Dossier Cet article est issu du dossier «Football: Candidature Maroc-Espagne-Portugal à la Coupe du Monde 2030» Voir tout le sommaire

Mondial 2030 : pourquoi la candidature maroco-ibérique est imbattable (Experts)

En plus de sa forte symbolique historique et civilisationnelle, la candidature maroco-hispano-portugaise dispose de plusieurs atouts intrinsèques qui font d’elle la favorite pour remporter l’organisation du Mondial 2030. Avis de spécialistes.

Mondial 2030 : pourquoi la candidature maroco-ibérique est imbattable (Experts)

Le 16 mars 2023 à 18h11

Modifié 23 juin 2023 à 8h40

En plus de sa forte symbolique historique et civilisationnelle, la candidature maroco-hispano-portugaise dispose de plusieurs atouts intrinsèques qui font d’elle la favorite pour remporter l’organisation du Mondial 2030. Avis de spécialistes.

"Imbattable !" C’est le terme utilisé par le journal britannique The Times pour qualifier la candidature commune du Maroc, de l’Espagne et du Portugal pour l’organisation du Mondial 2030. Un avis que partagent plusieurs personnalités du monde du football international, qui y voient une initiative "historique".

Président du comité de candidature du Maroc à l'organisation de la Coupe du monde 2006, Driss Benhima partage également cet avis. Joint par Médias24, il se dit d’abord fier et très content de cette candidature commune entre les trois pays.

"C’est un dossier imbattable en effet. Le Maroc, l’Espagne et le Portugal sont des pays de tradition footballistique, avec un palmarès exceptionnel et une passion populaire pour le foot. Les capacités d’organisation des trois pays sont également très bonnes. C’est difficile de trouver une alternative à cette candidature pour le Mondial 2030."

Une candidature à forte symbolique

Cette candidature sera également un "grand rendez-vous pour la jeunesse africaine et européenne", selon Driss Benhima. "Ce sera une très belle coupe du Monde."

Se présentant face à la candidature latino-américaine (Argentine, Uruguay, Paraguay et Chili) qui fait jouer la symbolique du centenaire du Mondial, organisé pour sa 1re édition en Uruguay en 1930, la candidature maroco-ibérique revêt une importance symbolique qui en fait une candidature "historique", comme l’a souligné le Roi Mohammed VI lors de l’annonce de cette initiative à Kigali.

Sans précédent dans l’histoire du football, cette candidature commune sera celle de la jonction entre l’Afrique et l’Europe, entre le nord et le sud de la Méditerranée, et entre les mondes africain, arabe et euro-méditerranéen, a noté le souverain. Une candidature "du rassemblement autour du meilleur de part et d’autre, et la démonstration d’une alliance de génie, de créativité, d’expérience et de moyens".

Ce qu’a confirmé le lendemain le Premier ministre portugais. "Cette candidature a une charge très positive et envoie un message très important au monde entier, à l'Europe et à l'Afrique, à savoir que nous sommes deux continents voisins qui veulent travailler ensemble", a relevé António Luís Santos da Costa, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, à l’issue de la réunion mixte bilatérale.

"A travers cette candidature, ce que nous voulons, c'est célébrer le sport ensemble en défendant une compétition juste et équilibrée" , a déclaré le Premier ministre portugais, ajoutant que "c'est la première fois qu'une candidature commune est présentée de part et d'autre de la Méditerranée entre l'Afrique et l'Europe". Une candidature qui réunit, selon ses termes, "ce que personne ne peut séparer".

Une candidature qui fait l’union de deux continents, l’Europe et l’Afrique, deux rives de la Méditerranée, et trois royaumes qui ont une histoire multiséculaire commune, donnant ainsi un sens qui dépasse l’univers du sport. Une symbolique forte qui vient concurrencer la symbolique du "centenaire" avancée par l’Uruguay et ses trois partenaires latino-américains.

La proximité et le facteur 'Afrique'

Mais au-delà de l'aspect de la symbolique, le dossier maroco-ibérique dispose de sérieux atouts intrinsèques.

Journaliste sportif et fin connaisseur des arcanes de la FIFA et du football mondial, le Dr Oussama Benabdellah nous explique que le principal atout est la géographie, la proximité, les distances entre les pays et entre stades.

"Les stades espagnols, portugais et marocains sont à une heure de vol, même si on est sur deux continents. C’est un élément important qui va rendre ce Mondial unique", souligne le Dr Benabdellah.

Autre atout indéniable, au-delà de l’argument des infrastructures sportives et routières, des connexions aériennes et des capacités hôtelières : l’implication de l’Afrique, à travers la présence du Maroc.

