Une croissance de 6,5% et 440.000 emplois créés par an pour atteindre les objectifs du NMD

Une politique nationale de l’emploi et de l’entrepreneuriat à l’horizon 2035, qui vise à concrétiser les objectifs du Nouveau Modèle de développement, est en cours de concertation avec les parties prenantes. 

Une croissance de 6,5% et 440.000 emplois créés par an pour atteindre les objectifs du NMD

Le 17 mars 2023 à 10h45

Modifié 17 mars 2023 à 11h45

Une politique nationale de l’emploi et de l’entrepreneuriat à l’horizon 2035, qui vise à concrétiser les objectifs du Nouveau Modèle de développement, est en cours de concertation avec les parties prenantes. 

Pour ne pas creuser les chiffres du chômage, le Maroc doit au moins réaliser une croissance de 4,6% et créer 170.000 emplois par an, selon une étude prospective réalisée par le ministère de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. 

Les résultats de cette étude ont été présentés par l’expert de la Banque mondiale David Robalino, lors de la plénière inaugurale d’un atelier organisé ces 16 et 17 mars à Skhirat pour la formulation de la politique nationale de l’emploi et de l’entrepreneuriat. 

Trois scénarios à l’horizon 2035 

Les résultats de l’étude se basent sur trois scénarios différents à l’horizon 2035 : 

- Le premier scénario a pour objectif de garder les mêmes chiffres en rapport avec le taux de chômage et le taux d’inactivité.  

- Le deuxième scénario est celui des objectifs du Nouveau Modèle de développement (NMD) en termes d’emploi, à savoir la réduction du taux de chômage d’environ 60% et l’augmentation du taux de participation des femmes à 45% au lieu de 21% actuellement. 

Pour ces deux premiers scénarios, les tendances par rapport à la croissance de la productivité du travail et la distribution de l’emploi par secteur économique ne changent pas. 

- Le troisième scénario est un objectif alternatif appelé NMD Light, où le taux de participation des femmes n’augmente que de 50%. Le scénario simule également une croissance plus importante de la productivité du travail et un emploi des femmes plus important dans les domaines de l’industrie et des services à plus haute valeur ajoutée. 

Les objectifs du NMD nécessitent une croissance d’au moins 6,5% 

Selon la première simulation, dite de statu quo, le Maroc aura besoin de créer 170.000 emplois par an. Même pour ce scénario minimal par rapport aux objectifs du NMD, la création de 170.000 emplois par an n’est pas évidente, sachant que celle de la période 2015-2019 était d’à peine 50.000 emplois par an.  

Pour atteindre cet objectif, il faudra un taux de croissance moyen de 4,6% au minimum qui reviendrait à atteindre un PIB/ habitant à parité de pouvoir d’achat (ppa) de 13.000 dollars. 

Pour atteindre les objectifs du deuxième scénario, celui du NMD, il faudra créer près de 440.000 emplois en moyenne par an, dont 280.000 emplois pour les femmes, et réaliser un taux de croissance de 6,5% et un PIB/habitant (ppa) de 16.600 dollars. 

Pour le troisième scénario, il faudra créer près de 300.000 emplois par an en moyenne et réaliser un taux de croissance moyen de 6,3% et un PIB/habitant (ppa) de 16.100 dollars. Notons que le PIB/ habitant (ppa) au Maroc actuellement est d’environ 7.600 dollars. 

Le taux d’investissement varie entre 28% et 30% dans les trois cas et se concentre principalement dans l’industrie, les services et les services sociaux et publics (éducation, santé, etc.). 

La politique nationale de l’emploi et de l’entrepreneuriat (PNEE – 2035) 

L’organisation de cet atelier intervient dans le cadre de la concertation pour le lancement de la politique nationale de l’emploi et de l’entrepreneuriat (2023-2035). Celle-ci vise trois objectifs, a indiqué Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences : 

- La création de plus de postes d’emploi. "Si la stratégie ne créé pas d’emplois, c’est qu’elle aura échoué. Mais il s’agit aussi de préserver les postes d’emplois. Il faudra aussi gérer la grande tension sur certains profils et compétences", a souligné le ministre. 

- La qualité de ces emplois créés. "On ne peut être compétitifs que sur le niveau des salaires, il faudra de plus en plus d’emploi décents et de qualité."

- L’inclusion. "Il faudra faciliter l’accès au travail aux couches défavorisées et augmenter le taux d’activité des femmes", explique Younes Sekkouri.  

La PNEE vise également la réussite de la généralisation de la sécurité sociale et la réduction du poids de l’économie informelle, a indiqué un communiqué du ministère. 

Le PNEE 2035 devra être finalisé en mai 2023 pour que les premières mesures soient inclues dans le projet de loi de finances de 2024. Son processus d’élaboration a démarré le 15 novembre dernier par une réunion de cadrage qui a fixé les objectifs cités plus haut. Elle s’est poursuivie avec un processus de consultation pendant les mois de janvier et de février. L’atelier de ce mercredi devra contribuer à sa formulation, tandis qu’un autre atelier prévu plus tard sera consacré à sa validation. 

Les travaux de l’atelier de formulation de la PNEE 2035 sont axés autour de cinq axes de travail. Trois concernent les objectifs de la politique nationale de l’emploi et de l’entrepreneuriat :  

1 – Préservation, création d’emplois, formalisation et développement des métiers à forte valeur ajoutée ;  

2 – Accès équitable aux emplois décents ;  

3 – Amélioration de la qualité des emplois ;

4 – Gouvernance nationale, budgétisation pro-emploi et dialogue social ;  

5 – Équité spatiale et régionalisation de la politique de l’emploi. 

Cette nouvelle politique devra palier les défaillances observées dans l’évaluation à mi-parcours de la Stratégie nationale pour l’emploi (SNE 2015-2025) et du Plan national de promotion de l’emploi (PNPE 2017-2021). L’une de ses défaillances était qu’il s’appuyait sur un modèle de croissance qui ne générait pas suffisamment d’emplois.  

Selon David Robalino, cela s’explique surtout par une hausse de la productivité apparente du travail (ne tenant compte que du seul facteur travail comme ressource mobilisée), en raison de l’accumulation du capital par travailleur, c’est-à-dire une croissance intensive en capital, mais qui ne génère pas assez d’emploi.  

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