Les céréales et les cultures printanières impactées par la vague de chaleur

Combinée à la sécheresse, la vague de chaleur qui a sévi dans le Royaume n’a pas épargné les céréales et les cultures printanières. Un recul des rendements est attendu. A l’inverse, les arbres fruitiers affichent de bonnes perspectives de production.

Les céréales et les cultures printanières impactées par la vague de chaleur

Le 24 mai 2022 à 11h41

Modifié 24 mai 2022 à 19h09

Combinée à la sécheresse, la vague de chaleur qui a sévi dans le Royaume n’a pas épargné les céréales et les cultures printanières. Un recul des rendements est attendu. A l’inverse, les arbres fruitiers affichent de bonnes perspectives de production.

A cause de la faiblesse des précipitations et d’une mauvaise répartition temporelle et territoriale, la production prévisionnelle des céréales principales (blé tendre, blé dur et orge), au titre de la campagne agricole 2021-2022, est estimée à 32 millions de quintaux (Mqx) par le ministère de l’Agriculture.

Une baisse de 69% par rapport à la campagne record de 2019-2020 qui risque de s’accentuer avec la vague de chaleur ayant sévi dans le pays, notamment dans les zones favorables des régions de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kénitra, qui accueillent 60% de la production.

Le risque d’échaudage plane sur les céréales

Lors de la floraison des céréales, les grains apparaissent sur l’épi. Le grain va grossir par multiplication de ses cellules. Afin que tout le processus se déroule correctement, il faut de l’eau et pas trop de chaleur. Au-dessus de 25 degrés, ce processus s’arrête. C’est ce que l’on appelle l’échaudage. Les grains restent alors petits et mal formés. C’est le cas dans le Saïss où la moisson est tardive.

"Après des visites de terrain, nous prévoyons que la chaleur aura un effet sur le grain puisqu’il sera échaudé et malformé. La teneur en semoule ou en farine risque d’être minime, résultant sur une faible qualité boulangère", explique l’ingénieur agronome Ilyass Lakhdar. Il table sur une moyenne de rendement située entre 12 et 15 quintaux par hectare. "Et si les vagues de chaleur se succèdent, le rendement risque de ne pas dépasser les 10 quintaux par hectare."

Dans les zones précoces comme Doukkala-Abda, Chaouia et Al Haouz, où la moisson a commencé, les températures élevées n’auront pas un grand effet sur les céréales. "Au contraire, la maturité sera bonne", affirme notre interlocuteur.

"Mais récolter sous la canicule présente un risque d’incendie dans les champs à cause des machines agricoles", prévient Jaouad Zemamou, ingénieur agronome dans la région de Rabat. "Les problèmes mécaniques sont fréquents en raison d’un machinisme agricole vétuste ou peu entretenu, favorisant ainsi les étincelles et le départ de feu", complète Ilyass Lakhdar. "De plus, la moissonneuse-batteuse crée des pertes à la récolte car les grains se cassent. La quantité perdue peut atteindre 5 quintaux par hectare."

Dans ce cas de figure, retarder la moisson pour éviter la canicule est une solution qui peut être envisagée par les agriculteurs. Mais elle n’est pas sans conséquence en raison du risque de grêle qui peut complètement détruire les cultures, et "des précipitations accompagnées d’une humidité excessive qui causent la germination. Dans ce cas, le blé ne peut plus être utilisé en farine mais uniquement comme fourrage pour le bétail", précise Jaouad Zemamou.

Les cultures de printemps en stress thermique

Selon un communiqué du ministère de l’Agriculture, les cultures de printemps (pois chiches, petits pois, haricots, maïs, etc.) ont le potentiel d'une très bonne saison, à la faveur des pluies cumulées depuis le début de mars.

Mais ces cultures utilisent également les réserves hydriques des sols. Cette année, elles sont réduites. "Dans le Saïss, il y aura des pertes en termes de quantité et surtout de qualité, car la chaleur augmente la transpiration des plantes. Et la transpiration des plantes occasionne un stress hydrique et thermique", précise Ilyass Lakhdar.

"L’addition des vagues de chaleur à la sécheresse a pénalisé les cultures qui ne consomment pas beaucoup d’eau, comme le pois chiche ou le maïs", déplore notre interlocuteur. En revanche, l’impact des températures élevées est négligeable sur les cultures printanières dans la région de Rabat-Salé-Kenitra, car les agriculteurs ont profité des dernières précipitations pour installer les cultures printanières dont le programme de réalisation avoisine les 80%, d’après Jaouad Zemamou.

Tributaires de l’évolution des conditions météorologiques, les agrumes, les oliviers et les rosacées en stade de floraison affichent, quant à eux, de bonnes perspectives de production, d’après le ministère de l’Agriculture.

En d’autres termes, la récente vague de chaleur n’a pas eu d’effet négatif sur les arbres fruitiers. "Mais les températures élevées enregistrées en début d’année ont engendré une floraison précoce, qui a impacté la qualité du fruit et son calibre qui est plus petit qu’à son habitude", conclut Ilyass Lakhdar.

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