous surveillons donc la situation et serons au rendez-vous pour profiter de cette opportunité", poursuit Ismaïl Akalay.

Le groupe pourra aussi profiter du retrait des produits turcs du marché marocain cette année, notamment du fait de la catastrophe engendrée par le séisme. "Erdogan a annoncé un besoin de 4 millions de tonnes d’acier pour reconstruire ce qui a été détruit lors du séisme. Cela conduira donc la production turque vers son marché domestique et non vers l’exportation. Nous aurons donc un niveau de produits sidérurgiques turcs très faible cette année", explique le directeur général.

Le groupe compte également profiter de son acier vert pour s’offrir des opportunités d’export au sein de l’Union européenne, à l’arrivée effective de la taxe carbone en 2026.

Une préparation à la mise en place de la taxe carbone

Dès juillet 2022, le directeur général du groupe nous informait que Sonasid allait bénéficier d’un processus de certification de son acier vert par un bureau en Europe, du fait que le groupe produit son acier à partir d’énergie renouvelable à 85%.

La directrice marketing et communication a expliqué durant la conférence que "dès la fin de cette année, il faudra déclarer les émissions de carbone par produit. Entre 2023 et 2025, il s’agira simplement d’une déclaration des émissions et à partir de 2026, des droits seront appliqués en fonction des émissions de carbone". Le groupe est en cours de certification auprès de l’institut technique du Luxembourg, qui a commencé à faire le compte des émissions de CO2 du groupe. "Ce travail théorique est terminé, nous attendons un second certificateur qui devrait venir sur le terrain. Nous espérons être certifiés courant de cette année", explique le dirigeant.

Le groupe cherche également à atteindre les 100% d’énergie renouvelable avec l’installation de 4 MWh, notamment avec l’installation, dans un premier temps, du parc photovoltaïque de Nador en juillet dernier.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 19/4/2024 à 16:01

    “Le Maroc peut lorgner 5% ou 6% de croissance économique” (Maxime Darmet, Allianz)

    Lors d’un entretien avec Médias24, l’économiste sénior d’Allianz, Maxime Darmet, est revenu sur les grands chamboulements du monde économique depuis les cinq dernières années et a évoqué les perspectives de l’économie marocaine. Selon lui, plusieurs leviers sont actionnables pour faire bénéficier l’économie d’un souffle de croissance et la porter à 5% ou 6%. Entretien.
  • | Le 18/4/2024 à 17:48

    L'immobilier à Benslimane, ville en devenir : prix, volume de transactions, évolution...

    Dans un futur proche, Benslimane connaîtra un bouleversement notable avec la construction du plus grand stade de football du monde (115.000 places) et une station de ligne à grande vitesse (LGV). Ces équipements renforceront l'attractivité de la ville, notamment sur le plan immobilier. En attendant que ce changement se matérialise, voici ce que l'on sait aujourd'hui de l'activité immobilière et des prix pratiqués.
  • | Le 17/4/2024 à 15:12

    Assurances : le secteur doit se moderniser pour faire face aux incertitudes grandissantes

    À l'occasion de la 10e édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance ce 17 avril, les chamboulements du secteur dans un monde incertain étaient au centre du débat. Le président de la Fédération marocaine de l'assurance, Mohamed Hassan Bensalah, et la ministre de l'Économie, Nadia Fettah, ont évoqué l'impact de cette incertitude globale sur le secteur, et comment s'y adapter.
  • | Le 16/4/2024 à 14:07

    Bourse : nouveau record pour Addoha avec plus de 230 MDH échangés au cours de la séance

    A la clôture de la séance du 16 avril, l'immobilière affichait un volume d'échange dépassant 230 MDH, avec un peu plus de 6,2 millions d'actions. Un record qui succède à celui établi le 9 avril. Les OPCVM et les personnes physiques à fort portefeuille se positionnent. La valeur a progressé de 500% depuis début 2023.
  • | Le 15/4/2024 à 17:07

    Créations d’entreprises : un démarrage maussade en janvier 2024

    Le nombre de créations d’entreprises recensées en janvier a baissé de près de 2% par rapport à janvier 2023 à 6.969 entreprises. La part créée dans le secteur du BTP a progressé d’une année sur l’autre. Cependant, ce chiffre n’a jamais été aussi bas depuis 2017. Pour Zakaria Fahim, président de l’Union des auto-entrepreneurs Bidaya, cela s’explique par une conjoncture encore compliquée et un délaissement du statut d’autoentrepreneur.
  • | Le 13/4/2024 à 13:29

    Addoha et Alliances ont atteint des volumes d'échange records à la cote le 9 avril

    Les volumes d'échange sur les deux valeurs immobilières ont dépassé les 210 MDH lors de la séance du 9 avril. Un record. Ces chiffres s'expliquent par un effet de concentration du fait de plusieurs jours fériés dans la semaine. De plus en plus d'investisseurs OPCVM et de gros investisseurs personnes physiques se positionnent sur le secteur immobilier, dont le poids dans l'indice avoisine les 4%.