Sanlam Maroc : tour d’horizon du marché et des perspectives de l’assurance-vie

Le groupe Sanlam Maroc s’est vu décerner, le 15 février, le prix "Innovation Produit" des trophées de l'Assurance pour son offre Continuité scolaire. L'occasion de revenir avec l’assureur sur son activité d’assurance-vie, épargne et prévoyance, et de faire un état des lieux du marché et des perspectives d’évolution dans un environnement en mutation.
Le secteur se positionne pour profiter de la généralisation de l’AMO et d’un cadre favorable apporté par la loi de finances, dont les paramètres favorisent l’épargne à long terme. Médias24 est allé à la rencontre de Marouane Chraibi, Directeur Business Unit Vie & Bancassurance chez Sanlam Maroc, pour prendre le pouls du marché de l’assurance-vie et de ses perspectives d’évolution.
Un marché encore jeune où Sanlam souhaite innover
Aujourd’hui, l’assurance-vie au Maroc, tant sur l’épargne que la prévoyance, est un marché encore jeune qui dispose d’une grande marge de progression. A l’échelle nationale, l’activité compte pour près de la moitié du chiffre d’affaires global, nous indique Marouane Chraibi. Et cette part évolue d’année en année. "Aujourd’hui, l’assurance vie représente près de la moitié du chiffre d’affaires global de l’assurance au Maroc. À fin 2021 au Maroc, nous sommes à environ 23 MMDH pour un chiffre d’affaires global d'environ 50 MMDH."
Si l’activité pèse de plus en plus, la majorité des revenus de l’assurance-vie proviennent de la bancassurance et pas des sociétés d’assurances elles-mêmes. "Ce chiffre d’affaires est cependant généré majoritairement par le canal bancassurance qui représente environ 70% du chiffre d'affaires global marché, et principalement via des produits d’épargne. Or, il est à rappeler que l’assurance-vie englobe le segment épargne et le segment prévoyance décès", précise Marouane Chraibi.
Les 30% restants sont générés par la vente en collectif à hauteur de 25% à 26%, et la vente individuelle à hauteur de 5% à 6%. C’est à ce niveau que Sanlam Maroc aimerait innover en diversifiant les produits d’assurance-vie et les canaux de distribution. "Nous explorons les gisements de vente en individuel. Nous avons dans ce sens une force de vente individuelle sur le terrain qui accompagne les clients et vulgarise les produits de prévoyance vie pour les commercialiser. Chez Sanlam Maroc, nous avons de fortes ambitions en prévoyance vie ; c’est un marché qui reste encore à développer. Rappelons-le, le taux de pénétration de l’assurance est de l’ordre de 4% ; en comparaison avec d’autres économies émergentes ou pays du Nord, nous disposons d’un taux encore faible", précise Marouane Chraibi.
Pour cela, le groupe a lancé un certain nombre d’innovations en 2021 et 2022, notamment le produit de continuité scolaire qui vient répondre aux besoins des parents d’assurer une scolarité à leurs enfants, quels que soient les aléas. "Nous avons également une innovation sur l’assurance décès emprunteur, Assur’Crédit. Ce type de produit se vend généralement à travers le canal bancassurance. Nous l’avons digitalisé et sommes en train de le vendre à travers un parcours numérique et simplifié. Cela permet d’avoir sa délégation bancaire en quelques clics et de payer en ligne."
Ces initiatives et cette volonté de moderniser le secteur de l’assurance-vie ne sortent pas de nulle part. L’activité est en effet un relais de croissance important pour Sanlam Maroc, historiquement plus présent sur le secteur Non-Vie.
Comme l’expliquait à Médias24, en mai 2022, Yahya Chraibi, directeur général de Sanlam Maroc, la bonne progression de l’activité Vie "a été le fruit d’une stratégie particulièrement volontariste pour développer la prévoyance, dont la part a beaucoup augmenté dans notre portefeuille (que ce soit en bancassurance ou hors bancassurance)". Il notait que ce secteur représentait un véritable potentiel de croissance profitable. "L’idée est de continuer à croître fortement mais sainement, en ayant une approche plus fine et ciblée de nos clients et marchés", disait-il.
Le groupe avait lancé en 2021 l’offre "Lwoqt ou Zmane", qui permet à l’assuré de "mettre sa famille à l’abri en cas de décès, sans que ce soit à ‘fonds perdus’ puisque, s’il ne subit pas de sinistre, il peut récupérer au bout de quinze ans toutes les primes qu’il a payées jusqu’alors", précisait Yahya Chraibi.
De nombreux facteurs favorisent le développement de l’assurance-vie
Actuellement, le secteur bénéficie de bonnes perspectives, apportées notamment par un environnement favorable à l’épargne à long terme. "Nous sommes cependant convaincus que le moment est propice pour développer l’assurance-vie, car les évolutions réglementaires qui sont en train de s’opérer ouvrent de nouvelles perspectives", estime Marouane Chraibi.
En effet, la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) est intéressante pour l’assureur, qui y voit un potentiel à capter. "C’est un marché qui reste à créer. Nous pensons que c’est le moment propice pour le faire, car il y a des discontinuités réglementaires qui sont en train de s’opérer. Il s’agit notamment de la généralisation de l’AMO, qui a intégré une grande population dans le portefeuille de la CNSS. Cette population devient de plus en plus sensible et développe un appétit pour la prévoyance vie", explique-t-il.
Cette appétence a notamment été catalysée par la crise sanitaire. "Le Covid a également sensibilisé de nombreux citoyens sur l’importance de l’assurance-vie. Nous remarquons un grand intérêt de la classe moyenne pour les produits d’épargne et de prévoyance", témoigne Marouane Chraibi.
De plus, le contexte fiscal actuel est devenu plus propice à l’épargne, notamment grâce à différents volets de la loi de finances 2023. "Les nouvelles dispositions de la LF 2023 touchent l’épargne d’un point de vue fiscal. Selon nous, ces mesures favorisent vraiment l’épargne à long terme, car il y a un abattement fiscal qui devient beaucoup plus intéressant, et un âge de départ à la retraite qui passe de 50 à 45 ans. Il y a une retenue de 15% non libératoire en cas de rachat précoce."
Ces conditions fiscales avantageuses viennent compenser la perte de rendement connue sur les placements d’épargne, du fait de l’inflation. "Il n’y a pas que le rendement qui entre en jeu. Il s’agit d’une combinaison entre le taux de rendement et les avantages fiscaux", poursuit notre interlocuteur.
Le secteur peut aussi tabler sur une évolution règlementaire de ses activités, notamment en micro-assurance. "Il ne faut pas oublier le cadre juridique de la micro-assurance qui vient d’être mis en place et qui permet de cadrer les produits de micro-assurance et de faciliter leur distribution. Cela a un impact positif dans le cadre de l’inclusion financière. L’idée est d'offrir à une population n’ayant pas accès au système classique, des produits d’assurance-vie", souligne Marouane Chraibi.
"Désormais, il est important d’innover à la fois en termes de canal de distribution et de produit, et de travailler surtout sur la vulgarisation des contrats." Cela passe notamment par des campagnes de communication, des capsules, son réseau de distribution, ses animateurs patrimoniaux et la digitalisation, pour les rendre accessibles au plus grand nombre et démarcher cette nouvelle cible. "Nous pouvons le faire à travers les partenariats avec différentes institutions, courtage ou en direct/individuel. Sans oublier bien évidement la bancassurance qui reste un canal important", conclut notre interlocuteur.

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