“Anxieux” et masqués, les ouvriers américains de l'automobile retournent dans les usines

| Le 19/5/2020 à 11:59

Masques et lunettes de sécurité sur le visage, contrôle des températures et lavage de mains à leur arrivée: les employés de l'automobile ont repris lundi 18 mai le chemin des usines aux Etats-Unis deux mois après une fermeture pour cause de pandémie de coronavirus.

C'est le premier grand test pour une possible accélération du déconfinement et la reprise de l'activité économique ainsi que le début d'une ère nouvelle dans les usines.

"Il est encore tôt mais nous n'avons pas entendu parler d'incident majeur et les effectifs semblent être au niveau voire au-dessus de ce que nous estimions", a déclaré à l'AFP par courriel Brian Rothenberg, un porte-parole du puissant syndicat UAW (United Auto Workers).

A Warren, au nord de Detroit, où se trouve une usine de production de pickups RAM 1500 de Fiat Chrysler (FCA US), les premiers employés sont arrivés peu avant 5H00 du matin, heure locale, sous la pluie, pour prendre leur service, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des dispositifs de sécurité et de précaution sanitaire étaient installés, tandis que des agents s'assuraient du respect de la distanciation physique et remplissaient un questionnaire permettant de savoir si les ouvriers avaient été en contact récent avec des personnes malades ou s'ils présentaient des symptômes.

"Tout le monde devrait être testé avant d'entrer parce qu'on peut l'attraper ici sans le savoir. On risque notre vie en venant à l'usine", s'inquiétait Theresa Segura, dont le frère a été récemment testé positif au Covid-19.

"Ils (FCA US) vont me contacter dans les prochaines 24H pour me dire la marche à suivre pour que je puisse être testée également", a-t-elle poursuivi, expliquant avoir été en contact physique avec son frère.

"Je suis un peu anxieux", a confié Gary Laruante, affirmant être revenu parce qu'il doit subvenir aux besoins de sa famille.

Le constructeur s'est félicité que "tout le monde a(it) suivi les nouveaux protocoles; il y avait suffisamment de monde aux lignes de montage pour démarrer la production".

- Trump chez Ford jeudi -

Chez General Motors, le premier constructeur du pays, "les choses se sont passées sans accroc", a affirmé Jim Cain, un porte-parole.

Il a assuré que le constructeur aux quatre marques -- Chevrolet, Buick, GMC et Cadillac -- avait contrôlé la température des employés et leur avait donné des masques, des lunettes de sécurité et autres équipements de protection personnelle avant de les laisser entrer dans les usines.

Ces derniers ont dû également se laver les mains avec du gel hydroalcoolique et devaient par ailleurs respecter la distanciation, nécessaire aux lignes de montage où les employés sont souvent côte à côte et face-à-face dans des périmètres réduits.

Les trois grands constructeurs américains ont noué des partenariats avec des laboratoires et centres de santé pour un diagnostic rapide de leurs employés qui présenteraient des symptômes du Covid-19.

Le président Donald Trump, qui presse les entreprises de relancer la machine économique, doit jeudi visiter un site Ford, Ypsilanti, au sud-est de Detroit. Ce dernier avait été réaménagé, au plus fort de la pandémie aux Etats-Unis, pour fabriquer des respirateurs en partenariat avec General Electric.

- Retour progressif -

La réouverture des usines du "Big Three" de Detroit intervient à un moment où certains Etats hésitent encore à accélérer le déconfinement, tandis que des sondages montrent qu'une grande partie des salariés redoute de retourner au bureau.

Si elle s'effectue sans survenue de nouveaux cas de contamination, elle pourrait inciter d'autres secteurs encore hésitants à en faire autant.

"La réouverture des usines automobiles est importante pour l'économie, les recettes fiscales, la survie des constructeurs et la stabilisation du marché du travail", estime Art Wheaton, professeur de droit du travail à l'université Cornell à New York.

La reprise de la production de voitures sera progressive, répètent GM, Ford et Fiat Chrysler, dont l'organisation du travail est en trois-huit.

