Covid-19: Vitamine C et Zinc de plus en plus rares en pharmacie

La vitamine C et le zinc prescrits dans le cadre du protocole thérapeutique pour les patients Covid sont indisponibles dans plusieurs officines. En cause, une forte demande sur ces deux produits.

Covid-19: Vitamine C et Zinc de plus en plus rares en pharmacie

Le 21 septembre 2020 à 16h25

Modifié 11 avril 2021 à 2h48

La vitamine C et le zinc prescrits dans le cadre du protocole thérapeutique pour les patients Covid sont indisponibles dans plusieurs officines. En cause, une forte demande sur ces deux produits.

Prescrits dans le cadre du protocole thérapeutique pour soigner les patients atteints de Covid-19, la vitamine C et le zinc sont de plus en plus rares en officine. Ils sont même indisponibles dans plusieurs pharmacies, selon plusieurs échos. 

Une forte demande pour la vitamine C et le zinc

Contacté par Médias24, l'Ordre national des pharmaciens confirme. "Effectivement il y a de grandes perturbations en termes de disponibilité de la vitamine C et du zinc, ces produits manquent dans les officines", nous assure une source autorisée à l'Ordre des pharmaciens. 

En plus des références importées sous forme de compléments alimentaires, le Maroc dispose d'une production locale assurée par deux laboratoires pour la vitamine C (Laprophan et Galenica) et d'un laboratoire pour le zinc (Laprophan). 

"La perturbation touche l'ensemble des références", assure notre interlocuteur. Quelle en est la cause?

"Les Marocains veulent se protéger et consomment donc la vitamine C et le zinc pour stimuler leur système de défense. On ne peut pas leur dire non. C’est leur droit. Malgré cela, les pharmaciens sont sensibilisés pour donner une boite par personne", commente notre source. 

Il y a donc des achats massifs de la part des gens, notamment du fait que ce sont des médicaments qui peuvent être achetés sans ordonnance. En termes de réapprovisionnement, "les produits arrivent en officine au compte-gouttes", assure un pharmacien. 

C'est une situation que le réseau des officines a déjà vécu avec d'autres médicaments comme ce fut le cas avec le lévothyrox par exemple à quelques différences près. Dans le cas du Lévothyrox, le producteur avait des perturbations au niveau de son approvisionnement en matières premières causant des ruptures en officine.

Donc, les quantités produites étaient rapidement consommées par les patients pour qui ce médicament est vital. Et l'importance du traitement, sans lequel les patients risquent de graves complications, poussait les patients à acheter en masse pour assurer de longues durées du traitement. 

Pas de perturbations dans la production 

Pour le cas de la vitamine C et du zinc, l'achat massif n'est justifié par aucune des raisons évoquées ci-haut. 

D'un côté, la production locale ne semble pas connaitre des perturbations. Le laboratoire Galenica nous assure que de son côté il n'y a aucune rupture de stock. "Nous n'avons pas de rupture. Nous avons un stock important et nous disposons d'importantes quantités de matières premières. En plus, nous avons de nouvelles livraisons prévues au cours des prochaines semaines", nous déclare une source officielle du Laboratoire. 

"Nous n'avons pas d'arrêt de production. Nous travaillons des fois à trois shifts. Dès que nous recevons une commande, nous produisons", poursuit notre interlocuteur. 

Les laboratoire Laprophan, producteur de zinc et de vitamine C, avance la même position que son confrère. "Nous n'avons aucun problème au niveau de la production. Dès mars dernier, nous avons sécurisé les principe actifs nécessaires pour deux ans", nous explique Youness Sguiri, Pharmacien responsable à Laprophan.

"La perturbation vient essentiellement de la surconsommation des produits. Nous sommes passés d'une quantité de 50.000 boites/mois à 600.000 boites", nous confie notre source. 

"Nous avons entrepris toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la consommation mensuelle nationale de ces médicaments et d'en garantir des stocks supplémentaires pour les mois à venir", poursuit M. Sguiri. 

Mais vu, la situation de la consommation, toutes les quantités écoulées sur le marché sont rapidement consommées. C'est pour cela que Laprophan assure aussi avoir mis en place une stratégie de distribution suivant "un plan de rationalisation". Ce plan "est revu à titre hebdomadaire pour pouvoir approvisionner tous nos clients sur l'ensemble du territoire national".

De l'autre côté, ces produits ne sont pas des médicaments vitaux. "Les gens pensent à tort que consommer de la vitamine C et du zinc va les sauver du Covid-19. Alors que le plus important à ce stade est de se conformer aux mesures de distanciation sociale et d'hygiène pour éviter de contracter la maladie", nous répond une de nos sources. "Pour renforcer les défenses du corps, manger équilibré et consommer des oranges c'est mieux qu'un comprimé de vitamine C", poursuit-elle. 

Cette perturbation confirmée par l'Ordre des pharmaciens intervient quelques jours seulement après un communiqué du ministère de la Santé qui rassure sur la disponibilité des médicaments.

Dans une mise au point publiée suite à des informations "faisant état d’une rupture de stock des traitements de la Covid-19", le ministère a affirmé que le stock disponible est suffisant pour couvrir les prochains mois tout en appelant "tous les acteurs concernés à s'engager dans le respect de ces mesures pour garantir la disponibilité du traitement à tous les malades". 

Le ministère avait également rappelé que dans le cadre du renforcement de l’arsenal pharmaceutique fabriqué localement, des autorisations seront accordées pour mettre sur le marché prochainement un nouveau médicament contenant de la vitamine C.

Absence de communication entre les officines et la tutelle

Par ailleurs, les pharmaciens dénoncent le manque de communication de la part du ministère. "M. le ministre de la Santé doit communiquer avec les professionnels de la santé et leurs représentants. Il doit tisser un partenariat avec les différentes composantes du système de santé pour faire face à cette pandémie qui est en train de gagner la partie en quelque sorte", déclare un pharmacien d'officine. 

"Le ministre doit s’ouvrir sur les composantes du secteur pharmaceutique. Il doit s’ouvrir sur 12.000 espaces de santé par excellence, en l’occurrence les pharmacies. Il doit laisser les médicaments en vente dans les pharmacies notamment la chloroquine. C’est nous qui sommes en face des malades et des patients, c’est nous qui prenons le risque de gérer des malades Covid positifs. Il faut qu’il y ait un protocole transparent pour les pharmacies d’officine pour qu’elles orientent les malades. Il faut qu’elles puissent faire des déclarations officielles des malades", réclament les pharmaciens. 

"Il faut changer de stratégie, mettre en place un nouveau protocole clair pour les traitements Covid-19. La chloroquine peut être vendue en pharmacie d’une manière comptabilisée comme pour les psychotropes. Pour chaque client, on prend une copie de l’ordonnance, la CIN, … comme cela on aura une traçabilité", poursuit ce pharmacien membre du conseil national de l'Ordre des pharmaciens.

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