“Le gouvernement subventionnera le loyer des TPE pour les ramener vers le formel” (Sekkouri)
La subvention au loyer sera plafonnée à 10.000 dirhams sur l’année. D’autres mesures comme la prise en charge des frais liés aux activités back office-comptabilité-finances et la réorientation de l’effort de la formation professionnelle sont prévues.

“Le gouvernement subventionnera le loyer des TPE pour les ramener vers le formel” (Sekkouri)
La subvention au loyer sera plafonnée à 10.000 dirhams sur l’année. D’autres mesures comme la prise en charge des frais liés aux activités back office-comptabilité-finances et la réorientation de l’effort de la formation professionnelle sont prévues.
Intervenant à l’occasion de la Conférence nationale sur l’environnement des affaires, ce mercredi 15 mars à Rabat, le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, a révélé les nouvelles mesures gouvernementales pour libérer le potentiel des très petites entreprises (TPE).
"Nous avons prévu, pour la première fois dans l’histoire du gouvernement du Maroc, de prendre en charge les frais de loyer pour ramener les entreprises de l’informel au formel", a-t-il annoncé. Cette subvention au loyer sera plafonnée à 10.000 dirhams sur l’année, avec une contribution forte autour de 50%.
D’autres mesures inédites sont envisagées. "Nous avons prévu pour la première fois la prise en charge de frais de tenue de tout ce qui est back office, comptabilité et finances, plafonnée à 10.000 dirhams pour les TPE et les auto-entrepreneurs."
Le ministre est également revenu sur les mesures ciblant l’emploi et visant à alléger la charge salariale en attendant la réforme du Code du travail, qui démarrera selon lui en juillet 2023, dans le cadre du dialogue social.
"Nous avons innové avec le programme Awrach, qui, pour la première fois, a réorienté l’effort de toute TPE de moins de 10 MDH de chiffre d’affaires pour verser, sur une période de neuf mois, une prime de 1.500 DH par salarié, à condition que l’entreprise le garde pendant douze mois", a-t-il précisé.
"70% des entrepreneurs sont dans l’informel"
Selon les résultats d’une enquête réalisée par le ministère de l’Inclusion économique, le ministère de l’Economie et la Banque africaine de développement (BAD), dévoilés par Younes Sekkouri en primeur lors de la Conférence nationale sur l’environnement des affaires, 70% des entrepreneurs au Maroc opèrent de manière informelle.
L’enquête réalisée auprès de 10.000 entrepreneurs, échantillon représentatif des 4,7 millions d’entrepreneurs au Maroc, révèle que 44% des entrepreneurs le sont par opportunité. Le reste entreprend par défaut. De plus, la majorité des entrepreneurs sondés n’a pas atteint des niveaux élevés d’études ou de formations. Seulement 2% seulement ont accès aux programmes gouvernementaux, tandis que 8% ont accès à un financement bancaire.
"Le leitmotiv de ce gouvernement est d’agir très vite, de lancer rapidement des programmes proactifs et de réagir sur l’ensemble des politiques du contour", avance Younes Sekkouri.
Le ministre de l’Inclusion économique d’ajouter : "La question de l’accompagnement se pose lorsque l’on entre dans le détail. 1% seulement [des entrepreneurs, ndlr] ont accès à un accompagnement de qualité dans les différentes phases, notamment pré, pendant et post-création. Plusieurs programmes, à l’instar de Forsa, sont en train de renforcer l’accompagnement dans les régions."
"La question du cadre réglementaire et légal se pose également. Nous avons 540.000 auto-entrepreneurs déclarés. Quelque 300.000 sont actifs mais seulement 60.000 paient leurs impôts", a précisé le ministre.
"Il y a une réalité dure. Lorsque l’on a voulu agir sur le sujet, nous avons en premier lieu lancé le programme Awrach, avec un chiffre très ambitieux en matière d’accompagnement et un processus d’accompagnement développé, qui a capitalisé sur l’ensemble des expériences territoriales en la matière."
"Nous avons lancé des offres complémentaires : 100.000 entrepreneurs sur la durée du mandat du gouvernement à travers l’ANAPEC", a-t-il encore souligné.