Une séquence sur le Sahara marocain au cœur de la suspension de Rachid M’Barki sur BFM TV ?

En dispense d’activité depuis la mi-janvier, Rachid M’Barki, présentateur franco-marocain de la chaîne de télévision française BFM TV, est accusé d’avoir diffusé à l’antenne des contenus "non validés" par sa hiérarchie, notamment sur le Maroc.

Une séquence sur le Sahara marocain au cœur de la suspension de Rachid M’Barki sur BFM TV ?

Le 3 février 2023 à 15h53

Modifié le 3 février 2023 à 17h29

En dispense d’activité depuis la mi-janvier, Rachid M’Barki, présentateur franco-marocain de la chaîne de télévision française BFM TV, est accusé d’avoir diffusé à l’antenne des contenus "non validés" par sa hiérarchie, notamment sur le Maroc.

Le journaliste Rachid M’Barki, animateur historique de la chaîne de télévision française BFM TV, qui assure la présentation du journal de la nuit, est suspendu depuis la mi-janvier. L’information a été rapportée le jeudi 2 février par le média Politico, qui l’a confirmée auprès de la direction d’Altice Média, la maison mère de BFM TV.

"Une enquête interne a été ouverte il y a deux semaines, suite à des informations reçues concernant un journaliste de notre chaîne", a confirmé à Politico Hervé Beroud, directeur général délégué d’Altice Média. La chaîne a d’ailleurs publié le même jour un communiqué pour confirmer l’ouverture de cette enquête.

"Ce journaliste est en dispense d’activité depuis le début de cette enquête, et pour tout le temps de cette enquête. BFM est probablement victime dans cette affaire, et nous ne pouvons tolérer aucune suspicion sur le travail de l’ensemble de notre rédaction et de nos 300 journalistes", a déclaré Hervé Beroud.

Citant des sources impliquées dans l’enquête, Politico avance qu’"une dizaine de contenus suspects conduisent la direction à s’interroger sur l’origine de sujets liés au Maroc, au Soudan, aux oligarques russes ou encore aux critiques du Qatar".

L’information a ensuite été reprise par plusieurs médias français.

Rachid M’Barki s’en défend 

Répondant au quotidien Le Parisien, Rachid M’Barki explique qu’on lui reproche "d’avoir donné à l’antenne des infos qui ne sont pas passées par les circuits de validation officiels".

"Et de citer en exemple l’évocation d’un forum économique entre le Maroc et l’Espagne à Dakhla, au Sahara occidental, ou des emplois menacés sur la Côte d’Azur par la disparition des oligarques russes après le début de la guerre en Ukraine", précise Le Parisien.

Rachid M’Barki a également répondu à Politico avoir "utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs" et qui n’ont "pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction".

Le journaliste nie toutefois tout caractère intentionnel. "Elles étaient toutes réelles et vérifiées, je fais mon métier. (…) Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi, sinon je ne l’aurais pas fait."

Un forum à Dakhla, cause de la suspension ?

Si BFM TV n’a pas confirmé officiellement que la séquence relative au forum économique entre le Maroc et l’Espagne à Dakhla a déclenché l’enquête, Libération l’affirme, citant une source interne au sein de la chaîne.

"Les images qui ont conduit à la suspension de Rachid M’Barki concernent notamment un sujet diffusé le 22 juin, faisant la promotion d’un forum d’affaires entre l’Espagne et le Maroc, qui s’est tenu dans la ville de Dakhla", écrit Libération.

Dans la séquence vidéo ci-dessous, le journaliste cite le Sahara marocain, et tout porte à croire que c’est ce qui pose problème à la chaîne française.

Sur fond d’images promotionnelles de l’événement, le présentateur fait référence au "réchauffement des relations diplomatiques" entre l’Espagne et le Maroc, facilité, dit-il, par la "reconnaissance espagnole du Sahara marocain".

D’autres sujets poseraient également question, l’un étant lié au Soudan. Le présentateur citerait en effet des "chiffres faux", d’après le chercheur spécialiste de l’Afrique de l’Est à l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM), Clément Deshayes, interrogé par Libération.

"Ingérence étrangère"

Les images et propos au cœur de la polémique laissent soupçonner "une ou plusieurs opérations d’influence dont l’origine n’a pas été officiellement identifiée, selon une dizaine de sources internes informées de l’audit", avance Politico.

BFM TV refuse pour l’instant de se prononcer sur une éventuelle ingérence étrangère, ajoute-t-on. La chaîne se dit prête à prendre "toutes les mesures à la fois juridiques, judiciaires, individuelles et d’organisation si nécessaire, selon les résultats de cette enquête", explique Hervé Beroud.

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