Covid-19 : voici les prévisions de S&P pour l’économie marocaine
Un déficit budgétaire représentant 5,2% du PIB en 2020, un PIB en stagnation,… voici les prévisions de l’agence internationale S&P Global Rating pour l’économie marocaine tenant compte la crise actuelle liée à la propagation du Coronavirus.
En tenant compte des mesures prises par le gouvernement marocain afin de contrer les effets économiques du Covid-19 et de l’impact conjoncturel défavorable de cette pandémie, l’agence de notation internationale S&P Global Ratings prévoit, dans un rapport (publié le 3 avril 2020) confirmant la note «BBB-» de la dette à long terme en devises et en monnaie locale du Maroc, que le PIB stagnera en 2020 après avoir augmenté de 2,6% en 2019.
Elle explique que la stagnation du PIB sera due à la contraction des exportations ainsi qu'à la stagnation de la consommation et des investissements.
Une reprise de l’activité est prévue au second semestre 2020 mais elle sera fragile.
Pour sa part, le déficit budgétaire du pays s’élargira à 5,2% du PIB en 2020, d’après les prévisions de S&P.
« Les implications économiques et budgétaires de Covid-19 mettront à l'épreuve l'engagement du gouvernement en faveur de l'assainissement budgétaire », souligne l’agence.
En conséquence, S&P prévoit que le ratio de la dette nette du Trésor au PIB passera à 55,4% du PIB cette année, contre 51,7% du PIB en 2019 avant de se stabiliser à plus de 55% du PIB en 2021-2023.
Elle indique qu’étant donné l'engagement du gouvernement à privatiser des actifs représentant environ 4% du PIB au cours de la période 2019-2024, la dette nette des administrations publiques diminuerait plus rapidement.
S&P s’attend à ce que le déficit du compte courant du Maroc continuera de baisser sur l’horizon de projection retenu.
Elle prévoit une dette extérieure nette étroite en proportion des recettes du compte courant de 30% à 40% en 2019-2022. Elle prévoit également que les besoins de financement extérieur resteront couverts par les recettes du compte courant et les réserves utilisables au cours de cette période.
Globalement, l’agence de notation pense que le choc économique de Covid-19 pourrait être partiellement atténué par l'élargissement récent de la bande de fluctuation du dirham.
De plus, S&P trouve que la ligne de précaution et de liquidité (PLL) approuvée par le FMI à partir de décembre 2018 est un outil important dans le contexte difficile actuel, ainsi qu'un point d'ancrage politique pertinent. Cet outil va soutenir la stabilité macrofinancière du pays à court terme et les objectifs de politique économique et budgétaire sur notre horizon de prévision à moyen terme.
En effet, le Maroc a procédé lundi 7 avril 2020 à un tirage sur la LPL pour un montant équivalent à près de 3 milliards de dollars afin d’atténuer l’impact de la crise actuelle sur l’économie.
L’après récession
Selon les prévisions de S&P, la croissance économique du Maroc devrait rebondir en 2021 et permettre au gouvernement de reprendre la mise en œuvre de ses réformes structurelles globales et de sa stratégie budgétaire.
Pour la période 2021-2022, la croissance du PIB atteindra en moyenne 4,8%, soutenue par le rebond attendu de 2021, l'amélioration des performances dans les secteurs non agricoles et la résilience du secteur agricole.
L’agence s’attend à ce que l'environnement des affaires et la demande extérieure soient rétablis après la récession et soutiennent la reprise régulière de la production non agricole.
« La stratégie du gouvernement pour améliorer davantage l'environnement des affaires, y compris l'accès au financement, devrait renforcer la position du pays sur le classement Doing Business de la Banque mondiale », souligne-t-elle.
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