La position de change bancaire demeure déficitaire
La position de change des banques de la place s’est située à -4,8 milliards de DH au 18 janvier 2022, d’après les données publiées par la Banque centrale.
« La position de change des banques demeure toujours déficitaire mais s’améliore passant de M -5 186,14 MDH au 05/01/22 à seulement –4.571,21 MDH au 14/01/2022 », indique BMCE Capital Global Research (BKGR) dans sa dernière note hebdomadaire « Fx Derivatives Weekly ».
Et d’expliquer : « Elle continuerait de refléter une forte pression sur les devises pour couvrir la reprise des importations des opérateurs locaux ».
La position de change des banques est en effet devenue courte (négative) vers la mi-novembre 2021, après avoir atteint son plus haut niveau sur les 12 derniers mois à 10 milliards de DH, en septembre 2021. Cette hausse a été expliquée par la bonne tenue des recettes touristiques durant la période estivale au Maroc. Cette situation était désavantageuse pour les banques.
Face à cette forte hausse, Bank Al-Maghrib a réalisé des adjudications d’achat de devises afin d’absorber les excédents actuels et assurer ainsi le bon fonctionnement de ce marché et ce, depuis le 20 septembre dernier.
Depuis le début de l’opération, Bank Al Maghrib a racheté l’équivalent de 1.650 millions de dollars de devises aux banques marocaines. La banque centrale avait indiqué que « ces adjudications seront organisées autant que nécessaire et ce, en fonction de l’évolution des conditions sur le marché de change ». La dernière opération de rachat a eu lieu le 7 décembre 2020.
Ce tableau synthétise l’ensemble des opérations de rachat réalisées.
L’intervention de la banque centrale a donc provoqué la baisse de la position de change bancaire. S’ajoute à cela les pressions sur les devises.
Joint par LeBoursier, Omar Bakkou, économiste et spécialiste en politique de change, explique : « Il y a un besoin de devises. Cela veut dire qu’il y a des dépenses non couvertes par le marché. Dans cette situation, j’estime que les banques ont arbitré entre l’achat des devises auprès d’autres banques et l’emprunt de l’étranger. Cet arbitrage pourrait s’expliquer par le fait qu’elles empruntent à un taux négatif. Dans ce cas, il est intéressant d’emprunter ».
« BAM a épongé l’excédent de devises qui était sur le marché. Si les banques avaient gardé les devises, leur position de change aurait pu être positive en cette période. Elles auraient pu utiliser les avoirs qu’elles avaient pour répondre à la demande actuelle », continue-t-il.
« Mais la position déficitaire actuelle n’est pas inquiétante », estime-t-il.
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