Vaccin contre le coronavirus: le point sur les principaux projets

La course pour découvrir un vaccin contre le coronavirus s’intensifie. Plus de 115 projets de vaccins sont actuellement en développement dans le monde, mais moins d'une dizaine d'essais sont pratiqués sur des humains. Round Up des principaux projets en cours. 

Vaccin contre le coronavirus: le point sur les principaux projets

Le 5 mai 2020 à 17h55

Modifié 10 avril 2021 à 22h33

La course pour découvrir un vaccin contre le coronavirus s’intensifie. Plus de 115 projets de vaccins sont actuellement en développement dans le monde, mais moins d'une dizaine d'essais sont pratiqués sur des humains. Round Up des principaux projets en cours. 

La mise au point et la distribution d’un vaccin sont nécessaires pour interrompre totalement la transmission du covid-19, a déclaré à plusieurs reprises l’Organisation mondiale de la santé, qui estime que ce virus est dix fois plus mortel que la grippes A H1N1.

La fabrication d'un vaccin peut prendre entre 12 et 18 mois, d'après l'OMS. Trump en a prédit un avant fin 2020.  

Actuellement, plus de 115 projets de recherche sont menés dans le monde. Selon différents médias, seuls huit sont déjà au stade des essais cliniques aux Etats-Unis, en Chine et en Europe.  

La Chine tient-elle le remède?

Le laboratoire Sinovac Biotech, du nord de Pékin, exhibe déjà l’un des premiers vaccins expérimentaux conte le coronavirus, appelé "Coronavac".

Même si son vaccin n'a pas encore fait ses preuves, le groupe privé se dit prêt à produire 100 millions de doses par an. Ce laboratoire a été le premier au monde à mettre sur le marché un vaccin contre la grippe porcine H1N1 en 2009.

Sinovac a obtenu des résultats encourageants chez le singe, avant d'administrer son sérum pour la première fois à 144 volontaires à la mi-avril. Le laboratoire espère obtenir fin juin de premiers résultats quant à la sécurité de son produit, dans le cadre des essais de phase 1 et 2. Ces essais consistent simplement à vérifier que le vaccin n'est pas dangereux pour l'homme. 

Pour s'assurer qu'il est efficace, il faut engager un essai de phase 3 auprès de porteurs du virus. Le groupe va devoir tester des personnes à l'étranger puisque le nombre de personnes atteintes en Chine est très faible. Le laboratoire est actuellement en contact avec plusieurs pays d'Europe et d'Asie. 

Par ailleurs, outre Sinovac, Pékin a approuvé l'essai clinique de trois autres vaccins expérimentaux: l'un lancé par l'Ecole militaire des sciences médicales et le groupe de biotechnologie CanSino; l'autre par l'Institut de produits biologiques et l'Institut de virologie de Wuhan, la ville où le coronavirus a fait son apparition; et un dernier par le groupe China Biotics, qui a déjà engagé des essais auprès de 32 volontaires.

Essais cliniques sur des humains en Allemagne

L’Allemagne estime pour sa part qu’un vaccin contre le nouveau coronavirus pourrait se faire attendre "des années, car il peut y avoir des déceptions. Nous en avons connues avec d’autres vaccins", a relevé son ministre de la Santé dimanche 3 mai dans des déclarations à la chaîne de télévision allemande ARD.

L'autorité fédérale chargée de la certification des vaccins du pays a par ailleurs donné, mercredi 22 avril, son feu vert à des essais cliniques sur des humains pour le programme de vaccin BNT162 visant à prévenir l'infection par le Sras-CoV 2, mené par le laboratoire allemand BioNTech, en lien avec le géant américain Pfizer.

Ces essais cliniques seront dans un premier temps menés sur 200 volontaires sains âgés de 18 à 55 ans. Une deuxième phase devrait concerner des volontaires au profil à risque.

Un brin d'espoir au Royaume-Uni 

Le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé jeudi 30 avril un partenariat avec l'université d'Oxford pour fabriquer et distribuer dans le monde entier un vaccin contre le coronavirus.

Cette collaboration porte sur la fourniture aux patients d'un vaccin potentiel connu sous le nom de "ChAdOx1 nCoV-19", développé par l'institut Jenner et le groupe Oxford Vaccine Group.

Le projet de vaccin est entré en première phase d'essais cliniques la semaine dernière et les résultats de cette première étape devraient être disponibles le mois prochain. Les dernières phases d'essais devraient avoir lieu au milieu de cette année.

Le vaccin que développent les chercheurs d'Oxford est basé sur un adénovirus modifié. Il permet de générer une forte réponse immunitaire avec une seule dose et il ne s'agit pas d'un virus qui se réplique, si bien qu'il ne peut pas causer d'infection continue chez l'individu vacciné.

AstraZeneca travaille aussi sur l'identification d'anticorps qui peuvent être utilisés comme traitement ou en prévention de la maladie covid-19.

"Neuf versions russes"

De leur côté les Russes affirment avoir développé neuf versions de vaccins contre le coronavirus, inclues par l’OMS dans la liste des vaccins prometteurs.

