BTI : voici pourquoi Bank of Africa et le Bahreïni Al Baraka se séparent

| Le 3/1/2023 à 19:07
Bank of Africa a entamé une opération de prise de contrôle totale de sa banque participative BTI, créée en 2017, en rachetant les 43,56% détenus par son co-actionnaire, le bahreïni Al Baraka. Selon nos informations, ce retrait s’explique par la nouvelle stratégie du groupe du Golfe, qui a décidé de se recentrer sur les activités de banque d’investissement dans le monde après le décès de son fondateur.

L’information a été diffusée par le Conseil de la concurrence ce 2 janvier, conformément à la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence qui régit, entre autres, les opérations de concentration. Cette opération consiste en la prise de contrôle par Bank Of Africa de Bank Al-Tamweel Wa Al-Inma (BTI), créée en 2017 en partenariat avec le groupe financier Al Baraka Banking Group.

Ce dernier va ainsi céder au groupe d’Othman Benjelloun 43,56% du capital de la banque participative, qui sera, après le closing de la transaction, filiale à 100% de Bank Of Africa (BOA).

Pourquoi ce retrait ? Est-il lié, comme le laissent entendre plusieurs opérateurs du secteur, au mauvais décollage du secteur des banques participatives au Maroc, et tout particulièrement aux performances de BTI ?

"Pas du tout", affirme une source proche du dossier consultée par Médias24. "Ce retrait est davantage lié au changement de stratégie du groupe bahreïni au niveau mondial plutôt qu’à une mésentente entre les deux actionnaires", nous explique-t-elle.

Al Baraka se retire de l’activité de retail dans le monde

"Le groupe Al Baraka a connu plusieurs changements depuis le décès de son président fondateur, Cheikh Saleh Abdullah Kamel en 2020. Depuis, la banque a changé deux fois de président. Depuis, ils ont décidé de changer complètement de stratégie, en se retirant de la banque retail pour se concentrer sur l’activité banque d’investissement", explique notre source, qui nous apprend que la décision du retrait de BTI a été notifiée par le groupe Bahreïni à BOA il y a plus d’un an déjà.

Depuis, les choses sont gérées dans les règles de l’art, ajoute notre source, et en bonne intelligence, pour permettre à ce partenaire du Golfe de se retirer dans les meilleures conditions.

L’opération permettra ainsi à Al Baraka de réaliser sa nouvelle stratégie, et à BOA de prendre la main à 100% sur la gestion de sa filiale participative.

Se pose alors la question de la gestion de BTI, Al Baraka Banking Group ayant été jusque-là le partenaire et la caution technique de BOA dans cette affaire et le véritable gestionnaire de la banque vu son expertise dans la finance islamique.

BOA mise sur la continuité…

Notre source marocaine souligne ici que ce retrait, qui n’est pas encore définitif car dépendant toujours de l’aval du Conseil de la concurrence, mais aussi et surtout de l’autorisation de Bank Al-Maghrib qui doit délivrer un nouvel agrément de banque à BTI, n’aura pas de conséquences sur BTI.

"BTI a connu des difficultés depuis sa création, comme toutes les autres banques participatives du pays, en raison notamment de l’absence d’un marché interbancaire et d’assurances. Mais les choses s’améliorent petit à petit. Maintenant, si Al Baraka se retire, rien ne changera, puisque la banque poursuivra la même stratégie et ne subira pas de changements majeurs au niveau de ses équipes gestionnaires", confie notre source.

Et d’ajouter que BOA a aujourd’hui l’expertise pour gérer BTI, et compte faire jouer les synergies avec la maison-mère et ses filiales pour assurer le développement de sa banque participative.

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