"Le dossier latino-américain était un grand concurrent de la candidature de l’Espagne et du Portugal. Avec le Maroc, le dossier bénéficiera de l’appui du continent africain, qui représente 54 voix. La candidature a également l’appui de l’UEFA, qui compte 55 voix, sachant qu’il faut 106 voix pour gagner le droit d’accueillir la Coupe du monde", rappelle le Dr Benabdellah.

Au-delà de ce calcul électoral, qui révèle toutes les chances de cette candidature qui peut également compter sur des appuis en Asie et dans le monde arabe, il y a le facteur 'Afrique' qui joue énormément.

"L’Afrique a organisé cette compétition une seule fois dans l’histoire, et c’était en 2010. Vingt ans plus tard, le continent a toute la légitimité pour accueillir cette compétition qui a fait entre-temps le tour du monde. 2030 est le moment africain par excellence. Et cela sera pris en compte par la Fifa et les votants", souligne-t-il.

Les biais du dossier saoudien

Mais tout cela reste pour l’instant hypothétique, car comme nous le confie le ministre des Sports Chakib, Benmoussa, "les candidatures ne sont pas encore ouvertes officiellement. Et d’autres intérêts vont peut-être s’exprimer dans les prochains jours".

Ces intérêts, tout le monde les connaît : ce sont ceux de l’Arabie saoudite, qui ne cache pas son intention de concourir pour la compétition, dans un dossier commun avec l’Egypte et la Grèce. Une manière de faire basculer l’Afrique et l’Europe dans son camp.

Si cette candidature se concrétise, ce sont tous les calculs du Maroc, de l'Espagne et du Portugal qui devront être revus. Mais selon plusieurs sources, rien n’est encore tranché. La candidature saoudienne n’est pas encore officielle, et même si elle le devient, elle a peu de chances de convaincre, estime le Dr Oussama Benabdellah.

"L’Arabie saoudite veut impliquer l’Egypte pour donner à son dossier une couleur africaine, et la Grèce pour le côté européen. Mais en plus d’être hétéroclite, puisque rien ne lie la Grèce à l’Arabie saoudite ou à l’Egypte, cette candidature pose un grand problème. La dernière édition du Mondial a été jouée en Asie, au Qatar. Il serait difficile, voire impossible de voir la FIFA décerner un autre Mondial à un pays asiatique, voisin du Qatar, pour 2030. Il y a certaines voix au sein de la FIFA qui veulent pousser l’Arabie saoudite à renoncer à l’édition 2030 pour soumettre sa candidature au Mondial 2034. Je pense que cela aurait plus de sens."

Et c’est exactement ce qu’a révélé The Times. Selon les sources du journal britannique, "de hauts responsables du football mondial pensent que la candidature Espagne-Portugal-Maroc persuaderait les Saoudiens de se concentrer plutôt sur 2034, ce qui serait également logique étant donné que 2030 est si proche du tournoi organisé par son voisin, le Qatar, l'année dernière".

Un Mondial maroco-hispano-portugais serait plus attractif pour les sponsors

Voilà qui pourrait restreindre la course au Mondial entre le dossier maroco-ibérique et la candidature latino-américaine, qui reste, selon les spécialistes, une candidature sérieuse. Même si l’annonce de l’implication du Maroc avec le Portugal et l’Espagne est venue réduire ses chances.

Car un autre facteur, et non des moindres, entre en jeu : les sponsors. Le Maroc, le Portugal et l’Espagne partent d’égal à égal avec les pays d’Amérique latine sur l’engouement populaire pour le foot. Mais les sponsors, devenus une force de décision au sein de la FIFA, auraient plus de profits à voir le Mondial se jouer au Maroc, en Espagne et au Portugal, qui disposent d’un grand atout : les horaires de diffusion des matchs qui seraient alignés sur l’horaire GMT, celui de la compétition la plus populaire et la plus suivie dans le monde : la Champions League européenne. Sans compter la tradition touristique des trois destinations, habituées à accueillir toutes les années des dizaines de millions de touristes des quatre coins du monde, avec des connexions aériennes bien rodées avec le monde entier.

"L’Europe est un grand marché pour les sponsors. Un marché mature. Sur cela, il n’y pas de sujet. Mais l’Afrique est un terrain où il y a un grand potentiel pour les sponsors. L’organisation d’un Mondial entre les deux continents serait l’occasion en or pour les sponsors d’élargir leur marché au continent africain. C’est le cas également pour la FIFA et ses responsables actuels qui comptent beaucoup sur l’Afrique, qui reste un marché à fort potentiel de développement", estime un marketeur marocain, qui a travaillé sur le dernier dossier de candidature du Royaume pour le Mondial 2026.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Sothema: Communiqué Post Conseil d’Administration : RESULTAT ANNUEL 2023.

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.

CFC Conférence. Présentation du rapport OCDE-UA sur la “Dynamiques de développement en Afrique”