Amélioration de l'état du cheptel au niveau national: offre abondante pour l'aid Al Adha
Après un démarrage mitigé de la campagne agricole, la situation du couvert végétal s'est améliorée, grâce l'évolution favorable des conditions climatiques, ce qui a permis de redresser l'état du cheptel.
Amélioration de l'état du cheptel au niveau national: offre abondante pour l'aid Al Adha
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Kenza Khatla
Le 10 mai 2021 à 17h11
Modifié 11 mai 2021 à 10h26Après un démarrage mitigé de la campagne agricole, la situation du couvert végétal s'est améliorée, grâce l'évolution favorable des conditions climatiques, ce qui a permis de redresser l'état du cheptel.
Les précipitations abondantes et généralisées sur l’ensemble du territoire national enregistrées au cours du premier trimestre 2021 ont permis d’absorber le déficit pluviométrique, observé au début de la campagne agricole. Elles ont eu un impact très positif sur le déroulement de cette dernière, notamment à travers l’amélioration du couvert végétal, en générant des parcours.
D’après la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relative au mois d’avril 2021, «au 31 mars 2021, la situation du couvert végétal a été supérieure de 12,2% par rapport à la moyenne des cinq dernières années», ce qui a permis d’améliorer la situation du cheptel.
Hausse des prix du bétail
Joint par Médias 24, Abdelmoumen Guennouni, ingénieur agronome, confirme. "Il y a eu une amélioration des plantes de pâturage, et c’est normal que l’élevage extensif en profite», nous confie-t-il, notant toutefois que «le besoin en aliment concentré reste important pour compléter la ration alimentaire des bêtes".
"Il y a eu beaucoup de précipitations, et l’herbe a poussé" par rapport au début de la saison agricole, nous fait savoir, pour sa part, Dr. Yassine Jamali, vétérinaire et agriculteur-éleveur.
En effet, le cumul pluviométrique s’est établi à 272,4 mm au 20 mars 2021, en hausse de 66% par rapport à la même date de l’année précédente et de 23,6% comparativement à la moyenne des cinq dernières années. Le taux de remplissage des barrages à usage agricole a de son côté atteint 49,4% au 31 mars 2021 au lieu de 46,4% un an auparavant.
"A présent, l’herbe est arrivée en fin de cycle biologique. Elle a séché, et elle représente un excellent stock. La situation se précise donc pour les éleveurs", poursuit notre interlocuteur.
Egalement "la moisson a démarré". Cette étape du cycle de production "laisse des chaumes à pâturer dans les champs de céréales, qui sont des unités fourragères à bon marché. Tous ces facteurs dressent ainsi une facture alimentaire rassurante pour les mois à venir", ce qui a entraîné une hausse de la demande et donc des prix du bétail, d'après notre source.
"Les prix des bêtes se sont relativement améliorés et soutenus. Une amélioration qui est favorable à l’éleveur, vu que quand il vend une ou plusieurs bêtes, il a de la trésorerie valable plus que lors des deux derniers mois ».
"Les zones à bour favorable ont bien profité des précipitations pour le bétail"
Par ailleurs, "Il faut absolument signaler que les précipitations étaient tardives, ainsi que les pâturages", souligne M. Guennouni.
"Dans le pâturage, il y a des plantes qui poussent en automne et qui sont donc précoces, et d’autres qui poussent tardivement. La partie automnale n’a pas été bien développée. C’est donc la partie printanière qui fait que les bêtes ont pu profiter un peu de ces herbes."
Avec l’année de sécheresse qui a précédé, "les éleveurs qui ont sauvé leurs bêtes sont ceux qui ont dépensé énormément d’argent pour les nourrir. Ils ne pouvaient pas non plus les vendre puisque personne n’en voulait" en pleine pandémie.
Il est vrai que "les animaux peuvent à présent aller au pâturage, mais il y a des régions qui sont favorisées plus que d’autres. Il s’agit de celles où les précipitations étaient abondantes". Certes "les pâturages se sont améliorés mais ce sont les zones à bour favorable qui ont le plus profité des précipitations pour le bétail", ajoute-t-il.
"Situation prometteuse pour l’aid Al Adha"
Au niveau national, le cheptel se compose de près de 21,6 millions d’ovins, 6 millions de caprins, 3,3 millions de bovins et 192.000 camelins, d’après la DEPF. Huit millions de têtes, dont l’opération d’identification a débuté vers la mi-avril, sont destinés à l’aid Al Adha.
Les experts contactés par Médias 24 se montrent rassurants pour cette période de l’année, où les transactions commerciales des animaux d’abattage permettent de réaliser un chiffre d’affaires qui dépasse les 8 milliards de DH, dont la grande partie est transférée au milieu rural pour permettre aux agriculteurs de faire face aux dépenses des autres activités agricoles.
"Pour l’aid Al Adha, l’offre sera suffisante", estime M. Guenouni, qui note que les prix peuvent être relativement élevés, "en raison des deux années de sécheresse qui ont précédé, suivie par la pandémie, ainsi que la spéculation sur l’aliment concentré et l’aliment du bétail en général".
Pour Dr. Jamali, "L’aid Al Adha s'annonce favorable. J’espère simplement que la fête pourra jouer son rôle de redistributeur d’argent entre la campagne et la ville. C’est une période où de grosses transactions ont lieu, ce qui signifie une grosse bouffée d’oxygène pour les éleveurs et intermédiaires."
"Les gens vont vendre de manière détendue, parce qu’ils n’ont pas le poids quotidien de la facture alimentaire pour le bétail, que ce soit le cheptel d’embouche pour l’aid, ou le cheptel d’élevage pour la production, destiné aux années à venir", a-t-il ajouté.
Une source de l’Anoc (Association nationale ovine et caprine), qui se charge de l’opération d’identification du cheptel de l’Aid, en coordination avec la Fiviar (Fédération interprofessionnelle des viandes rouges), nous précise, quant à elle, que la situation sanitaire du cheptel est satisfaisante dans l’ensemble des régions du Royaume, "d’autant plus que l’herbe a bien poussé dans 70% du pays".
L'association se chargera cette année d’identifier "plus de 80% du cheptel de l’aid, soit 6,5 millions de têtes, contre 1,5 million de têtes pour la Fiviar". Actuellement, près de 1,6 million de têtes ont déjà été identifiés par l’Anoc. "Les objectifs sont donc dans les normes. L’opération se poursuivra après l’aid Al Fitr".
Pour respecter les mesures restrictives, notamment la distanciation, imposées par le Covid, l’association a développé l'application e-commerce "My Anoc", en collaboration avec l’Ensa Oujda, la direction régionale d’agriculture de la ville et une grande société d’informatique. Celle-ci sera lancée environ deux semaines après aid Al Fitr.
"L’application, qui n'était destinée qu'à la région de l’Oriental, sera finalement disponible pour tout le Royaume. Elle permettra aux consommateurs de choisir les différentes races, de différentes régions. Des photos y seront publiées avec le descriptif nécessaire (poids, prix, conditions de livraison…)", conclut notre interlocuteur.
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!