"Neuf versions russes de vaccins contre le Covid-19 sont inclues par l’OMS dans la liste des vaccins prometteurs pour vaincre la pandémie. Parmi eux, six ont été mis au point par le Centre scientifique d’État en virologie et biotechnologie 'Vector', deux vaccins ont été développés par l’institut 'Biocad' et un autre a été développé par l’Institut de recherche sur les vaccins et les sérums de Saint-Pétersbourg" a indiqué vendredi 1er mai le Centre opérationnel pour la prévention et le contrôle des nouvelles infections au coronavirus dans un communiqué relayé par plusieurs médias étrangers.

La vice-Premier ministre russe a souligné que les premiers échantillons de vaccins prêts à l’emploi provenant du Centre "Vector" sont attendus avant le 10 mai, précisant que les essais précliniques du vaccin débuteront le 26 juin tandis que les essais cliniques commenceront le 29 juin sur un groupe de 60 volontaires. 

Un anticorps prometteur aux Pays-Bas

Un anticorps monoclonal capable en laboratoire de neutraliser le virus Sars-CoV-2, responsable de la covid-19, a été identifié par une équipe de chercheurs néerlandais. 

Cet anticorps neutralisant contre le coronavirus responsable de la covid-19 et aussi contre celui responsable du Sars de 2003 pourrait constituer une piste pour la "prévention et le traitement" de ces maladies, selon un article publié lundi 4 mai par la revue scientifique Nature. 

L’équipe associée à l’Université d’Utrecht et au Centre médical Erasmus de Rotterdam, a créé 51 lignées cellulaires produisant des anticorps visant une protéine remarquable à la surface des deux coronavirus. 

Cette même protéine est impliquée dans l’arrimage du virus Sars-CoV-2 au récepteur ACE2 à la surface des cellules humaines et joue un rôle clé dans le processus infectieux de la covid-19. 

Un test a ensuite été mis au point pour déterminer si les anticorps étaient capables de neutraliser les deux coronavirus. Un de ces anticorps a montré une "activité neutralisante" tant sur le virus de la covid-19 que sur celui du Sras. 

L’équipe néerlandaise estime toutefois que cet anticorps seul ou associé à d’autres anticorps neutralisants "pourrait potentiellement aider au développement de stratégies thérapeutiques dans le futur", selon Nature. 

Les anticorps monoclonaux sont des copies créées en laboratoire d’un certain type d’anticorps. Ils représentent une forme d’immunothérapie. 

En ciblant un même "épitope" (molécule remarquable) comme une protéine à la surface d’un virus, ces substances peuvent neutraliser la capacité du virus à infecter les cellules humaines.

L’Europe lève 7,4 milliards d’euros

De grandes personnalités, notamment la chanteuse Madona, Bill et Melinda Gates, des princes, un roi, des présidents et des chefs d'Etat ont participé lundi à un téléthon mondial organisé à Bruxelles pour financer la recherche et le développement d'un vaccin contre le coronavirus qui a permis de rassembler 7,4 milliards d'euros de contributions.

L'objectif visé était de 7,5 milliards d'euros, soit 8 milliards de dollars. Il devrait être atteint dans les prochains jours car la Turquie, la principauté de Monaco et la Banque européenne d'investissement (BEI) n'ont pas précisé le montant de leurs contributions.

La Chine, d'où est parti le virus, s'est engagée pour 45,6 millions d'euros. L'Afrique du Sud, représentante du continent, a promis 1,1 milliard et l'Amérique latine a fait des promesses sans les chiffrer par la voix du représentant du Mexique.

La Commission européenne avait donné le coup d'envoi de ce marathon en promettant un milliard d'euros, suivie par la France et l'Allemagne, ce qui a permis de passer la barre des 2 milliards avec des contributions de 500 et 525 millions d'euros respectivement.

La levée de fonds de la Commission est un premier pas. "Il faudra cinq fois ce montant" pour développer et distribuer le vaccin, a averti le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui estime que trouver un vaccin est la seule voie possible pour un retour à la "normalité" dans le monde.

Washington joue solo

Les Etats-Unis ont été les grands absents de ce marathon en ligne de trois heures, avec la Russie et l'Inde. Le président Donald Trump est en conflit ouvert avec l'OMS et affiche sa volonté de voir les USA se doter d'un vaccin pour la fin de l'année.

"L'Union européenne a répondu favorablement à une demande d'action globale. Les Etats-Unis ont refusé. Ce sont eux qui s'isolent", a déploré un responsable européen.

"Mais nous travaillons de manière très étroite avec des entités américaines très puissantes, comme la fondation de Bill et Melinda Gates qui ont une énorme puissance financière et beaucoup d'influence", a-t-il souligné. La Fondation Gates s'est engagée pour 125 millions d'euros.

Le gouvernement américain a toutefois injecté plus d'un milliard de dollars pour développer des vaccins covid-19.

Notons qu'actuellement, il n'y a encore aucun traitement pour le coronavirus, qui a déjà frappé plus de 3,5 millions de personnes, dont 1,5 million en Europe, et tué près de 250.000 malades. 

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