Voici pourquoi le gouvernement a levé les barrières douanières sur l'importation des bovins

Le gouvernement a annoncé, le mercredi 19 octobre, la suppression des barrières douanières sur l'importation des bovins domestiques destinés à l’abattage. Une mesure qui permet de faire face à la sécheresse, aux prix élevés des aliments de bétail et à la hausse des coûts de production de la viande rouge. Quel sera l’impact de cette décision ?

Voici pourquoi le gouvernement a levé les barrières douanières sur l'importation des bovins

Le 22 octobre 2022 à 8h44

Modifié 22 octobre 2022 à 15h07

Le gouvernement a annoncé, le mercredi 19 octobre, la suppression des barrières douanières sur l'importation des bovins domestiques destinés à l’abattage. Une mesure qui permet de faire face à la sécheresse, aux prix élevés des aliments de bétail et à la hausse des coûts de production de la viande rouge. Quel sera l’impact de cette décision ?

Dans un communiqué diffusé à l'issue du Conseil de gouvernement, ce dernier a annoncé la suppression des barrières douanières sur l'importation des bovins domestiques, en fixant le poids de ces bêtes à 550 kg au moins.

Dans une circulaire publiée jeudi 20 octobre par d'Administration des douanes et des impôts indirects (ADII), il est précisé que cette mesure est limitée à un contingent de 200.000 têtes. 

Joint par nos soins, M'Hammed Karimine, président de la Fédération interprofessionnelle de viandes rouges (FIVIAR), nous explique qu'il "n'est pas question de suppression de TVA. Celle-ci est définie par la loi de finances, et donc on ne peut pas la toucher pour les deux mois qui restent de l'année en cours".

Équilibrer le marché

Comme indiqué par le gouvernement, cette mesure vise à faire face aux répercussions de la sécheresse, des prix élevés des aliments de bétail et de la hausse des coûts de production de la viande rouge.

En effet, face à toutes ces contraintes, les éleveurs n’arrivent plus à tirer leur épingle du jeu. Une majorité d'entre eux ont dû sacrifier leurs bêtes, notamment les vaches laitières, pour se maintenir à flot. Une situation qui a conduit à la baisse de l’offre, face à une demande qui se maintient, et par ricochet, à la hausse de près de 20% des prix des viandes rouges en trois mois, atteignant une moyenne de 70 DH/kg, voire jusqu’à 80 DH/kg dans les grandes villes.

M'Hammed Karimine nous confie que "ce projet vise à équilibrer le marché, en sauvegardant le cheptel national", dont la majorité a été sacrifiée, mais aussi, "en encourageant le consommateur à acheter la viande rouge".

"La suppression de la barrière douanière sur l’importation des bovins domestiques est un outil qui a été mis en place conjointement par les ministères de l’Agriculture et des Finances, pour parer à toute éventualité", ajoute notre interlocuteur.

Cette décision impactera-t-elle négativement les professionnels des viandes rouges ?

Le principal objectif de cette mesure est de "satisfaire le marché national, sans pour autant sacrifier notre cheptel de production", qui est déjà en baisse d’environ 40%.

"Nous veillerons toutefois, avec le gouvernement, à ce qu’il n’y ait aucun inconvénient ni pour les éleveurs ni pour les consommateurs", rassure notre source.

"On ne voudrait pas forcer les éleveurs d’un côté, ni éloigner les consommateurs d’un autre. C’est un ajustement qu’on utilisera pour rester sur un équilibre logique. Il ne faut pas faire mal à des producteurs dont la situation est déjà très difficile."

Quid des prix ?

Cette mesure permettra-t-elle de baisser les prix de la viande rouge ? "Elle permettra plutôt d'éviter que les prix ne s'enflamment encore plus", souligne M'Hammed Karimine.

Et d'ajouter : "On souhaiterait avoir une bonne année agricole. Mais dans ce cas, les éleveurs éviteront de sacrifier leurs bêtes. Combinée à la décapitalisation enregistrée ces deux dernières années, cette situation pourrait contribuer à réduire davantage l'offre. Cette mesure permettra ainsi de maintenir les prix."

L’importation de bovins sera soumise à une licence

Par ailleurs le président de la FIVIAR nous fait savoir que "pour profiter de cette suspension, les éleveurs devront disposer d'un accord préalable du ministère de l’Agriculture".

"Nous sommes en concertation avec ledit ministère pour que toute importation de bovins soit soumise à une licence", afin de limiter cette mesure aux profils concernés. "C’est une espèce de jauge qu’on mettra en place sur le marché."

"Le jugement se fera au cas par cas, et prendra en considération la disponibilité de la viande rouge sur le marché local, mais aussi notre capacité à garder notre cheptel de production", conclut notre source.

Dans sa circulaire, la douane indique que le "bénéficiaire de cet avantage tarifaire est subordonné à la production d'une 'demande de franchise douanière' (DFD) délivrée par le ministère de l'Industrie et du Commerce".

L’importation se fera donc selon des règles bien précises, qui seront notifiées ultérieurement aux importateurs.

Toujours selon l'ADII, cette mesure couvre la période allant du 21 octobre 2022 jusqu'au 31 décembre 2023, soit durant 14 mois environ.

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