Le Maroc dans la liste grise du GAFI : « Il faut en sortir au plus vite, ce ne sera pas une mince affaire » (Jouahri)

| Le 24/3/2021 à 14:52

Le Wali de Bank Al Maghrib s’est exprimé sur la présence du Maroc dans la liste grise du GAFI. Le Maroc est en train de se conformer en dotant ses instances de régulation de plus de moyens et de capital humain. Une commission rassemblant tous les départements concernés a été constituée pour établir un plan de travail et préparer un rapport à envoyer au GAFI tous les quatre mois.

Lors de la conférence de presse de Bank Al Maghrib le 23 mars, le Wali a évoqué le passage du Maroc dans la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI), organisme international de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le 25 février dernier.

Pour rappel, selon le dernier rapport de l’instance, le Maroc se conforme à 37 des 40 normes de l’instance en matière de blanchiment d’argent et de lutte contre le terrorisme. La non-conformité provient principalement des moyens humains et matériels accordés aux instance de contrôle comme par exemple l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF). D'autres lacunes ont également été perçues : la faiblesse des sanctions contre les contrevenants et le manque d’échange d’informations entre les institutions.

Des failles reconnues

Dans son intervention, Abdellatif Jouahri a souligné que la réglementation du GAFI devient de plus en plus contraignante. « Il y a des aspects qui touchent des textes comme le code pénale, et d’autres textes qui concernent des réformes que doivent apporter les régulateurs eux même. Par exemple, ici à BAM, nous avons eu, à travers le rapport, un certain nombre de choses que nous avons mis très vite sur l’angle des directives ou des instructions » a expliqué le gouverneur.

(A partir de la 5ème minutes)

Il reconnait que les points relevés dans le dernier rapport du GAFI concernent également des aspects qui n’ont pas été suivis minutieusement. « Par exemple, les professions non organisées, comme les bijoutiers, les notaires, les agences immobilières, etc… La mission est venue en 2018, a interrogé, et lors de ces interrogations, certaines professions n’avaient pas connaissance des thématiques de blanchiment, ou de lutte contre le terrorisme. Donc ce sont toutes ces lacunes qui pénalisent » reconnait le Wali.

Une commission mise en place pour sortir de la liste grise

Depuis cette mission en 2018, le Maroc a fourni des efforts pour se conformer aux normes internationales.

Comme le rappelle Abdellatif Jouahri, « le rapport a été fait et le Maroc a déjà pris un certain nombre de mesures dont un texte qui est au Parlement et qui est très important. Il faut le faire dans les règles qui répondent aux critères posés par le GAFI ».

Lors de la conférence de presse, le wali de BAM a informé en ce sens, « qu’une lettre du ministre des finances a été signée et envoyée au patron du GAFI » pour assurer la mise en œuvre les réformes nécessaires.  Désormais, le Maroc sera assujetti à produire des rapport tous les 4 mois pour tenir le GAFI informé de l’avancement des projets de mise en conformité. « Il faut en sortir au plus vite » a rappelé le Wali.

Pour cela, le Maroc ne fera pas face à une mince affaire. Il se devra notamment de doter de plus de moyens humains et financier ses instances de contrôle, notamment l’UTRF. « Il sera également question de savoir ce qui a été déclaré avec les partenaires extérieurs de l’UTRF. Il y a un tas de choses » explique le Wali.  Il poursuit, en indiquant la création d’une commission pour faire avancer le sujet. « Nous avons constitué une commission avec tous les départements concernés, présidée par le chef du gouvernement. D’ailleurs, il est demandé à ce qu’il y ait une réunion des membres de cette commission pour que tout un chacun puisse établir les responsabilités de ce qu’il doit faire et commencer le premier rapport à réaliser tous les 4 mois à envoyer au GAFI. Ce n’est pas une mince affaire et elle a toute son importance » conclut le Wali.

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