Tant attendue, la réforme des marchés de gros des fruits et légumes se met timidement en place

C’est une première au Maroc. Le consommateur marocain des fruits et légumes sera traité sur un pied d’égalité par rapport à son homologue étranger. Avec des produits conditionnés, selon les mêmes normes de qualité et de salubrité alimentaire exigées pour les exportations.

Le marché de gros de Casablanca devient inadapté à ses missions (Photo MAP)

Tant attendue, la réforme des marchés de gros des fruits et légumes se met timidement en place

Le 9 juin 2021 à 12h35

Modifié 9 juin 2021 à 14h03

C’est une première au Maroc. Le consommateur marocain des fruits et légumes sera traité sur un pied d’égalité par rapport à son homologue étranger. Avec des produits conditionnés, selon les mêmes normes de qualité et de salubrité alimentaire exigées pour les exportations.

Le Conseil de gouvernement a adopté le jeudi 3 juin 2021, le projet de loi n°37.21 édictant des mesures spéciales relatives à la commercialisation directe des fruits et légumes dans le cadre de l’agrégation agricole.

Ce projet de loi permettra aux agriculteurs disposant d’unités de conditionnement des fruits et légumes de commercialiser leurs produits sans l’obligation de passer par les marchés de gros, ainsi que de limiter l’intervention des intermédiaires.

Il permettra également d’offrir au citoyen marocain des fruits et légumes qui sont conditionnés et commercialisés conformément aux normes de sécurité sanitaire et de qualité, comme c’est le cas pour les produits destinés à l’exportation, a précisé le porte-parole du gouvernement M. Amzazi.

Faisant partie d’un pack de mesures spéciales en faveur des productions issues de l’agrégation, cette franchise est limitée aux projets disposant d’unités de valorisation. En particulier des stations d’emballage et conditionnement. Ce qui permettrait, au passage, le prélèvement d’échantillons pour analyse de laboratoire et détection, le cas échéant de résidus chimiques pour pouvoir appliquer les mêmes normes que celles des produits exportés. Cette possibilité fait défaut actuellement dans les marchés de gros.

Au niveau de la commercialisation, l’accès direct des producteurs agrégés aux plateformes de vente, permettrait à n'en point douter, d’atténuer sinon de supprimer l’intervention de la pléthore des intermédiaires qui s’activent dans le domaine.

Or, si de nombreux agriculteurs saluent la réforme en projet, ils s’interrogent sur son caractère discriminatoire ; car limité aux produits issus de l’agrégation.

Ceci exclut des pans entiers de la production agricole dont certaines filières orientées export disposent d’outils de valorisation. A ce sujet, des opérateurs, joints par Médias24, regrettent de n’avoir pas pu consulter le projet de loi pour émettre leur avis. A l'heure où nous mettions en ligne, le projet de loi n'avait pas encore été rendu public.

Présenté par le ministre de l’Agriculture, le texte cible l’amélioration qualitative de l’offre à des prix compétitifs pour le consommateur. En supprimant le passage obligatoire par les marchés de gros, c’est déjà un gain de 7% de la valeur des marchandises versé en tant que taxe à ces marchés. Sans oublier la cascade des marges prélevées par les intermédiaires.

Le projet de réforme cadre aussi avec la tendance favorisant les produits de proximité qui se développe dans les pays européens. Les circuits plus courts permettent de baisser automatiquement le nombre de transactions et donc les prix de vente.

Pour le moment, le texte du projet de loi adopté par l’exécutif sera transféré incessamment au Parlement. Et il n’est pas évident qu’il sera adopté lors de l’actuelle législature qui prend fin dans deux mois, alors que les élections législatives sont fixées pour septembre prochain.

De plus, le débat autour du projet de réforme risque d’être à la fois houleux et laborieux, anticipent des professionnels.

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