Le plan du ministère de l’Agriculture pour développer la filière phœnicicole

Considérée comme une projection de la stratégie nationale Génération Green, le contrat-programme proposé par le ministère de l’Agriculture pour le développement de la filière phœnicicole a des visées commerciales, sociales et environnementales.

Le plan du ministère de l’Agriculture pour développer la filière phœnicicole

Le 6 juin 2022 à 19h28

Modifié 6 juin 2022 à 19h53

Considérée comme une projection de la stratégie nationale Génération Green, le contrat-programme proposé par le ministère de l’Agriculture pour le développement de la filière phœnicicole a des visées commerciales, sociales et environnementales.

La filière phœnicicole occupe près de 60.000 ha au Maroc, soit environ 1% de la surface agricole utile (SAU). Elle est répartie entre quatre régions : Draâ-Tafilalet (77%), Sous Massa (15%), l’Oriental (5%) et Guelmim Oued Noun (4%).

Ces régions assurent depuis 2010 une production annuelle moyenne de 102.000 tonnes, dont 300 tonnes destinées à l'exportation. Mais le potentiel de cette filière, qui offre 3 millions de journées de travail par an, n’a pas encore été totalement exploité.

Raison pour laquelle le ministre de l'Agriculture, Mohammed Sadiki a présidé à Errachidia, ce vendredi 3 juin, une réunion pour présenter une première version du plan de développement de la filière palmier dattier, qui prendra la forme d’un contrat-programme.

Plusieurs réunions sont prévues en vue d’affiner les grandes lignes de ce contrat-programme entre le ministère de l’Agriculture et l’ensemble des intervenants dans l’écosystème de la filière phœnicicole, dont la Fédération interprofessionnelle nationale de la filière du palmier dattier.

Les grandes lignes du futur contrat-programme se divisent en trois axes :

- augmenter la surface cultivée et valoriser la production ;

- améliorer la situation sociale des producteurs ;

- assurer la pérennité de la filière à travers l’exploitation raisonnable et rationnelle des ressources en eau.

Répondre à la demande nationale et valoriser les sous-produits

En vue de répondre à la demande nationale et d’augmenter les exportations, le projet de contrat-programme prévoit une hausse de la surface cultivée, "en particulier celle des variétés nobles comme Mejhoul et les variétés résistantes au Bayoud, une maladie fongique qui affecte les palmiers dattiers en Afrique du Nord", nous précise une source présente lors de la réunion du 3 juin.

A cet effet, le programme national vise la plantation de 5 millions de plants de palmier dattier à l’horizon 2030. Quatre millions de palmiers dattiers sur 42.000 ha, dont 2,6 millions de plants dans le cadre de la réhabilitation et la reconstitution des palmeraies traditionnelles, et 1,4 million de plants à travers les extensions.

Concernant l’augmentation de la quantité de dattes valorisées, la création d’unités de valorisation et d’unités de stockage est indispensable. “Lorsqu’il y a un décalage entre la récolte des dattes et le mois de Ramadan, les unités de stockages sont essentielles pour conserver les dattes destinées aussi bien au marché national qu’à l’export”, explique notre source.

Et d’ajouter : “Les unités de valorisation favorisent quant à elles la production et l’export des sous-produits, comme les biscuits et les pâtes à base de dattes.”

Couverture sociale et préservation des ressources en eau

Sur le même modèle de l’opération de distribution des plants de dattier dans la région du Tafilalet au profit de 868 jeunes bénéficiaires ayants droit à hauteur de 2 ha, le projet de contrat-programme de la filière veut contribuer “à l’émergence d'une nouvelle génération de classe moyenne agricole et une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs dans le secteur du dattier”, assure notre source.

Ces actions liées à l’organisation professionnelle seront complétées par “la généralisation de la couverture sociale auprès des producteurs de palmiers dattiers, surtout au niveau des oasis traditionnelles”, poursuit-elle.

L’aspect environnemental n’est pas en reste dans le futur contrat-programme. En effet, le dernier axe concerne la pérennité de la filière à travers l’exploitation raisonnable et rationnelle des ressources en eau et la préservation des eaux souterraines.

D'ailleurs, en marge de la présentation du plan de développement de la filière palmier dattier, Mohammed Sadiki a fait le point sur l’état d’avancement de divers projets. A commencer par le projet de développement de l’irrigation et d’adaptation de l’agriculture irriguée aux changements climatiques à l’aval du barrage Kaddoussa (PDIAAI-CC).

Ce projet dont le coût atteint près d’un milliard de dirhams permettra de sécuriser et de développer les activités agricoles sur un périmètre de 5.000 ha à l’aval du barrage, composé d’oasis (825 ha) et d’extensions hors oasis (4.175 ha).

Mohammed Sadiki s’est également rendu à la prise d’irrigation du périmètre Tazougarte (135 ha) qui profitera à 983 producteurs. Ce projet dont l’enveloppe budgétaire atteint les 17 MDH consiste en la réhabilitation du seuil de Tazougarte et l’installation de prise d’eau d’un débit de 122 litres/seconde et l’aménagement des seguias sur 13.500 m.

Pour finir, le ministre de l’Agriculture a été au plus près du projet de mobilisation des eaux souterraines. D’un budget de 16 MDH, ce projet ambitionne de mobiliser les eaux des bassins intermédiaires entre les barrages Kaddoussa et Sahli, et d'augmenter le débit des khettaras et seguias au niveau de la zone pour une meilleure conservation des eaux souterraines.

Enfin, Mohammed Sadiki a donné le coup d’envoi des travaux de construction du barrage Ouled Ali au niveau de l’oasis Ouled Ali, pour un coût global de 9 MDH.

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