"Nous redémarrons les opérations avec une équipe. Nous allons ajouter la deuxième équipe, et potentiellement la troisième, dans les prochaines semaines si les conditions le permettent", indique Jim Cain chez GM.

Lundi, 17 sites sur 32 du géant de Detroit ont rouvert, d'après un décompte fourni par l'entreprise, et l'activité devrait reprendre au Canada mardi. Les préparatifs sont en cours pour la réouverture des sites mexicains.

Chez Ford, seules deux équipes ont repris le travail afin de permettre la désinfection régulière des usines, tandis qu'une pause récurrente de 10 minutes est prise chez FCA US pour le nettoyage.

Les constructeurs affirment avoir planifié cette réouverture sur la base des leçons tirées en Asie, en l'occurrence en Chine, où la reprise de la production en février s'est déroulée sans nouveaux cas d'infections.

Près de 40 employés de l'industrie automobile américaine sont morts du coronavirus, selon le syndicat UAW.

(AFP)

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 18/4/2024 à 17:48

    L'immobilier à Benslimane, ville en devenir : prix, volume de transactions, évolution...

    Dans un futur proche, Benslimane connaîtra un bouleversement notable avec la construction du plus grand stade de football du monde (115.000 places) et une station de ligne à grande vitesse (LGV). Ces équipements renforceront l'attractivité de la ville, notamment sur le plan immobilier. En attendant que ce changement se matérialise, voici ce que l'on sait aujourd'hui de l'activité immobilière et des prix pratiqués.
  • | Le 17/4/2024 à 15:12

    Assurances : le secteur doit se moderniser pour faire face aux incertitudes grandissantes

    À l'occasion de la 10e édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance ce 17 avril, les chamboulements du secteur dans un monde incertain étaient au centre du débat. Le président de la Fédération marocaine de l'assurance, Mohamed Hassan Bensalah, et la ministre de l'Économie, Nadia Fettah, ont évoqué l'impact de cette incertitude globale sur le secteur, et comment s'y adapter.
  • | Le 16/4/2024 à 14:07

    Bourse : nouveau record pour Addoha avec plus de 230 MDH échangés au cours de la séance

    A la clôture de la séance du 16 avril, l'immobilière affichait un volume d'échange dépassant 230 MDH, avec un peu plus de 6,2 millions d'actions. Un record qui succède à celui établi le 9 avril. Les OPCVM et les personnes physiques à fort portefeuille se positionnent. La valeur a progressé de 500% depuis début 2023.
  • | Le 15/4/2024 à 17:07

    Créations d’entreprises : un démarrage maussade en janvier 2024

    Le nombre de créations d’entreprises recensées en janvier a baissé de près de 2% par rapport à janvier 2023 à 6.969 entreprises. La part créée dans le secteur du BTP a progressé d’une année sur l’autre. Cependant, ce chiffre n’a jamais été aussi bas depuis 2017. Pour Zakaria Fahim, président de l’Union des auto-entrepreneurs Bidaya, cela s’explique par une conjoncture encore compliquée et un délaissement du statut d’autoentrepreneur.
  • | Le 13/4/2024 à 13:29

    Addoha et Alliances ont atteint des volumes d'échange records à la cote le 9 avril

    Les volumes d'échange sur les deux valeurs immobilières ont dépassé les 210 MDH lors de la séance du 9 avril. Un record. Ces chiffres s'expliquent par un effet de concentration du fait de plusieurs jours fériés dans la semaine. De plus en plus d'investisseurs OPCVM et de gros investisseurs personnes physiques se positionnent sur le secteur immobilier, dont le poids dans l'indice avoisine les 4%.
  • | Le 9/4/2024 à 16:49

    Ce que l'on sait sur les ambitions de Stena Line, repreneur des parts d'Attica dans AML

    Le groupe Attica, qui détient 49% du capital d'Africa Morocco Link, s'est accordé avec le suédois Stena Line pour racheter ses parts. L'opération permettra à l'opérateur scandinave de se diversifier et de pérenniser ses opérations en mettant un pied en Méditerranée. Contactée, Stena Line nous explique les motivations de cette acquisition.