Stress hydrique : la région TTAH envisage de construire une station de dessalement

L’annonce a été faite le 27 septembre lors d’une rencontre sur la situation hydrique à Tanger. Une étude de faisabilité technique sera bientôt lancée par la région.

Station de dessalement de l'eau de mer de Sidi Ifni. Photo d'illustration.

Stress hydrique : la région TTAH envisage de construire une station de dessalement

Le 29 septembre 2022 à 15h57

Modifié 29 septembre 2022 à 16h23

L’annonce a été faite le 27 septembre lors d’une rencontre sur la situation hydrique à Tanger. Une étude de faisabilité technique sera bientôt lancée par la région.

  • L’étude de faisabilité sera bientôt lancée.
  • Elle coûtera près de 20 MDH.
  • Selon un benchmark réalisé, la station de dessalement devrait coûter entre 2 et 3 MMDH.

Le Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (TTAH), en collaboration avec la wilaya de la région, ont organisé mercredi 27 septembre à Tanger une rencontre sur la problématique de l’eau dans cette région.

L’évènement a été présidé par le wali de la région, Mohamed Mhidia, et le président du Conseil de la région, Omar Moro. Elle a connu la participation de gouverneurs et de représentants des ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Equipement et de l’eau, notamment.

La construction d’une station de dessalement à Tanger, une solution radicale

S’exprimant en clôture de cet évènement, Mohamed Mhidia a souligné que la solution radicale et définitive à la problématique de l’approvisionnement de l’écosystème de Tanger en eau potable, peut porter sur le recours aux ressources non conventionnelles, notamment la construction d’une station de dessalement de l’eau de mer, afin de satisfaire entièrement les besoins en eau de la région.

Cette proposition a également été soumise par le directeur régional de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Mohamed Ilyas Mansouri, et par le représentant du ministère de l’Equipement et de l’eau.

Ce dernier a indiqué, lors de son intervention, que “d’après une étude réalisée dans le cadre du Plan directeur de la région (PDR), il a été démontré que la construction d’un barrage à Arbaa Ayacha, la surélévation du barrage Ibn Battouta, la construction de stations d’épuration flottantes dans les barrages Dar Khrofa et Kharroub pour sécuriser l’approvisionnement de Tanger, en plus de relier l’écosystème hydrique de Tanger au barrage Oued El Makhazine, permettront d’assurer l’approvisionnement en eau de la ville jusqu’en 2050”.

“Nous supposons que nous devrions perdre 20% des ressources hydriques de la région à cause du changement climatique. Il a ainsi été proposé de construire une station de dessalement de l’eau de mer à Tanger comme mesure préventive. Une étude de faisabilité sera bientôt lancée, notamment pour étudier la qualité de l’eau. Elle nécessitera au moins 15 mois de travail.”

Selon l’ensemble des intervenants, cette solution reste la plus pertinente face aux effets imprévus du changement climatique, qui peuvent contribuer au déclin des ressources traditionnelles issues des eaux de pluie, des barrages et des nappes phréatiques.

Situation critique dans la province Tanger-Assilah

“Le changement climatique impacte les précipitations et les nappes phréatiques, et par conséquent la capacité de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima à faire face à la demande croissante en eau”, explique Omar Moro, joint par Médias24.

“La situation est contrastée entre les différentes provinces de la région, qui sont au nombre de huit. Toute la zone est en stress hydrique, mais le problème se pose surtout au niveau de la province Tanger-Assilah dont la situation est critique. Les réserves actuelles permettent à peine d’assurer l’approvisionnement en eau potable pour les huit à neuf prochains mois, contrairement à Chefchaouen, où l’approvisionnement en eau potable est assuré pour les deux prochaines année au minimum”, s’inquiète Omar Moro.

“Pour faire face au stress hydrique, qui devrait prendre de l’ampleur dans les années à venir, et prenant en considération l’emplacement de la région, nous avons mené une réflexion pour trouver des solutions innovantes et qui répondent aux besoins spécifiques de la région. Le pourtour méditerranéen est fortement exposé aux effets du changement climatique. Il ne suffit donc pas de mettre en œuvre une politique classique, comme la construction de barrages, parce que de toute façon, nous n’aurons pas l’eau nécessaire pour les remplir”, assure Omar Moro.

Près de 20 MDH pour réaliser l’étude de faisabilité

“La réflexion sur la construction de cette station de dessalement est menée depuis environ trois mois, soit depuis la tenue du Forum international Nexus Eau-Énergie-Sécurité alimentaire, en juin dernier à Tanger. Il s’agit de l’une de ses recommandations”, explique encore Omar Moro.

“Nous allons nous pencher immédiatement sur la préparation d’un cahier des charges pour réaliser une étude de faisabilité technique, afin de définir la capacité de la station, choisir son site et étudier le montage financier.”

“Cette étude, qui coûtera environ 20 millions de dirhams, nous permettra de fixer le budget qui sera alloué à la construction de la station. Selon le benchmark réalisé, celle-ci pourrait coûter entre 2 à 3 milliards de dirhams.”

“C’est une avancée très importante pour sécuriser nos ressources en eau, d’autant que Tanger connaît une augmentation permanente de sa population compte tenu du développement de ses activités industrielles et agricoles”, conclut notre source.

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