Céréales et arbres fruitiers, principaux bénéficiaires des dernières pluies
En situation de stress abiotique, les céréales d'automne, qui sont au milieu de leur cycle de vie, vont tirer avantage des récentes pluies, au même titre que les arbres fruitiers, la tomate et certaines cultures maraîchères de plein champ.
Céréales et arbres fruitiers, principaux bénéficiaires des dernières pluies
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C. C.
Le 27 février 2023 à 16h42
Modifié 28 février 2023 à 13h00En situation de stress abiotique, les céréales d'automne, qui sont au milieu de leur cycle de vie, vont tirer avantage des récentes pluies, au même titre que les arbres fruitiers, la tomate et certaines cultures maraîchères de plein champ.
Les dernières pluies enregistrées dans le Royaume sont bénéfiques pour un ensemble de cultures, en particulier les céréales d'automne qui se trouvent en situation de stress abiotique (conditions de croissance sous-optimales) à cause de la sécheresse.
Si la répartition géographique exacte des récentes précipitations dans une même province n’est pas précisée, la Direction générale de la météorologie (DGM) fait tout de même état de précipitations cumulées qui ont avoisiné ou dépassé les 30 mm dans certaines régions agricoles du pays, du vendredi 24 au lundi 27 février.
C’est le cas notamment de la province de Béni Mellal (27 mm). A Kénitra, le cumul des pluies a dépassé 32 mm, tandis que 19 mm de précipitations ont été enregistrées dans la province de Marrakech, 18 mm à Fès-Meknès et 9 mm à Agadir. Des pluies qui auront un impact positif sur les céréales.
Des céréales quasiment sauvées du stress abiotique
Cette année, la superficie de céréales d'automne est de 4,3 millions d'hectares, soit près de 70% de la superficie agricole utile. Les cultures céréalières (blé dur, blé tendre, orge) sont actuellement à la moitié de leur cycle de production.
"C’est la phase invisible à l'œil nu de la formation de l’épi, à l’intérieur même de la plante. On appelle ce stade épi 1 cm. Il est atteint lorsque la distance entre le sommet de l'épi et le plateau de tallage est, en moyenne, de 1 cm sur le maître-brin ou tige principale", explique à Médias24, Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome.
"Les céréales ont souffert du stress hydrique qui a également impacté leur croissance. C’est le cas de 25% des parcelles au niveau de la zone agricole de Fès", indique Ilyas Lakhdar, ingénieur agronome dans la région de Fès-Saïss.
"Mais rien n’est encore perdu", reprend-il. "Avec les dernières pluies, on espère une amélioration de l’état des cultures céréalières, surtout avec l’apport des engrais azotés qui sont désormais disponibles bien qu'à des tarifs élevés."
Des engrais azotés à utiliser à bon escient
La hausse des températures va favoriser une croissance plus rapide des plantes, "mais les besoins seront plus importants au niveau des précipitations et des engrais", souligne Abdelmoumen Guennouni. Déterminants dans la croissance des plantes, les engrais azotés doivent être utilisés à bon escient.
"Il faut répartir l’apport des engrais azotés deux ou trois fois par cycle de production, notamment lors de la phase du tallage et de la montaison, puis lors de la formation des grains", ajoute-t-il. "Enfin, le dernier apport permet le gonflement et le remplissage des grains. C’est cette dernière étape qui conditionne le rendement."
Cela dit, la vigilance est de mise dans l’utilisation de cet élément nutritif, notamment en cas de précipitation. "C’est un engrais soluble et, dès qu’il pleut, il peut devenir inefficace en dépassant le niveau des racines des plantes avant la nitrification (processus de transformation des nitrification qui permet à l’azote de devenir assimilables par la plante)", indique notre interlocuteur.
"Si la pluie tombe avant la fin de ce processus, l’azote descend en profondeur et devient inefficace", prévient-il, à l’inverse des arbres fruitiers pour qui les précipitations sont bénéfiques en tous points.
Des agrumes à la croissance améliorée
Dans la province de Béni Mellal, les arbres fruitiers (oliviers, grenadiers, citronniers...) sont abondants. Mais le manque de pluie y est également persistant. Aussi, les dernières précipitations tombent-elles à point nommé. Alors que les rosacées (pommes, poires, abricots, prunes) sont récemment sorties de leur période de dormance, les agrumes profiteront de la qualité de l’eau de pluie, car ce sont des cultures essentiellement irriguées.
"Les eaux pluviales sont de meilleure qualité que les eaux de pompage. L’eau douce bénéficie à la plante et ses feuillages. La photosynthèse devient plus performante et le sol plus humide", assure Abdelmoumen Guennouni. "La qualité du sol est ainsi positivement impactée par les eaux de pluie, car elle réduit le taux de salinité des terres et améliore par conséquent la croissance et le développement", précise-t-il.
Les agrumes du Souss-Massa sont également concernés. Mais pas seulement. La tomate est certes sous serre et irriguée, mais cette eau provient des barrages ou des nappes phréatiques dont les niveaux dépendent des précipitations. Ainsi, les récentes pluies, bien que modestes, seront bénéfiques à la culture de la tomate dans la région d'Agadir.
De surcroît, "ces précipitations adoucissent les températures, permettant de récolter des tomates plus souvent car le mûrissement sera plus rapide. Les cultures maraîchères de plein champ, dont les propriétaires sont généralement des petits agriculteurs, bénéficieront de ces pluies”, conclut un ingénieur agronome de la région de Souss-Massa.
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