Covid. Aux urgences de Casablanca, des malades en majorité jeunes (Pr Mouhaoui)

Une hausse des consultations pour l’infection au Covid-19 dans les urgences a été constatée par les professionnels de la santé, qui pointent du doigt le relâchement total mais aussi la réticence à la vaccination. Les nouveaux cas enregistrés sont pour la majorité des jeunes de moins de 45 ans, pas encore immunisés, selon la profession. La vigilance reste de mise.

Covid. Aux urgences de Casablanca, des malades en majorité jeunes (Pr Mouhaoui)

Le 13 juillet 2021 à 17h54

Modifié 13 juillet 2021 à 18h21

Une hausse des consultations pour l’infection au Covid-19 dans les urgences a été constatée par les professionnels de la santé, qui pointent du doigt le relâchement total mais aussi la réticence à la vaccination. Les nouveaux cas enregistrés sont pour la majorité des jeunes de moins de 45 ans, pas encore immunisés, selon la profession. La vigilance reste de mise.

Joint par nos soins, Pr Mohamed Mouhaoui, spécialiste en anesthésie-réanimation et médecin urgentiste au CHU Ibn Rochd de Casablanca, nous confie avoir constaté une hausse des consultations pour l’infection au Covid-19 durant les 2 à 3 dernières semaines, soit environ depuis la dernière semaine de juin 2021.

En effet, selon les chiffres officiels relatifs à la situation sanitaire au Royaume, le nombre de cas de Covid-19 est en hausse depuis Aïd Al Fitr, atteignant plus de 1.000 cas quotidiennement depuis la semaine dernière. Le nombre de cas sévères s’établit, lui, à 338, avec 62 nouveaux cas ce mardi 13 juillet. 10 du total des cas en réanimation sont sous intubation, et 188 sous ventilation non invasive au 13 juillet. Quant au taux d'occupation des lits de réanimation, il s'élève à 10,7%. La situation continue donc de s'aggraver.

Les cas quotidiens et cumulés au 13 juillet, Médias 24

Cas de réanimation et sous intubation au 13 juillet, Médias 24

La cause est simple : le « relâchement total dans le respect des mesures sanitaires préventives, notamment la distanciation et le port du masque », souligne notre interlocuteur. En effet, la vie semble reprendre son cours normal dans la rue, or le virus circule encore activement.

Pr Mouhaoui pointe également du doigt "la réticence à la vaccination", due aux discours anti-vaccination sur les réseaux sociaux et les plateformes d’échange, qui mettent en danger notamment les catégories vulnérables et qui touchent en particulier les jeunes, qui sont les plus connectés. "Nous sommes à un stade où toutes les catégories de personnes doivent se faire vacciner", indique-t-il.

Les symptômes des variants ont légèrement changé

Cette situation peut également s’expliquer par un retard de consultation. Lorsqu'ils ont les premiers symptômes, "les patients tardent à consulter un médecin", d’autant plus qu"'un petit changement au niveau des symptômes des variants du Covid" a été constaté par les professionnels.

«Les lésions pulmonaires graves sont moins nombreuses, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Les cas positifs ont l’impression d’avoir des angines ou une simple grippe", ce qui explique le retard à la consultation.

Profil des cas : jeunes de moins de 45 ans et non vaccinés pour la plupart

Toujours d'après Pr Mohamed Mouhaoui, les cas observés quotidiennement dans les urgences sont en majorité "des jeunes, âgés de moins de 45 ans, les personnes plus âgées étant protégées par le vaccin".

"Ce sont pour la plupart des personnes non ou incomplètement vaccinées, qui ne sont donc pas encore immunisées". Rappelons que la vaccination pour la tranche 40-45 n’a démarré que vers fin mai 2021. Il s’agit d’une cible de plus de 2,1 millions de personnes, selon les données du HCP.

"La majorité des cas graves que nous recevons ne sont pas vaccinés", ajoute-t-il, notant que "nous recevons également des personnes vaccinées mais dont la situation est plutôt 'soft' ».

«Ce sont également des personnes sans comorbidités particulières. La maladie s’étant démocratisée, touche à présent toutes les catégories ».

Notons que Casablanca est le baromètre du Maroc. La situation sanitaire dans la métropole reflète ainsi celle au niveau national.

La situation sanitaire risque de se détériorer durant Aïd Al Adha

Pr Mouhaoui ne cache pas son inquiétude quant à l'évolution de la situation sanitaire à l'approche de Aïd Al Adha. Celle-ci pourrait continuer à se détériorer, et " les résultats de ce relâchement seront visibles dans 4 semaines, si l'on ne prend pas nos précautions".

"On n'a aucune envie de revivre la même catastrophe et misère de l'année dernière, ni de perdre à nouveau des proches".

En effet, le Maroc avait subi une hausse exceptionnelle des contaminations durant la période de Aïd Al Adha 2020, qui a eu lieu en juillet. Le bilan avait grimpé considérablement 15 jours après cette période qui a connu une grande mobilité. La situation sanitaire a dû subir les conséquences de cette fête, jusqu'en nombre 2020.

Pr Mouhaoui appelle ainsi toute la population à respecter les mesures préventives, notamment le port des masques et la distanciation, et à se faire vacciner lorsque leurs RDV sont fixés, "pour pouvoir reprendre rapidement une vie normale".

Lire aussi: Appel aux citoyens qui ont plus de 40 ans : Vaccinez-vous

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