L’objectif de ces centres est triple : rattraper les lacunes accumulées dans le système éducatif traditionnel, faciliter l’accès à la culture et accompagner une jeunesse en quête de repères.

Cette méthode d’éducation alternative est née en 2014 à Agadir au sein du Connect Institute. Elle s’applique dans les six autres centres d’accompagnement des jeunes : Mahir Center (Benguerir et Rabat), Act School (Youssoufia, El Jadida et Khouribga) et Dar Moumkin (Agadir). La formation, gratuite dans toutes ces structures, dure 10 mois.

"Le Mahir Network est le fruit d’un partenariat entre le Connect Institute, à l’origine de la méthode, et l’Université Mohammed VI Polytechnique", explique  Mamoun Ghallab, coordinateur du réseau Mahir Center. Le Mahir Network compte également les Act School, présentes dans trois villes : Youssoufia depuis 2018, Khouribga et El Jadida depuis 2021.

Au Mahir Center, des jeunes formés pour accompagner d’autres jeunes

"Notre mission est de rechercher des méthodes pour donner aux jeunes la capacité d’être des acteurs du développement du Maroc", poursuit Mamoun Ghallab. Dans cette perspective, les jeunes du Mahir Center sont formés à transmettre la méthode et accompagner d’autres jeunes.

Ce centre accorde une place primordiale à la recherche, la réflexion et la production de savoir. La formation insiste autant sur l’acquisition des méthodes de travail que sur le développement des qualités humaines telles que l’écoute, la proximité, l’empathie, la créativité, le leadership et le sens de la communication.

"A travers les stages qu’ils effectuent, les jeunes du Mahir Center se rendent dans d’autres centres du réseau pour travailler avec d’autres jeunes et les accompagner. Ils y animent des ateliers créatifs, de lectures, de débats... Chacun a sa propre technicité", explique Mamoun Ghallab.

Pour participer à l’expérience Mahir, les jeunes candidats doivent être âgés de 22 à 32 ans. Ils sont sélectionnés sur la base de plusieurs critères, parmi lesquels un intérêt démontré (expériences ou études académiques) pour un ou plusieurs des domaines suivants : développement humain, accompagnement et renforcement de capacités des jeunes, éducation et pédagogie, innovation culturelle et artistique.

Ces jeunes doivent également avoir un talent confirmé dans au moins une discipline intellectuelle, artistique ou technologique.

Par ailleurs, un bon niveau oral et écrit dans au moins 2 des 3 langues suivantes est exigé : français, anglais et arabe. Enfin, ils sont tenus de faire preuve de motivation, d’engagement et de curiosité intellectuelle.

Act School, un centre d’apprentissage et d’échange pour les jeunes

Act School, quant à lui, est le fruit d’un partenariat entre OCP et Connect Institute. Il a été lancé en décembre 2018 à Youssoufia et accueille 60 jeunes par promotion.

L’institut conçoit, développe et met à jour des programmes dédiés aux jeunes de 18 à 28 ans. Le programme Act School est gratuit et ne nécessite aucun prérequis ou diplôme. Les participants sont sélectionnés sur la base de leur niveau de motivation.

Les jeunes qui y participent apprennent conjointement dans un cadre propice à l’échange et au partage, sans notes ni examens. L’Act School propose un contenu pour rattraper les lacunes héritées du système éducatif. L’objectif est de développer et de renforcer l’esprit critique, la collaboration, la communication et la créativité.

Au menu, de la lecture, de la communication, de la rédaction, des travaux manuels, de l’entreprenariat, du coding et de la robotique, des débats, de la culture générale, de la bureautique, du design, du théâtre et la réalisation de vidéos.

Cette année, les jeunes de l’Act School Youssoufia ont préparé une exposition sur l’histoire de l’art. Elle a nécessité environ 5 mois de travail et est actuellement présentée dans l’ancienne église de la ville (photo ci-dessous).

Image : exposition des jeunes de l’Act School Youssoufia.