Le nouveau contexte mondial rend le gazoduc Nigéria-Maroc plus pertinent que jamais (Younes Mâamar)
Une relecture du projet à la lumière du contexte international actuel, était nécessaire. Ce contexte impose une nouvelle lecture, exposée par Younes Mâamar, expert dans le domaine de l'énergie, dans le cadre du traditionnel forum d'Asilah.
Le nouveau contexte mondial rend le gazoduc Nigéria-Maroc plus pertinent que jamais (Younes Mâamar)
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Basma Khirchi
Le 6 novembre 2022 à 18h02
Modifié 7 novembre 2022 à 7h20Une relecture du projet à la lumière du contexte international actuel, était nécessaire. Ce contexte impose une nouvelle lecture, exposée par Younes Mâamar, expert dans le domaine de l'énergie, dans le cadre du traditionnel forum d'Asilah.
Le traditionnel forum de culture, de débat et de réflexion, reprend à Asilah, sous l'impulsion de Mohamed Benaissa, infatigable dynamo. Au cours de cette 43e édition, consacrée entre autres au nouveau contexte international né de la guerre russo-ukrainienne, le thème de l'énergie s'est naturellement imposé.
Plusieurs experts se sont exprimés, dont Francis Perrin, spécialiste bien connu du pétrole et de l'énergie.
Younes Mâamar, a apporté un intéressant éclairage sur le projet de Gazoduc Nigéria-Maroc, d'une manière didactique et avec subtilité.
>Les postulats de base.
-Le développement, c'est la gouvernance + l'énergie [un peu à la manière de Lénine].
-L'énergie est une condition nécessaire au développement.
-La communauté internationale, les différents pays un peu partout, ont compris la nécessité de mutualiser la chose énergétique. L'Europe a même démarré autour de l'énergie mère que fut le charbon. Dès le début de l'ère industrielle, les ressources et les infrastructures de transport ont donc été mutualisées, pour le pétrole, le charbon, le gaz, l'électricité...
-Le gaz deviendra la ressource la plus importante; et à l'avenir, nous parlerons d'ailleurs du pétrole, comme nous parlons aujourd'hui du charbon.
-La mutualisation des infrastructures de transport s'est imposée à tous. Suspendre cette mutualisation est une décision qui sort de l'ordinaire. Même pendant et après la deuxième guerre mondiale, elle a été maintenue entre la France et l'Allemagne. Elle a été maintenue pendant la guerre Pérou-Colombie. Allusion directe ici à l'infrastructure de gaz russe à destination de l'Europe. Mais comment ne pas penser au Gazoduc Maghreb-Europe? Celui-ci a été arrêté et la connexion électrique également, dans leur partie algéro-marocaine, le 1er novembre 2021 à zéro heure.
Younes Mâamar ne cite pas l'Algérie, mais il suggère fortement qu'un fournisseur qui suspend une infrastructure de transport mutualisée, est un fournisseur qui n'est ni fiable ni crédible et qu'on ne peut pas compter sur lui à l'avenir.
>L'énergie repose sur trois piliers: la sécurité de l'alimentation; sa disponibilité; son coût accessible.
Si demain la crise russo-ukrainienne venait à être résolue, cela ne signifie pas que la contribution russe à l'Europe reviendra mécaniquement à son niveau antérieur. L'Europe verra plutôt la nécessité d'accélérer ce qu'elle a déjà entamé: la diversification de ses sources d'approvisionnement, en recherchant des fournisseurs crédibles.
>Le gazoduc Nigéria-Afrique de l'Ouest-Maroc. Une nouvelle page de l'histoire s'amorce, un changement de paradigme s'opère sous nos yeux: le rôle que l'Afrique de l'ouest peut jouer, ce qu'elle peut apporter, à chacun des pays qui la composent, à l'Europe et d'une manière globale au monde.
L'existence de cette infrastructure de transport de gaz va renforcer fortement l'attractivité de l'exploration dans chacun des pays que le gazoduc va traverser; à condition bien sûr que les législations et cadres réglementaires nationaux soient adaptés.
Ce gazoduc qui partirait du Nigéria, traverserait une douzaine de pays pour aboutir au Maroc et au GME, permettrait trois choses extraordinaires:
-chacun de ces pays aurait accès à l'énergie, inexistante ou bien rare et chère actuellement et ceci va accélérer son développement.
-grâce aux royalties, ce gazoduc apportera à chacun des pays traversés une ressource budgétaire supplémentaire.
-les bassins sédimentaires de ces pays deviendront plus attractifs pour la prospection.
Ce gazoduc de l'Afrique de l'Ouest est naturellement qualifié d'opportunité historique par Mâamar qui rappelle que le Maroc aura à partir de 2025, son indépendance gazière et pourra même exporter une partie de sa production, grâce aux découvertes offshore de Larache par l'opérateur Chariot.
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