Réforme de la santé : l’essentiel de la présentation de Aziz Akhannouch au Parlement

Gouvernance régionale, renfort de ressources humaines, réhabilitation de l’infrastructure... Tels sont les trois axes de la réforme du système de santé présentée par le chef du gouvernement lors de la séance plénière des questions orales.

Réforme de la santé : l’essentiel de la présentation de Aziz Akhannouch au Parlement

Le 14 juin 2022 à 7h42

Modifié 14 juin 2022 à 8h39

Gouvernance régionale, renfort de ressources humaines, réhabilitation de l’infrastructure... Tels sont les trois axes de la réforme du système de santé présentée par le chef du gouvernement lors de la séance plénière des questions orales.

Ce projet de réforme est basé sur trois axes : adopter une bonne gouvernance, renforcer les ressources humaines et habiliter les infrastructures. C’est ce qu’a annoncé Aziz Akhannouch, ce lundi 13 juin, lors de la séance plénière des questions orales de la Chambre des représentants.

Chaque année, +20% d’admis dans les facultés de médecine et de pharmacie

Après avoir rappelé l’importance du chantier royal de la protection sociale et la nécessité de l’accompagner d’une réforme réelle et profonde du système de santé, le chef du gouvernement a détaillé la nouvelle vision de l’exécutif dans ce sens.

Celle-ci repose sur les trois axes précités, dont l’application est imminente. Une convention sera signée dès la semaine prochaine entre le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère de la Santé. Elle vise à augmenter le nombre de sièges pédagogiques dans les facultés de médecine et de pharmacie à compter de la rentrée universitaire 2022-2023. Elle porte sur une hausse annuelle de 20% du nombre d’étudiants admis dans ces établissements universitaires.

Le chef du gouvernement s’est arrêté sur la problématique de la migration des médecins marocains. "Nous n’avons pas les statistiques précises, mais on parle de 30% à 40% de diplômés des facultés de médecine qui essaient de partir à l’étranger en raison de l’offre attrayante, mais aussi de la faiblesse de l’attractivité des recrutements dans le secteur public et de l’inégale répartition territoriale des cadres de santé, ainsi que le fait de ne pas avoir atteint l’objectif de former 3.300 médecins par an à l’horizon 2020", a-t-il déclaré.

Pour Aziz Akhannouch, ces indicateurs "sont ceux qui conduisent à la diminution du nombre de médecins ; ce qui menace notre capacité à renforcer l’accès à la protection sociale". D’où la stratégie de doubler le nombre de diplômés des facultés de médecine d’ici la fin de cette législature, et de tripler le nombre de diplômés en écoles d’infirmiers.

"Cette stratégie va permettre au gouvernement, sur le moyen terme (d’ici 2025-2026), de dépasser le niveau d’encadrement, soit 23 cadres médicaux et paramédicaux pour chaque 10.000 habitants, tel que le détermine l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en tant que seuil minimal pour répondre aux besoins médicaux des citoyens", a-t-il poursuivi. Elle va également permettre "d’atteindre les objectifs du Nouveau Modèle de développement d’ici 2035, à savoir 45 cadres pour chaque 10.000 habitants", a-t-il projeté.

Un CHU par région

En matière d’infrastructures, le chef du gouvernement a promis la construction de centres hospitaliers universitaires (CHU) dans chaque région, ainsi que la réhabilitation de 1.400 centres de santé de proximité au cours des 18 prochains mois.

Aussi, un projet de digitalisation du système de santé sera mis en place et relié au système informatique de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), afin de "créer le dispositif relatif à la carte de santé numérique". Celle-ci "permettra de suivre le circuit de traitement du patient à partir du centre de santé de proximité jusqu’au CHU". Selon le chef du gouvernement, ce projet de digitalisation fait l’objet de "dernières retouches".

Il permettra de "simplifier les procédures et fluidifier l’accès des citoyens aux services de santé, mais aussi d’encadrer le parcours du patient". Ce dernier sera établi dans le cadre d’une révision de la loi-cadre 34-09, relative au système de santé et à l’offre de soins.

Groupes de santé régionaux : la gouvernance indépendante et régionale

Cette révision législative sera effectuée par le gouvernement dans le cadre d’une approche participative avec les parties concernées.

D’autres projets de loi ont été élaborés par l’exécutif. Ils portent sur les groupes de santé régionaux à créer "au niveau de chaque région" et qui comprennent "tous les hôpitaux provinciaux, régionaux et universitaires" ainsi que les centres de proximité.

Ces groupes de santé régionaux "sont considérés comme des établissements publics dotés de la personnalité morale et indépendante dans la gestion des ressources humaines et financières. Ils seront dotés de larges prérogatives pour gérer les services de santé".

Ainsi, pour "garantir une offre de santé équitable au niveau du territoire national, nous allons créer une carte régionale de la santé. Elle aura pour but de déterminer les qualifications de chaque région, les infrastructures des secteurs public et privé, les ressources humaines, etc.". Ceci "aidera les groupes de santé à déterminer les priorités d’investissements en termes de santé et de protection sociale au niveau de chaque région, et ainsi à réduire les inégalités sociales".

Toujours en termes d’organisation et de gouvernance, l’exécutif veut mettre en place un cadre "réglementaire et scientifique" du médecin de famille, créer une Agence nationale du médicament et produits de santé, indépendante tant sur le plan administratif que financier. Elle aura pour rôle, entre autres, de coordonner la politique pharmacologique nationale et de participer à sa mise en œuvre.

Aussi, une Agence marocaine du sang verra le jour, notamment pour faire face à la pénurie des stocks de sang et à leur gestion. Elle devra "préparer et exécuter la stratégie visant à fournir le sang et ses dérivés, créer des stocks, etc.".

Pour le chef du gouvernement, "une refonte réelle et structurelle du système de santé ne se limite pas à dépasser les manques humains et matériels" ; encore faut-il dépasser les "dysfonctionnements profonds de la gouvernance institutionnelle". D’où la nécessité d’adopter une bonne gouvernance pour ce secteur, qui est le premier axe de ce programme de refonte que le gouvernement prépare depuis plusieurs mois, dans le cadre d’une "vision nouvelle et complète" qui met au cœur de la refonte "l’amélioration du service de santé pour les citoyens".

"La généralisation de la protection sociale va engendrer une hausse de la demande des services de santé. Il faudra se préparer à renforcer le service de santé publique. La réforme de la santé est une condition essentielle pour réussir le chantier de la protection sociale", a encore souligné Aziz Akhannouch, avant de rappeler les réalisations du gouvernement.

Il s’agit notamment de "22 décrets d’application promulgués" et de "l’ouverture de la protection sociale à 11 millions de citoyens, dont des ouvriers non salariés et leurs ayants droit ; 1,6 million d’agriculteurs ; 500.000 artisans ; 800.000 commerçants, artisans traditionnels et auto-entrepreneurs ; 140.000 chauffeurs de taxi ; 230.000 chauffeurs professionnels, en plus des médecins, des pharmaciens, des ingénieurs, des vétérinaires, des topographes, des sages-femmes, des kinésithérapeutes, des dentistes, des spécialistes de l’alimentation, des notaires, des guides touristiques, des adouls, des artistes et d’autres catégories".

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