Mauvais ou désastreux, les résultats des entreprises américaines à l'heure du coronavirus

| Le 13/4/2020 à 12:50

Mars a démarré avec un taux de chômage au plus bas en 50 ans aux Etats-Unis et s'est terminé avec des fleurons industriels appelant l'Etat au secours. La saison des résultats trimestriels des entreprises, qui commence cette semaine, devrait révéler l'étendue des ravages causés par la pandémie.

Des marchés financiers à la Maison Blanche, où le président Donald Trump a fait de l'économie son meilleur atout pour sa réélection, tout le monde retient son souffle.

S'il ne fait aucun doute que les résultats vont être mauvais dans l'ensemble, il est difficile d'avoir une idée claire de l'ampleur des dégâts, car le premier trimestre a été marqué par une activité économique normale en janvier et février, avant un coup d'arrêt brutal en mars du fait des mesures de confinement pour endiguer la propagation du Covid-19.

Les bénéfices des 500 grandes entreprises cotées en Bourse aux Etats-Unis (S&P 500) devraient diminuer en moyenne de 6 à 15%, d'après les experts. La suite s'annonce catastrophique, le déclin des profits devant s'accélérer d'au moins 18% au deuxième trimestre, période plus affectée par le confinement.

Les experts naviguent toutefois à vue car de nombreuses sociétés ont suspendu leurs prévisions financières, boussole les aidant à établir leurs modèles.

 3.000 milliards envolés 

Les grands patrons n'avaient jamais vu ce qui s'est passé en mars, d'autant qu'ils avaient débuté le mois en se demandant comment ils allaient pourvoir certains postes à cause d'un marché du travail à l'époque en situation de quasi plein-emploi.

Trente jours plus tard, plus de 16 millions d'Américains ont perdu leur travail, des milliers de PME ont fermé, les restaurants et salles de cinéma ont baissé le rideau, les usines automobiles sont à l'arrêt, les grandes ligues sportives ont été suspendues, des avions décollent mais aux trois-quarts vides et les 500 grandes entreprises cotées ont perdu plus de 3.000 milliards de dollars de capitalisation boursière.

La pandémie a tué des milliers de personnes et les rues des grandes villes sont vides.

Les bureaux sont déserts pour cause de télétravail, les familles qui le peuvent se sont réfugiées dans les campagnes et les grands patrons gèrent les entreprises de leur salon.

Au bord de la faillite, les compagnies aériennes American Airlines, Delta et United ont demandé un sauvetage public, tout comme la restauration et l'hôtellerie. Et Boeing encourage ses salariés à réclamer des indemnités chômage.

"A ce stade, la visibilité est extrêmement limitée", estime François Trahan, stratégiste chez UBS. Un sentiment partagé par les experts de CFRA, qui jugent qu'un rebond des profits va "prendre du temps".

"S'il est clair que la volonté des politiques est d'utiliser tous les outils à disposition (pour lutter contre le coronavirus), seul le temps dira si leurs mesures ont permis de limiter les défauts (de paiements d'entreprises), les fermetures et les licenciements", prévient Goldman Sachs.

Les premières réponses pourraient être apportées dès mardi par les résultats des grandes banques, qui financent l’économie et sont des courroies de transmission entre les autorités et les particuliers et entreprises.

 Lueur d'espoir 

La performance des banques devrait refléter l'impact de la pandémie sur la consommation des ménages -- prêts immobiliers, prêts auto, crédits à la consommation, etc -- et sur la capacité des entreprises, PME et grandes, à survivre financièrement.

Y a-t-il une hausse des impayés de la part des particuliers et des entreprises? Les interventions répétées de la Banque centrale (Fed), qui fait tourner à fond, depuis des semaines, la planche à billets, sont-elles efficaces? Le gigantesque plan public de 2.200 milliards de dollars peut-il stabiliser et aider à redresser l'économie américaine?

Autant de questions auxquelles les PDG des banques devraient répondre lors de conférences téléphoniques d'analyses de leurs résultats.

Les milieux d'affaires se sont déjà fait une raison pour les compagnies aériennes, les chaînes hôtelières, les grands magasins, le textile, les compagnies de croisière, les groupes du divertissement ou encore les sociétés énergétiques.

Leur lueur d'espoir repose notamment sur les groupes et distributeurs de denrées alimentaires (Amazon, Walmart, Kroger, Costco) et les fabricants de produits d'hygiène, censés avoir bénéficié de la ruée des consommateurs visant à constituer leurs vivres.

La saison des résultats court jusqu'à mi-mai.

(AFP)

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