Le Festival du livre africain de Marrakech, “une occasion de rencontrer nos voisins chez nous” (Mahi Binebine)
Le Festival du livre africain de Marrakech se veut l’occasion, pour les écrivains et artistes africains, de se rencontrer sur leur continent, revendique Mahi Binebine, son co-organisateur.
Le Festival du livre africain de Marrakech, “une occasion de rencontrer nos voisins chez nous” (Mahi Binebine)
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Imane Boujnane
Le 18 janvier 2023 à 16h43
Modifié 18 janvier 2023 à 17h56Le Festival du livre africain de Marrakech se veut l’occasion, pour les écrivains et artistes africains, de se rencontrer sur leur continent, revendique Mahi Binebine, son co-organisateur.
Près de quatre millions de dirhams ont été alloués au Festival du livre africain de Marrakech (FLAM). Quelque 3.000 participants sont attendus pour cette première édition, qui se tiendra du 9 au 12 février 2023 sous format hybride, nous indique Mahi Binebine, peintre, écrivain et co-organisateur du festival.
- Nous sommes plutôt habitués aux salons du livre. Cette fois-ci, il s’agit d’un "festival" du livre. Est-ce juste une appellation ou un concept voulu et pleinement assumé ?
- On l’a justement appelé "festival" pour l’ouvrir à d’autres disciplines. Nous nous sommes alliés avec la Foire d’art international africain 1-54 pour permettre aux écrivains de rencontrer les plasticiens. Les écrivains auront ainsi l’occasion d’assister aux expositions des plasticiens, et ces derniers aux conférences des écrivains. On s’extrait ainsi du format d’un salon.
Une exposition de l’artiste peintre Mohamed Mourabiti, dédiée à l’Afrique, est prévue, ainsi que des concerts. Nous avons aussi passé un accord avec le cinéma Le Colisée à Marrakech pour y projeter des films africains.
- Quelle est la particularité de ce festival ? Qu’est-ce qui a inspiré son lancement ?
- Pour se rencontrer entre Africains, il fallait se rendre à Paris, Berlin, New York... et d’autres villes encore. Nous avons eu cette idée il y a huit ou neuf mois. Après tout, pourquoi ne pas se rencontrer chez nous ? On veut voir nos voisins chez eux ou chez nous, c’est plus simple et ça a plus de sens. Nous avons donc décidé de nous organiser à travers ce festival.
L’Afrique est riche, jeune, splendide... Elle a envie de se prendre en charge. Cela émane des écrivains, des plasticiens... De tous ces gens qui vont penser l’avenir. L’avenir sera certes économique, mais surtout culturel. A travers cet événement, nous voulons nous tourner les uns vers les autres et dialoguer.
- Qui sont les auteurs de renom attendus ?
- Quarante écrivains africains et de la diaspora seront présents, dont le footballeur Lilian Thuram, qui a écrit des choses magnifiques sur la négritude dans son livre Mes étoiles noires, mais aussi l’écrivain franco-mauricien J.M.G. Le Clézio, détenteur du Nobel de littérature.
- Des conférences et tables rondes sont au programme, quelles thématiques seront abordées ?
- Au programme, des débats et des sujets qui ne gommeront pas les choses qui fâchent ! On soulèvera notamment la question du racisme, de l’immigration et de l’esclavage. Ce sont des thématiques auxquelles nous avons tous été confrontés. Il faut désormais crever l’abcès pour avancer et construire l’avenir.
Mais nous n’allons pas parler que des problèmes ! Nous allons aborder les choses merveilleuses qui nous lient entre Africains. Toutes les thématiques seront bientôt dévoilées lors d’une conférence de presse prévue d’ici fin janvier.
- Quel est le budget alloué à ce festival, et qui participe au financement ?
- On tourne autour de quatre millions de dirhams, en comptabilisant les dons en nature et en argent. Plusieurs partenaires souhaitent que ce festival soit une réussite, dont la Société Générale, Bank of Africa, le cabinet d’avocats Bassamat & Laraqui, ainsi que Khalil Binebine, mon frère, qui en finance une grande partie. Nous avons d’autres partenaires comme Royal Air Maroc et l’hôtel Salmane, qui nous accueille. Nous sommes également en pourparlers avec l’hôtel Es Saadi.
- Ce rendez-vous sera-t-il annuel ? Si oui, que prévoyez-vous pour les prochaines éditions ?
- Nous prévoyons en effet des éditions annuelles, à la même date et en partenariat avec la Foire de l’art international 1-54. Plusieurs auteurs qui n’ont pas pu participer à cette édition seront là l’année prochaine, comme Alain Mabanckou ou Mohamed Mbougar Sarr. Le format restera inchangé avec une quarantaine d’auteurs.
- Ce festival est-il ouvert au grand public ? Combien de participants prévoyez-vous ?
- Entre deux à trois mille participants sont prévus. Cet événement peut également être suivi en streaming par une centaine de milliers de personnes. Il est d’ailleurs ouvert aux étudiants et aux enfants, notamment ceux du centre culturel de la Fondation Ali Zaoua, qui abritera le festival. Une trentaine de journalistes africains et internationaux y seront conviés. C’est une belle aventure qui se profile.
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