Reportage. A Marchica, la future station touristique prend forme
Annoncé en grande pompe en 2008, le projet d’aménagement du site de Marchica a accusé un certain retard, mais des avancées considérables ont été réalisées depuis. Le public ayant accompli l’essentiel de sa mission, le privé est désormais appelé à prendre le relais. Médias24 s’est rendu sur place.
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Yahya Benabdellah
Le 24 mai 2022 à 20h01
Modifié 25 mai 2022 à 12h49Annoncé en grande pompe en 2008, le projet d’aménagement du site de Marchica a accusé un certain retard, mais des avancées considérables ont été réalisées depuis. Le public ayant accompli l’essentiel de sa mission, le privé est désormais appelé à prendre le relais. Médias24 s’est rendu sur place.
Depuis le lancement du projet d’aménagement urbain et touristique du site de la lagune de Marchica en 2008, 3 milliards de dirhams ont été investis dans les infrastructures et 1,5 milliard dans la cité touristique d’Atalayoun.
Si le projet s’est initialement concentré sur la dépollution et l’assainissement du site, ainsi que sur l’équipement en infrastructures, Marchica est désormais en train de prendre son envol en venant s’ajouter à la liste des destinations touristiques phares du Royaume.
Des établissements publics tels que Marchica Med et l’Agence Marchica ont joué un rôle pionnier en amorçant le développement touristique de la zone. Après le succès de cette expérience, le secteur privé est invité à prendre le relais de l’investissement afin de permettre à la destination de passer à la vitesse supérieure.
Avec les différents projets de développement qui se concrétisent en parallèle autour de Nador, tels que le nouveau port Nador West Med et l’autoroute Guercif-Nador, le potentiel est grand pour que la ville emboîte le pas à Tanger dans son succès économique et touristique.
L’assainissement du site a été finalisé
La lagune de Marchica est la deuxième plus grande lagune en Méditerranée. Elle s’étend sur 11.500 ha ou 115 km2. L’idée est d’en faire une destination touristique à caractère écologique et naturel. La société Marchica Med a été créée dans ce but, avec l’ambition d’ériger sept cités touristiques dans le pourtour de la lagune.
Mais avant d’entamer le développement touristique, priorité a été donnée à l’assainissement et à la dépollution de la lagune. Un préalable essentiel, insiste Sami Bouhmidi, directeur du développement et de la programmation chez Marchica Med, la société en charge du développement du site.
Dans ce cadre, trois chantiers principaux ont été ouverts. Le premier concernait la création d’une nouvelle ouverture sur le cordon dunaire qui sépare la Méditerranée de la lagune, car l’ancienne ouverture était trop étroite. Il permet de renouveler intégralement l’eau de la lagune tous les deux mois.
Un grand projet de cité touristique est prévu au niveau de l’ancienne ouverture, qui a été fermée. Il sera baptisé "Cité des deux mers" et comprendra des îles artificielles qui ont été déjà créées.
Le second chantier, quant à lui, a été réalisé au niveau de la commune de Bouark. Une station d’épuration des eaux usées y a été construite afin que ces dernières ne soient plus déversées dans la lagune. Enfin, il a fallu procéder à la collecte des déchets au sein de la lagune. En l’espace de deux ans, près de 35.000 tonnes de déchets ont été récupérées.
L’Agence Marchica comme guichet unique
En 2010, l’Agence d’aménagement du site de la lagune de Marchica a été créée en tant que guichet unique des services administratifs, avec notamment les prérogatives de l’Agence urbaine.
C’est donc elle qui conçoit le plan d’aménagement et délivre les autorisations de construire dans les limites de la lagune. Elle a également les prérogatives de l’équipement dans le domaine public marin, du plan d’eau et du domaine forestier autour de la lagune.
Elle s’occupe enfin des travaux d’infrastructures en assurant le volet aménagement en partenariat avec Marchica Med qui, elle, chapeaute le développement.
La presqu’île d’Atalayoun abrite la première cité touristique de la lagune
La première cité réalisée dans le cadre du développement touristique de Marchica est celle d’Atalayoun, une presqu’île située au sud-ouest de la lagune. Il s’agit d’un "resort" qui s’étend sur 154 hectares et qui comprendra, à terme, quatre hôtels et 1.700 unités résidentielles ainsi que plusieurs équipements.
A date d’aujourd’hui, près de 300 unités résidentielles d’appartements et de villas ont été réalisées, commercialisées à 100%. Le premier palace-hôtel qui y a été construit, Marchica Lagoon Resort, emploie 600 personnes en haute saison.
Un accord pour un deuxième hôtel est en train d’être finalisé avec un grand groupe hôtelier marocain, nous confirme Sami Bouhmidi.
La cité d’Atalayoun abrite également la plus grande académie de golf au Royaume, réalisée sur un terrain de 12 hectares. A l’époque de l’occupation espagnole, elle servait de bassin de lavage du minerai de fer. La cité comprend aussi une marina et un café-restaurant. Elle emploie actuellement près de 1.000 personnes.
Le secteur privé appelé à prendre le relais
Jusqu’à présent, les investissements ont été consentis par l’Etat à travers le Fonds Hassan II pour le développement économique et social, l’Agence Marchica et Marchica Med. Quant à l’hôtel Marchica Lagoon Resort, il a été réalisé en joint-venture avec l’Office national des chemins de fer (ONCF), dont les parts ont été reprises par Maghrib Hospitality Company (MHC).
Marchica Med, qui a préparé la plateforme, essaie à présent d’y attirer plus d’investissements privés. "Nous avons agi en tant que pionniers. Il y a dix ans, nous serions partis chez un développeur hôtelier pour s’installer à Nador... et il n’aurait jamais accepté ! Aujourd’hui en revanche, Marchica est une destination touristique en forte croissance et à grand potentiel. Les investisseurs privés peuvent prendre le relais", estime Sami Bouhmidi.
"Nous avons démontré que la destination pouvait être rentable. Ce que l’on dit au privé, c’est "venez faire comme nous maintenant, on vous assistera !""
Aujourd’hui, Marchica Med reçoit des demandes de développeurs hôteliers intéressés par la région. Les investisseurs de taille moins importante, notamment des particuliers propriétaires de terrains au niveau de la ville, investissent également dans des hôtels.